Responsable d’un petit troupeau de chevreaux, la jeune bergère est en quête de lieux d’abondance et de sécurité, ou d’ombrage à l’heure de la chaleur accablante. Elle n’est qu’une inconnue (voilée), peut-être même suspecteGenèse 38. 15 pour les autres bergers (les compagnons). Alors elle ouvre son cœur au vrai berger. Celui-ci en est touché et lui répond en substance : « Aurais-tu oublié, bergère, les traces laissées dans le chemin par le troupeau de vrais bergers et les lieux de pâturage près de leur habitation ? »
L’instruction morale est claire :
Jésus éclaire la portée de cette scène pastoraleJean 10 :
Tout à la fin de l’évangile selon Jean le Seigneur, parlant à Pierre, soulignera la responsabilité de ceux à qui le troupeau de Dieu est plus particulièrement confié : “Pais mes agneaux… sois berger de mes brebis… pais mes brebis… suis-moi” Jean 21. 15-22. Demeurer près de Jésus est le seul lieu de sécurité pour les bergers et les brebis.
Ce premier poème se poursuit sous forme d’un dialogue entre le roi et sa bien-aimée. Leur amour réciproque s’exprime dans une succession d’images symboliques. Ainsi :
Dans le port altier de la jeune fille, dont la parure de bijoux rehausse la beauté, le roi voit la fierté et l’ardeur du coursier royal. Mais, pour sa propre gloire, il lui promet encore des chaînes d’or et d’argent2. On est frappé par l’analogie d’expression du prophète décrivant la gloire de Jérusalem au temps de Salomon : “Je mis des bracelets à tes mains et un collier à ton cou… tu fus parée d’or et d’argent” Ézéchiel 16. 11, 13. Dieu lui-même avait honoré son peuple élu comme une épouse bien-aimée. Hélas, Israël s’était montré infidèle, mais, en un jour futur, un résidu humilié reviendra au Dieu de ses pères qui le recevra à nouveau.
Aujourd’hui, les bien-aimés du Seigneur reconnaissent que leur seul titre de gloire est d’avoir été rachetés “non par des choses corruptibles, de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ” 1 Pierre 1. 18, 19.
Les biens de la table de Salomon étaient d’une exceptionnelle richesse1 Rois 5. 2, 3, 27. La bien-aimée ne s’y arrête pas ; seule la personne du roi remplit ses pensées. Elle profite de ce moment privilégié pour exprimer son amour avec une grande sensibilité. Pour elle, il se dégage de son bien-aimé comme un ensemble de parfums délicats :
Le nard est tiré de la racine d’une valériane ; la myrrhe, une résine aromatique, tombe en larmes d’un arbrisseau dont on a griffé l’écorce ; le henné est un petit arbuste dont le sommet est couronné de grappes de fleurs blanches très odorantes3. Le N.T. nous fait mieux entrer dans le sens spirituel de cette scène : le nard est un parfum lié à l’adoration. Marie le répand sur les pieds d’un Christ rejeté et qui va mourir. La myrrhe parle de souffrances ; elle entre, avec l’aloès, dans la mixtion qu’apporte Nicodème au tombeau de Jésus, traduisant dans ce geste les affections cachées de son cœur. La fleur de henné suggère le renouveau, la résurrection de Christ, et, plus tard, d’Israël ; la joie l’accompagne : “dans les vignes d’En-Guédi”.
Ces expressions de la bien-aimée donnent à penser à ce que sera l’intensité des sentiments du résidu d’Israël quand son Messie reviendra, glorieux, pour régner sur la terre des pères, après avoir tant souffert à sa première venue.
Le bien-aimé s’arrête ici à ce qui le frappe le plus. Il trouve dans le regard de celle qu’il aime la pureté, la simplicité et la fidélité de la colombe ; tranquille quand elle a rejoint son colombier, elle devient agitée et plaintive dans un lieu qu’elle ne connaît pas. Telle sera plus loin l’expérience de la jeune fille. Elle partage maintenant le repos de son bien-aimé ; les expressions sont devenues brèves pour ne pas rompre le charme de ce moment ; le “mon” fait place au “notre”, “nos” ; c’est notre lit, probablement celui où l’on s’accoude pour le repas dans la détente, nos maisons aux solives de cèdre, nos lambris de cyprès. Tout s’harmonise dans ce cadre richement décoré pour favoriser une atmosphère d’intimité et de paix.