Comme dans la première épître, Paul s’associe avec Silvain et Timothée pour écrire cette seconde lettre aux Thessaloniciens. Ainsi est confirmée une heureuse communion dans le service, même si Paul doit affirmer son autorité apostolique par sa propre signature pour que les Thessaloniciens ne confondent pas ses lettres avec certaines lettres par lesquelles ils sont troublés (2. 2).
Paul s’adresse à l’assemblée des Thessaloniciens, une assemblée formée de croyants juifs et non-juifs. Le lecteur peut consulter l’introduction au commentaire de la première épître pour connaître les circonstances de la fondation de cette assemblée.
Peu de temps après avoir écrit la première épître, Paul apprend que de nouvelles difficultés ont surgi dans l’assemblée des Thessaloniciens. Elles sont de deux ordres :
L’assemblée des Thessaloniciens était une assemblée vivante. On reste pourtant surpris des changements rapides intervenus en son sein entre la première et la seconde épître. En l’espace de quelques mois, l’ennemi a fait son œuvre : certains frères marchent dans le désordre et les enseignements de Paul sont déformés ou contestés. L’espérance n’est plus mentionnée (1. 3) alors qu’elle caractérisait avec la foi et l’amour les Thessaloniciens. Cette absence laisse à penser que l’éclat de leur espérance avait été terni, vraisemblablement par de faux enseignements.
Avant de recevoir la première épître, les Thessaloniciens étaient préoccupés par le sort des croyants qui étaient passés par la mort : que leur adviendrait-il à la venue du Seigneur1 Thessaloniciens 4. 13 ? La seconde lettre répond à des questions au sujet des croyants vivants : le jour du Seigneur, annoncé par les prophètes comme un jour de détresseSophonie 1. 7-18, n’était-il pas déjà arrivé puisque les Thessaloniciens passaient par de grandes tribulations ? Quelques faux docteurs, qui semblaient se réclamer d’une prétendue lettre de l’apôtre, enseignaient cette erreur (2. 2). Les prophètes n’avaient pas expliqué quand et comment le Seigneur viendrait pour prendre les croyants auprès de lui, puisque l’Église était un mystère cachéÉphésiens 3. 3. Ce silence ne devait pourtant en aucune manière laisser le champ libre aux spéculations et aux faux docteurs. En fait, ceux-ci voulaient réduire l’espérance chrétienne à une espérance juive, c’est-à-dire terrestre.
Remarquons toutefois que nous devons rester toujours prudents dans l’étude de la prophétie, non que nous ne puissions pas avoir des certitudes, mais parce que nous sommes facilement victimes de notre imagination. Nous n’avons pas la vue d’ensemble des conseils ou des desseins de Dieu, car nous connaissons “en partie” c’est-à-dire d’une manière fragmentaire1 Corinthiens 13. 12. Gardons-nous aussi d’interpréter les prophéties en fonction d’événements contemporains, comme certains croyants de Thessalonique, tombés dans ce piège.
Les Thessaloniciens passaient par un temps d’épreuves provoquées vraisemblablement par des Juifs. Ils se trouvaient au milieu d’une fournaise, mais le jour de détresse dont parlent les prophètesÉsaïe 2-4 ; Jérémie 30 ; Joël 2 et qui doit précéder l’établissement d’un royaume de gloire pour Israël sur la terre, n’était pas encore arrivé. L’apôtre en fournit plusieurs preuves.
Le but de la seconde épître est de consoler les Thessaloniciens et de les affermir dans la foi (2. 17) ; de les consoler, parce que les persécutions étaient intenses ; de les affermir, pour les empêcher de tomber dans les pièges des faux docteurs.
Pour comprendre la seconde épître aux Thessaloniciens, il est nécessaire de lire la première. La première épître considère la joie et les résultats de la conversion ; la seconde parle davantage des progrès de la foi au milieu des épreuves.
Il est aussi important de faire la distinction entre des expressions comme la venue (parousie) (2. 1) du Seigneur, son apparition (épiphanie) (2. 8), et le jour du Seigneur (2. 2).
La grande leçon à retenir est que, même si nous sommes certains que le Seigneur vengera dans son jour l’Église persécutée, les croyants doivent rendre témoignage dans ce monde pendant le temps de la grâce par une conduite irréprochable, en dépit des épreuves.
Bien que les Thessaloniciens soient jeunes dans la foi, l’apôtre s’adresse à eux dans un style souvent très condensé. Son écriture n’a rien de primaire ou de populaire. Au contraire, il fait appel à leur connaissance et à l’intelligence que Dieu donne par son Esprit à chaque croyant. Pour comprendre les épîtres de Paul, comme tout autre écrit inspiré, il faut se souvenir que les mots utilisés acquièrent leur véritable sens quand on les relie à l’ensemble de la parole de Dieu.
La seconde épître a été rédigée à Corinthe, peu après la première et avant la seconde visite de Paul en MacédoineActes 20. Paul, Silvain et Timothée sont encore ensemble, et Corinthe est la seule ville où ils se soient trouvés ensemble à ce moment-làActes 18. 1, 5. Paul a probablement écrit la seconde épître après avoir été persécuté par les Juifs à Corinthe, c’est-à-dire vers la fin de son séjour d’un an et demi dans cette ville (3. 2) Actes 18. 12-17. La date la plus probable est 51-52.
L’épître comprend deux parties distinctes : la première, doctrinale (chapitres 1-2. 12), est suivie d’une partie pratique de même longueur. On a dit que l’épître est pour les derniers jours et pour exhorter, donc pour notre temps et pour nous exhorter. Le plan que nous proposons est simple :