Les croyants sont appelés ensemble à un service sacerdotal élevé (verset 5) ainsi qu’à un témoignage collectif (verset 9). Ils ont apprécié la personne de Jésus qui les a sauvés : il est bon ; “toute sa personne est désirable”, elle attire le cœur. Les gens de ce monde reconnaissent volontiers en Jésus des vertus exemplaires ; mais il n’est précieux qu’à des pécheurs perdus, maintenant sauvés par grâce. Nous étions loin, mais nous avons été “approchés par le sang du Christ” Éphésiens 2. 13. Nous nous approchons de lui maintenant (verset 4), comme tirés “avec des liens d’amour” Osée 11. 4. Notre appréciation de sa personne est celle de Dieu lui-même (versets 6, 7). Jésus Christ est l’élu de Dieu par excellence, choisi pour accomplir son “bon plaisir” Psaume 40. 8 ; Matthieu 12. 18, et pour être maintenant la pierre précieuse qui soutient l’édifice divin.
Dieu avait eu une habitation sur la terre au milieu de son peuple, le tabernacle au désert, puis le temple à Jérusalem. Le Seigneur du temple était lui-même venu en son tempsMalachie 3. 1 ; Matthieu 12. 6, mais son peuple ne l’avait pas reçu. Cette maison était dès lors “laissée déserte” en attendant sa destructionMatthieu 23. 38 ; 24. 2. Mais Christ rejeté par les hommes (verset 7) est le fondement d’une maison nouvelle, la maîtresse pierre de coin d’un édifice spirituelÉphésiens 2. 20-22, habité par l’Esprit de Dieu. Le Seigneur Jésus avait déjà présenté à ses disciples ce roc sur lequel il bâtirait son assemblée : “le Christ, le Fils du Dieu vivant” Matthieu 16. 16, 18. Il est à la fois le fondement de l’édifice et celui qui le construit. Pierre, dès ce moment-là, par son nom même, avait été désigné comme étant une pierre de cette maison.
Le temple à Jérusalem avait été formé de pierres taillées dans la carrière, puis bien ajustées ensemble selon le dessein de Dieu ; il préfigurait ce qui est maintenant spirituel. Jésus Christ, le Fils de Dieu, est une pierre vivante ; il a la vie en lui-même et la communique à tous ceux qui entendent sa voixJean 5. 25. Ces croyants deviennent des pierres vivantes, animés par l’Esprit du Dieu vivant2 Corinthiens 3. 3.
Leur fonction première est d’ordre sacerdotal, car le Père cherche des adorateurs. Les sacrifices offerts sont spirituels, en rapport avec la nature de Dieu qui est espritJean 4. 23, 24. Tout, dans l’assemblée du Dieu vivant qui est aujourd’hui sa maison1 Timothée 3. 15, est en contraste avec un service religieux répétitif, formaliste et sans vie. La louange, qui est aussi un sacrifice individuel continuHébreux 13. 15, est considérée ici comme offerte à Dieu par l’ensemble de la maison. Jésus Christ en est l’initiateur. Après sa résurrection, il se présente comme sacrificateur “selon la puissance d’une vie impérissable” Hébreux 7. 16, et se place au milieu de l’assemblée pour chanter les louanges de DieuPsaume 22. 21, 22 ; Hébreux 2. 12. C’est par lui seul que Dieu peut agréer les sacrifices spirituels de ceux qui sont encore sur la terre, marqués par la faiblesse et l’infirmité.
La précieuse pierre de coin choisie par Dieu a été posée par lui en Sion, la montagne de la grâce (verset 6) Hébreux 12. 18-22. Ceux qui retournent à la montagne de Sinaï en se plaçant sous la loi ne peuvent être agréés de Dieu ; mais ceux qui ont cru au Seigneur Jésus et ont trouvé leur refuge en un roc inébranlable, voient leur confiance parfaitement honorée. Ceux qui se confient en l’homme seront emportés par le jugement ; c’est ce que prophétise Ésaïe dans le passage cité par l’apôtreÉsaïe 28. 16. Mais ceux qui attachent du prix à ce que Dieu établit pour toujours en Christ ne seront pas confus ; ils sont assurés pour l’éternitéRomains 10. 11.
