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Seconde épître aux Thessaloniciens
Sondez les Écritures - 4e année

2 Thessaloniciens 2. 13-17

Exhortations et enseignements

Le contraste entre les deux grands sujets de ce chapitre est total. Dans les versets 1 à 12, Paul décrit les agissements de Satan pour séduire les hommes. Le reste du chapitre présente ce que Dieu accomplit pour le salut des croyants. Le premier sujet sert d’avertissement ; le second est un encouragement magnifique.

Lesversets 13 à 17 présentent une admirable vue d’ensemble du plan divin pour le salut passé, présent et futur des Thessaloniciens, comme de tous les croyants. Choisis de Dieu, ils plongent leurs racines dans l’éternité passée. Dans quel but ? Obtenir la gloire du Seigneur Jésus Christ !

Au sort terrible réservé aux apostats, Paul oppose la position sûre et certaine des croyants quant à sa cause, son but et ses effets :

  • La cause : les croyants sont choisis de Dieu – les impies sont séduits par Satan.
  • Le but : les croyants sont destinés à la gloire – les autres connaîtront la perdition éternelle, par le choix qu’ils ont fait délibérément.
  • Les effets : les croyants font les œuvres de l’Esprit – les impies accomplissent les œuvres de Satan.

1. Élection et appel : versets 13, 14

Paul et ses compagnons ont rendu grâces pour :

  • les fruits de la vie divine chez les Thessaloniciens1 Thessaloniciens 1. 3 ;
  • leur acceptation de la parole de Dieu1 Thessaloniciens 2. 3 ;
  • l’accroissement des fruits de la vie divine en eux (1. 3).

Ils expriment maintenant leur reconnaissance parce que Dieu les a choisis pour le salut.

L’apôtre résume ensuite le plan de Dieu et sa réalisation dans l’homme en vue du salut, et il apporte le vrai équilibre à la question de l’élection. En présentant les pensées de Dieu à notre égard, la parole de Dieu met constamment en évidence à la fois les desseins de Dieu et la responsabilité de l’homme. Alors qu’il avait rendu grâces parce que les Thessaloniciens avaient accepté l’évangile (la responsabilité de l’homme), Paul remercie Dieu pour son choix souverain (le côté de Dieu). Ce que les Thessaloniciens étaient devenus dépendait entièrement de Dieu qui les avait choisis1 et aimés (verset 16).

L’apôtre mentionne les deux moyens par lesquels Dieu accomplit son plan de salut. Dieu a choisi, dès le commencement :

  • dans la sainteté de l’Esprit. C’est le côté divin du salut : l’acte préliminaire du Saint Esprit dans l’intérieur de l’être2, l’œuvre de séparation par laquelle une personne est mise à part pour Dieu à la conversion1 Pierre 1. 2.
  • la foi de la vérité (ou dans la vérité), c’est-à-dire la vérité reçue dans le cœur à la conversion. Cette réponse de l’âme par la foi qui s’attache à la vérité, relève de la responsabilité de l’homme.

La foi est formée par l’action de l’Esprit lors de la conversion. Chaque croyant possède en lui-même la certitude de son élection, non à cause de ses œuvres, mais en vertu de sa foi. Notre position est sûre puisqu’elle dépend de notre élection, un acte divin entièrement indépendant de nous-mêmes. Le choix souverain de Dieu n’est pas lié à un moment particulier dans le temps, ni à un mérite quelconque des objets de son amour. Dieu nous a choisis dès le commencement, c’est-à-dire “avant la fondation du monde” Éphésiens 1. 4.

Le salut est envisagé ici dans son contexte le plus large : il embrasse l’éternité passée, le présent, et la gloire à venir. Nous remercions Dieu de ce qu’il nous a choisis pour nous sauver. Mais le plan de salut va plus loin que la délivrance de la colère qui vient1 Thessaloniciens 1. 10. Dieu veut nous introduire dans le ciel pour nous faire partager la gloire de Jésus ChristRomains 8. 17, non pas à cause de nos mérites, mais à cause de sa grâce. Elle n’est pas la gloire du Seigneur comme Fils éternel (nous la verrons seulementJean 17. 24), mais sa gloire comme Fils de l’hommeJean 17. 22. Cette gloire que nous obtiendrons n’est en rien inférieure à celle du Fils de l’homme lui-même, le Seigneur Jésus Christ !

2. Tenir ferme : verset 15

La perspective des événements terribles mentionnés au début du chapitre ne devait pas ébranler la foi des Thessaloniciens. Ils n’avaient rien à craindre du futur puisque Dieu les avait “choisis dès le commencement pour le salut” (verset 13).

Comment ne pas être ébranlé et demeurer ferme dans la doctrine ? La foi en Jésus Christ est nécessaire, mais pas suffisante pour tenir ferme. Il faut aussi obéir à sa Parole. Elle permet de nous maintenir dans la vérité, sous peine de suivre nos propres pensées, souvent à notre insu, ou d’accueillir des fausses doctrines.

Les Thessaloniciens avaient accepté la parole de l’apôtre comme étant véritablement la parole de Dieu1 Thessaloniciens 2. 13. Au moment où Paul écrit, la parole de Dieu était loin d’être complèteColossiens 1. 25. L’apôtre exhorte donc les Thessaloniciens à maintenir les enseignements3 reçus, soit de vive voix, soit par lettre.

Maintenant que la parole de Dieu est complète, toute tradition orale est exclue et toute prétention à de nouvelles révélations n’est que mensonge4. Nous sommes renvoyés à toute écriture inspirée de Dieu, c’est-à-dire à la parole de Dieu dans son ensemble. Elle est utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire2 Timothée 3. 16, 17.

