2 Thessaloniciens 2. 1, 2

1. L’origine des troubles

Les faux docteurs

Ayant établi les Thessaloniciens dans la vérité (chapitre 1), l’apôtre entreprend de réfuter l’erreur qui les agitait afin de dissiper leurs craintes et de raviver leur espérance. Des faux docteurs cherchaient à les persuader que le jour du Seigneur était arrivé. Leurs enseignements ne visaient qu’à ébranler l’espérance des Thessaloniciens en la venue du Seigneur et à les remplir de crainte. La gravité d’une telle situation est résumée dans la seconde épître de Pierre : “Il y aura parmi vous de faux docteurs qui introduiront furtivement des sectes de perdition, reniant aussi le maître qui les a achetés, faisant venir sur eux-mêmes une prompte destruction” 2 Pierre 2. 1.

En réfutant les erreurs des faux docteurs, Paul dit ne rien écrire que les Thessaloniciens ne savaient déjà (2. 5 ; voir aussi 1 Thessaloniciens 5. 1, 2), mais il apporte des précisions. À ce sujet, on peut remarquer que :

• Paul avait apporté un enseignement complet en ce qui concerne les grandes lignes de la prophétie.
• Son enseignement n’évoluait pas en fonction des circonstances ou pour s’adapter aux opposants.
• La vérité est immuable, et l’enseignement de l’apôtre, donné sous l’inspiration de l’Esprit Saint pendant son séjour à Thessalonique, restait vrai.

Interpréter la prophétie

Correctement comprise, la prophétie produit toujours le jugement de soi-même et pousse à la sanctification pratique. Les Thessaloniciens en étaient l’exemple vivant : ils s’étaient tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient1 Thessaloniciens 1. 9, 10. Ils avaient compris que le Seigneur doit venir. Ils étaient si certains de cet événement futur qu’ils en avaient témoigné autour d’eux. Par conséquent, ils auraient dû savoir que le jour du Seigneur n’était pas encore arrivé, malgré certaines apparences. Certes, ils passaient par un temps d’intenses tribulations, mais celles-ci ne correspondaient en rien aux épreuves qui vont fondre un jour sur la terre habitée.

Interpréter la prophétie en fonction d’événements contemporains, aussi dramatiques soient-ils, peut conduire à de graves erreurs. Regarder aux circonstances présentes, plutôt qu’à Jésus dans la gloire, conduit à s’abuser soi-même¹.

Sur la base de l’A.T., les Thessaloniciens auraient dû savoir que le jour du Seigneur n’arriverait que lorsque la conflagration serait universelle. Ce jour-là, le Seigneur secouera non seulement la terre, mais aussi les cieux (comp. Sophonie 1. 7-18 avec 3. 8-20 ; Zacharie 12-14).

Remarquons que toute tentative de datation de la venue du Seigneur ou même du jour du Seigneur est un signe caractéristique des sectes de perdition2 Pierre 2. 1. Les chrétiens vivent dans le “présent siècle” Tite 2. 12. Cet intervalle s’étend de la Pentecôte à la venue du Seigneur pour chercher les siens. Il est réservé à l’Église, sa durée est indéterminée. Nous ne savons pas quand « l’horloge prophétique » recommencera de compter le temps pour le peuple juif (la dernière semaine de Daniel), car il ne nous appartient pas de connaître le moment où le royaume sera rétabli pour IsraëlActes 1. 7.

Se laisser bouleverser

Paul prie les Thessaloniciens de ne pas donner crédit aux fausses doctrines qui se répandaient parmi eux. Il fonde son argumentation sur leurs connaissances au sujet de la venue de Christ. Paul leur avait révélé que Dieu ne nous destine pas à la colère, mais nous en délivre. Ils en avaient eux-mêmes témoigné1 Thessaloniciens 1. 9, 10. Ils auraient donc pu facilement conclure qu’ils échapperaient à ce temps d’angoisse. Mais Satan cherche toujours à corrompre la vérité, en particulier les principes que nous sommes amenés à défendre avec le plus de vigueur. Pour atteindre ce but, il recourt aux deux tactiques utilisées chez les Thessaloniciens :

• 1. susciter des tribulations : il est le lion1 Pierre 5. 8, 9 ;
• 2. répandre de fausses doctrines : il se transforme en ange de lumière2 Corinthiens 11. 3.

Depuis la première lettre, la séquence des événements entourant la venue du Seigneur était devenue confuse chez les Thessaloniciens, peut-être par l’introduction d’enseignements judaïsants. Invoquant la venue du Seigneur et le rassemblement auprès de lui² – l’heureuse espérance des croyants – Paul conjure les Thessaloniciens de ne pas se laisser bouleverser dans leurs pensées ou dans leur bon sens (l’aspect mental), ni troubler au point d’être agités (le côté émotionnel).

Satan attaquait les Thessaloniciens par trois moyens. Ils ne devaient pas se laisser ébranler :

• Par esprit, c’est-à-dire par des manifestations spirituelles ou par de nouvelles révélations, vraisemblablement de prétendues prophéties.
• Par parole, c’est-à-dire soit par un enseignement oral faussement attribué à Paul, soit par des raisonnements, soit encore par la prétention de donner la pensée de Dieu.
• Par lettre, vraisemblablement des écrits faussement attribués à l’apôtre.

L’enseignement de Paul sur la venue du Seigneur avait été si précis que les faux docteurs semblent avoir dû simuler une seconde lettre de l’apôtre (verset 2 b).

Satan est le faussaire absolu. C’est pour cela que nous sommes exhortés à vérifier toutes nos sources de renseignements, à mettre les esprits à l’épreuve1 Jean 4. 1, à considérer la parole de Dieu dans son ensemble2 Pierre 1. 20, à nous garder de tout raisonnement humainColossiens 2. 8, à examiner tout enseignement à la lumière des ÉcrituresActes 17. 11.

Notes