Malachie a vécu sous la domination perse, au cours du 5e siècle avant Jésus Christ1.
Il est le dernier des prophètes qui, pendant un millénaire, ont annoncé la venue du Messie. Son nom, qui signifie “mon messager”, met l’accent sur le message de l’Éternel (2. 7 ; 3. 1), ultime message avant la naissance de Christ. Après Malachie et avant la venue de Christ, allait s’intercaler un long silence de 400 ans.
Seule une minorité de Juifs est revenue de la déportation à Babylone. Sous l’impulsion d’Aggée et de ZacharieEsdras 5. 1-2, ils ont rebâti le temple et peuvent à nouveau offrir des sacrifices à l’Éternel. Mais plus de 80 ans ont passé, et l’élan du réveil est brisé. La foi a cédé la place au doute (3. 14). La prospérité matérielle, attendue, n’est pas arrivée, le pays souffre de sécheresse, de mauvaises récoltes, et de famines (3. 11). C’est un temps de relâchement (2. 9), d’infidélité et de divorce (2. 16). Les pauvres sont opprimés, l’injustice règne (3. 15).
Insensible à son propre état moral, le peuple doute de la fidélité et de l’amour de Dieu. Lorsque Malachie lui fait remarquer ses actes, il n’y voit aucun mal. Être satisfait de soi, inconscient de son péché, n’est-ce pas la terrible condition de la fin d’
Le propre de ce livre est le dialogue2 qui s’engage entre un Dieu juste et un peuple infidèle et insolent. Tout le texte est marqué par l’expression “dit l’Éternel des armées” 3. Ce dialogue a quelque chose de dramatique, car il met en lumière la rébellion du peuple. Le ton se durcit envers les incrédulesProverbes 29. 1. Mais il s’éclaire d’espérance pour ceux qui craignent l’Éternel.
Comme tous les prophètes, Malachie a une mission difficile. Il est envoyé pour reprendre ses contemporains, toucher leur conscience et leur
Le livre de Malachie avertit du danger qui guette aussi bien les églises locales, établies depuis longtemps, que les chrétiens de longue date. L’usure de la vie quotidienne avec ses tensions et ses tentations a-t-elle érodé notre foi et notre premier amour ? L’indifférence et la négligence règnent-elles dans notre vie de prière et de lecture de la Bible ? Avons-nous remplacé la recherche des “choses qui sont en haut” Colossiens 3. 2 par celle de nos “propres intérêts” Philippiens 2. 21 ?
Écoutons le message de Malachie. Il insiste sur le retour à la parole de Dieu, dans une obéissance de motivations. Il nous montre le chemin pour revenir à une foi réelle, persévérante, soignée, sérieuse. Ne prétendons pas être fidèles à Dieu, si nous abandonnons dans les détails ce qu’il a ordonné. Ne glissons pas non plus dans une religion, vite hypocrite. Non, aimons le Seigneur et pensons à ses droits en nous associant humblement à ceux qui le craignent. Nous pourrons le faire si notre confiance est entière en un Dieu qui nous aime et ne change pas (3. 6), et si nous attendons Jésus, notre Seigneur, qui vient bientôt.