Tout croyant est donc posé sur ce fondement divin, et chacun est appelé à exercer cette “sainte sacrificature” avec l’ensemble. Elle n’est pas dévolue à un clergé, à une classe particulière, comme en Israël ; cette pensée d’une mise à part de quelques-uns pour officier au nom de l’ensemble est étrangère au N.T. Tous ceux qui sont comme des pierres vivantes dans la maison de Dieu ont cet immense privilège d’être sacrificateursApocalypse 1. 5, 6 ; 5. 10. Exerçons ce service avec reconnaissance !
L’apôtre, écrivant à des croyants juifs, avertit aussi solennellement ceux qui demeurent encore dans l’incrédulité. Jésus avait déjà cité ce Psaume 118. 22, 23 dans la parabole des cultivateursMatthieu 21. 42-45. Les Juifs qui rejetaient leur Messie venu en grâce étaient bien des bâtisseurs de néant. S’ils continuaient à heurter contre cette pierre posée par Dieu, ils seraient brisés. En se servant de la même figure, Pierre avait offert autrefois aux responsables du peuple une dernière occasion de se repentirActes 2. 36, 38 ; 4. 11, 12. Il leur avait montré – “chose merveilleuse” – comment Dieu avait ressuscité le Christ qu’ils avaient crucifié, et l’avait établi comme Seigneur ; il n’y avait de salut en aucun autre. Mais ces incrédules n’avaient pas répondu ; la pierre de coin soutenant l’édifice est maintenant devenue pour eux “un rocher de chute” Ésaïe 8. 14. Ils ont désobéi à la parole de Dieu présentée par le Seigneur lui-même, puis par ses apôtres. Leur désobéissance les destine (les conduit) irrémédiablement à trébucher contre cette parole ; elle devient alors pour eux une parole de jugementRomains 9. 27, 32, 33. Faisons-nous partie maintenant de ceux qui croient et obéissent, ou des incrédules que la Parole jugera ? Jésus Christ reste la pierre de touche pour tous les hommes.
Israël avait été choisi pour être un royaume de sacrificateurs et une nation sainte ; mais ce peuple infidèle a été mis de côté pour un tempsExode 19. 4-6 ; Osée 1. 6, 9, 10. Les apôtres présentent les croyants actuels comme le seul peuple que Dieu reconnaisse aujourd’hui. Ces croyants sont choisis par Dieu (race élue) d’entre les nations aussi bien que d’entre les JuifsRomains 9. 23-26 ; ils constituent une nation sainte, mise à part pour sa louange et son témoignage à la place d’IsraëlÉsaïe 43. 21, 22 ; Romains 10. 19 ; 11. 11. Le peuple de Dieu est formé, non pas de tous ceux qui se réclament du nom de Jésus, mais seulement de ceux qui ont été délivrés du pouvoir de Satan et du monde des ténèbres, par la foi en Jésus Christ leur sauveur ; ils sont parvenus à la merveilleuse lumière de DieuActes 26. 18 ; Colossiens 1. 12-14.
Croyants, nous sommes donc élevés à cette dignité de rois et sacrificateurs. D’une part nous exerçons auprès de Dieu une sainte sacrificature (verset 5) en vertu de la position actuelle de Christ dans le ciel comme souverain sacrificateur ; d’autre part nous présentons devant le monde une sacrificature royale (comme ambassadeurs du roi). Christ sera bientôt reconnu comme roi sur toute la terre et sacrificateur sur son trôneZacharie 6. 13 ; nous anticipons ce jour en annonçant ses vertus (ses merveilles). Les apôtres l’ont fait avec puissance et beaucoup de courage au péril de leur vie. D’innombrables martyrs les ont suivis dans ce chemin du témoignage. Plaçons-nous avec détermination dans cette cohorte royale !