Juda, responsable de la crucifixion de son Messie, traverse la grande tribulation, avant d’être rétabli dans sa patrie.
Les habitants du royaume d’Israël1 sont, eux, d’abord déportés en Assyrie2 Rois 17, puis dispersés, et même perdus, au milieu des nations. Peu avant le règne de leur Messie, les descendants de ces tribus entreprennent un long voyage de retour vers leur terre ; les uns partent, réveillés dans leur conscience et dans leur foi, d’autres restent incrédules, mais sont contraints d’abandonner leur pays d’accueil. Les grands exercices qu’ils rencontrent en chemin fortifient l’amour des fidèles pour leur Messie et affermissent leur foi, d’où cet engagement du bien-aimé (figure du Messie) à leur égard : “Si elle est une muraille, nous bâtirons sur elle une demeure d’argent.” En clair, l’épreuve conduit un résidu fidèle d’Israël (la petite sœur) à une plus grande maturité spirituelle et au détachement du monde environnant (la muraille de séparation). En réponse à sa foi, le Messie l’établit dans sa patrie comme un monument de sa grâce, sur la base de la rédemption (la demeure d’argent) ; si son cœur s’ouvre pleinement à son Messie, celui-ci entrera (la porte) – comme le Seigneur entrant chez le fidèle de LaodicéeApocalypse 3. 20 – et lui assurera protection et sécurité (la planche de cèdre).
Les prophètes décrivent ce retour en des termes émouvants : “Regarde… ils viennent vers toi ; tes fils viennent de loin et tes filles sont portées sur les bras” Ésaïe 60. 4. “Je prendrai les fils d’Israël d’entre les nations où ils sont allés… et je les ferai entrer dans leur terre… je les ferai être une seule nation dans le pays… un seul roi sera leur roi… leur prince à toujours” Ézéchiel 37. 21-25 (voir aussi plusieurs psaumes du troisième livre, par exemple : Psaume 84 ; Osée 2. 16-25 déjà cité).
Le JubiléLévitique 25. 25-34 était déjà un beau type de ce grand retour d’Israël dans sa terre : sur la base du rachat offert, tous les pauvres, en Israël, retrouvaient leur possession dans l’année du Jubilé.
La bien-aimée personnifie ici les fidèles de Juda qui s’associeront au Messie pour accueillir leurs frères (“que ferons-nous ?”) ; ces fidèles enseigneront aux nouveaux venus – comme ils le feront pour leurs propres enfants – ce qu’ils ont eux-mêmes découvert dans leur Messie : “Ils raconteront… à un peuple qui naîtra… qu’il a fait ces choses” Psaume 22. 32. Le mystère de l’œuvre du Calvaire s’éclairera pour tous à la vue des blessures de leur Messie.
Le moment de la vendange est arrivé et chacun en apporte le fruit au roi Salomon :
Cette scène est une belle anticipation du règne millénaire. Avant d’aller à la croix, Jésus avait dit à ses disciples qu’il ne boirait désormais du fruit de la vigne que lorsque le royaume de son Père serait établiMatthieu 26. 29. Le moment vient, pour lui, de jouir du fruit du travail de son âme. Dans un instant, il aura son épouse terrestre à son côté (tout Israël restauré), les nations pacifiées tout alentour, et tous participeront aux bénédictions de cette ère de paix, pour la satisfaction de son cœur.
Jusque-là les jardins avaient été, pour la bien-aimée, un lieu de passage, ou de rencontre. Elle y demeure maintenant. Le bien-aimé l’invite alors à donner, de sa propre voix, le ton de la louange qui retentira tout au cours de ce règne de bonheur et de paix. Quel sens donner à la réponse un peu énigmatique de la bien-aimée : “Fuis3… semblable à une gazelle” ? Est-ce la pensée que tout devrait être encore remis à plus tard ? qu’elle n’est pas encore prête pour le recevoir ? Non, car c’est la vive attente de son âme (comp. 2. 17). On peut traduire ainsi le sentiment de la fiancée : « Oui, mon bien-aimé, que la louange commence ! Mais pour cela, hâte-toi comme la gazelle, et nous nous retirerons ensemble, pour toujours, sur les lieux élevés de notre pays tout embaumés de ta personne ! » C’est comme un écho de ce que l’épouse céleste, poussée par l’Esprit, aura exprimé peu de temps auparavant, à son divin époux : “L’Esprit et l’époux disent : Viens… Oui, je viens bientôt. – Amen ; viens, Seigneur Jésus” Apocalypse 22. 17-20 !