3. Le fruit de la vie chrétienne : versets 16, 17

Paul ne tire pas gloire de ce qu’il apportait la parole de Dieu. Il demande à Dieu de consoler les cœurs des Thessaloniciens et de les affermir dans leur service pour le Seigneur5. Les Thessaloniciens avaient en effet besoin d’être encouragés, chacun individuellement.

Par sa prière, Paul rappelle aux Thessaloniciens que le Seigneur Jésus Christ et Dieu le Père les a aimés et leur a donné6 une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce. Ce n’est pas la durée de la consolation qui est ici en vue, mais la qualité de cette consolation, immuable dans le temps et dans l’éternité. L’espérance est “bonne” parce qu’elle est liée à la personne de Jésus Christ1 Thessaloniciens 1. 3, quand ce n’est pas Jésus Christ lui-mêmeHébreux 6. 18.

Notre vie intérieure et notre marche extérieure – la foi et les œuvres – doivent être maintenues dans une constante et heureuse harmonie. Joignons ce que Dieu fait par nous à la jouissance de ce que Dieu fait en nous ! La foi démontre sa réalité par des actions concrètes. Celles-ci distinguent les croyants du monde et de ce qui le caractériseMatthieu 7. 17-20.

Paul mentionne le fruit de la vie chrétienne à la fin de sa prière, car il est le résultat de ce que Dieu a opéré dans les croyants. Le fruit est signe de vie. Il est aussi la preuve de l’élection des croyants. Ce fruit est double : “toute bonne œuvre et toute bonne parole”, dans cet ordre, car nos actes font plus de bruit que nos paroles, comme on le dit souvent. Les actes du Seigneur Jésus précédaient ses paroles quand il était sur la terreLuc 24. 19 ; Actes 1. 1. Veillons à nos paroles. Comme représentants de Jésus Christ sur la terre, nous devons transmettre fidèlement le message reçu par la parole de Dieu, c’est-à-dire parler comme lui le ferait !

Notes

1Le verbe utilisé indique un choix de personnes. Par conséquent, la portée de l’expression est : “choisis” pour lui, plutôt que “choisis” parmi d’autres.
2

On peut remarquer que la sanctification comporte plusieurs aspects :

    La sanctification de l’Esprit : c’est l’œuvre de l’Esprit dans le cœur des hommes pour les amener à Christ et à la parole de vérité en les séparant du monde.
  • La sanctification par le sang : le croyant est mis à part en vertu du sang de Christ répandu (Hébreux 9. 13 ; 10. 10). Il obtient une nouvelle position devant Dieu.
  • La sanctification par la vérité (Jean 17. 17) : elle est progressive, parce qu’elle concerne la mise à part journalière par la parole de Dieu qui doit être constamment appliquée dans nos vies.
3Litt. : les traditions dont vous avez été instruits. Le mot est traduit ailleurs par “tradition” (Marc 7. 3 ; Galates 1. 14, etc.). Il s’agit d’un commandement transmis par la parole ou par l’écriture. Objectivement, le mot indique la substance d’un enseignement. Dans le sens négatif, il s’agit d’instructions, d’enseignements que les Juifs se transmettaient d’une génération à l’autre (Marc 7. 8), ou que les philosophes prodiguaient (Colossiens 2. 8). Dans son sens positif, le terme désigne l’enseignement de l’apôtre (1 Corinthiens 11. 2). L’utilisation que Paul fait de ce terme montre que son enseignement ne venait pas de lui-même, mais d’une autre source. Il l’avait reçu du Seigneur (1 Corinthiens 11. 23 ; 15. 3). C’était véritablement le commandement du Seigneur (1 Corinthiens 14. 37). Paul avait pas reçu l’évangile, non pas de l’homme, mais par révélation. Comme on l’a remarqué, cet apôtre a été formé et conduit par Dieu pour ôter manifestement toute apparence d’une succession dans une position officielle, comme aussi dans la révélation de la vérité.
4Aujourd’hui, la vérité est entièrement consignée sous forme écrite. Pierre a veillé à ce que son enseignement soit conservé par écrit avant de passer par la mort (2 Pierre 1. 12-21), sans doute pour éviter les déformations inévitables de la vérité par transmission orale.
5Le cœur parle de l’activité mentale et morale de l’homme, comprenant les éléments rationnels et émotionnels. Dans 2 Thessaloniciens 2. 17, il s’agit, d’une manière figurative, des ressorts cachés de la vie personnelle.
6Le sujet est au pluriel (le Seigneur Jésus Christ et Dieu le Père), mais les verbes sont au singulier pour souligner soit l’unité de nature du Fils et du Père, soit l’action commune du Père et du Fils (les desseins du Père en grâce, l’œuvre du Fils pour les accomplir). Paul recourt à la même construction grammaticale dans 1 Thessaloniciens 3. 11.

2 Thessaloniciens 2

13Mais nous, nous devons toujours rendre grâces à Dieu pour vous, frères aimés du Seigneur, de ce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, dans la sainteté de l’Esprit et la foi de la vérité, 14à quoi il vous a appelés par notre évangile, pour que vous obteniez la gloirea de notre seigneur Jésus Christ. 15Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et retenez les enseignements que vous avez appris soit par paroleb, soit par notre lettre. 16Or notre seigneur Jésus Christ lui-même, et notre Dieu et Père, qui nous a aimés et [nous] a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce, 17veuille consoler vos cœurs et [vous] c affermir en toute bonne œuvre et en toute bonne parole.

Notes

alitt. : pour [l’]obtention de [la] gloire.
bou : par notre parole.
cou : [les] .

(La Bible - Traduction J.N. Darby)