Comme dans la première lettre, Paul s’associe avec Silvain et Timothée pour envoyer ses salutations accompagnées d’actions de grâces, en s’adressant une seconde fois aux Thessaloniciens. Ces deux fidèles collaborateurs de Paul avaient travaillé avec lui lors de son court séjour à ThessaloniqueActes 17. 1-4. Ils continuaient de lutter avec lui par la prière en faveur des croyants.
Une assemblée chrétienne n’est pas la continuation de la synagogue1 juive, ni un simple groupe de personnes qui se réunissent, comme l’usage ordinaire du mot grec l’indiquait alors. L’Assemblée (l’Église) est constituée de tous les croyants qui ont cru en l’œuvre et en la personne de Jésus Christ. L’expression “l’assemblée des Thessaloniciens” désigne l’ensemble des vrais croyants qui habitaient la cité.
Comme Paul le rappelle aux Thessaloniciens, la position de l’assemblée est doublement assurée : “en Dieu notre Père et dans le Seigneur Jésus Christ”. Deux remarques à ce sujet :
Pour terminer la salutation, Paul ne souhaite pas santé et prospérité aux Thessaloniciens, mais “grâce et paix”. Ce vœu ne surgit pas de son amour profond pour ses frères, aussi profond soit-il, mais “de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ”, comme source de toute bénédiction.
Paul mentionne la grâce avant la paix, car le croyant doit connaître la grâce de Dieu avant de pouvoir goûter la paix intérieure. La grâce rend capable d’agir selon la volonté de Dieu et la paix donne la sérénité qui permet d’affronter toutes les difficultés. C’est la paix par la grâce. Que désirer de plus ?
La paix garde nos cœurs et nos pensées dans le Christ Jésus. Elle est nécessaire à notre équilibre spirituel, car nos troubles viennent de ce que nous sommes gouvernés avant tout par nos sentiments, et non par notre intelligence spirituelleColossiens 3. 10 ; Éphésiens 4. 23. L’apôtre ne parle pas ici de la paix ressentie lorsque le mal cesse, mais d’une paix qui, au sein même de l’épreuve, remplit le cœur de confiance et l’âme de consolation. Elle dépasse tout ce que nous pouvons concevoirPhilippiens 4. 7.
Comme le salut, la grâce est liée au passé, au présent et au futur :
En dépit de faux docteurs et de fauteurs de troubles dans l’assemblée (2. 2 ; 3. 6), Paul et ses compagnons rendent grâces2. Pour eux, la prière est à la fois une sainte obligation envers Dieu et un privilège (“nous devons toujours rendre grâces à Dieu…”). Leur prière, exprimée dans la première épître, a été exaucée au-delà de toute attente1 Thessaloniciens 3. 10-12. La foi3 et l’amour des Thessaloniciens progressent. Leur patience (dans le sens de persévérance, d’endurance) est si remarquable que Paul s’en glorifie dans les assemblées. Un amour qui rayonne, une foi vigoureuse et une patience à toute épreuve sont les signes incontestables d’une assemblée vivante. La croissance de telles vertus ne connaît pas de limitesÉphésiens 4. 13. Sachons toujours rendre grâces à Dieu quand nous les trouvons chez d’autres croyants. Négliger de le faire donne occasion à l’adversaire de se réjouir !
C’est un grand privilège de pouvoir prier avec des frères qui partagent la même pensée et le même désir de servir le Seigneur, comme le faisait Paul avec Silvain et Timothée. Mais la prière individuelle en faveur des croyants ne doit pas être négligée pour autant. Sa pratique est plus difficile, car le fidèle est seul dans la présence de Dieu, sans pouvoir être encouragé par la foi qui est dans l’autreRomains 1. 12.
Dans la première épître, Paul se glorifiait des Thessaloniciens devant le Seigneur1 Thessaloniciens 2. 19. Il se glorifie d’eux maintenant dans les assemblées de Dieu et leur rend témoignage. Il est toujours juste de relever le bien qui se trouve chez d’autres croyants, sans restriction, ni flatterie, devant Dieu et devant les frères.
La pédagogie divine est remarquable. L’apôtre met en relief en premier lieu les côtés positifs de la foi des Thessaloniciens avant de relever les erreurs et de les corriger. Il bâtit son enseignement sur la vérité que les Thessaloniciens connaissaient. Ensuite seulement, il en vient à réfuter les erreurs qui se répandaient parmi eux. Cette approche est bien différente de celle des orgueilleux qui cherchent toujours les faiblesses des autres pour se faire valoir. Quels sont les sujets de reconnaissance de l’apôtre ?
Elle avait beaucoup augmenté (l’expression implique qu’elle avait grandi au-delà de toute mesure). La croissance spirituelle peut être rapide chez les croyants jeunes dans la foi, et dépasser toute attente. Quand la foi grandit, les doutes diminuent et les certitudes augmentent immanquablement.
Intérieurement, la foi des Thessaloniciens s’était approfondie ; extérieurement, leur amour les uns envers les autres abondait, en réponse à la prière de Paul1 Thessaloniciens 3. 12. Quel sujet de reconnaissance que de n’avoir pas à déplorer un premier amour abandonnéApocalypse 2. 5, même s’il est toujours possible d’être renouvelé ! En Christ, l’amour ne connaît pas de limites. Ce que Dieu opérait dans le cœur des Thessaloniciens se traduisait par l’amour réciproque. C’est la marque authentique des vrais disciples de JésusJean 13. 35. L’amour fraternel est à l’image d’une roue dont Christ est l’axe et les croyants les rayons. Plus ils se rapprochent du centre, plus ils sont près les uns des autres.
Être patient demande la foi en un Dieu juste. L’endurance des Thessaloniciens montre qu’ils faisaient confiance à Dieu pour intervenir en justice dans leurs circonstances au moment approprié.
Contrairement à ce que nous lisons dans la première épître, Paul ne dit rien de l’espérance des Thessaloniciens1 Thessaloniciens 1. 3. Les persécutions les avaient beaucoup éprouvés, les faux enseignements les avaient déstabilisés et le puissant ressort de l’espérance s’était peut-être affaibli dans leur vie quotidienne. Peu de temps auparavant, Satan avait cherché, mais en vain, à ébranler la foi des Thessaloniciens1 Thessaloniciens 3. 5. Il tente maintenant de ravir leur espérance. La manœuvre est subtile, car la patience et la foi ont besoin de la puissance d’espérance pour être maintenues dans leur fraîcheur.
Le mot “foi” est utilisé à 5 reprises dans 2 Thessaloniciens (1. 4, 11 ; 2. 13 ; 3. 2). Dans le N.T., le mot “foi” a au moins trois significations :