L’apôtre Pierre écrit à ses frères dans la foi comme à des “enfants d’obéissance” (verset 14). Autrefois “désobéissants, asservis à diverses convoitises” Tite 3. 3, ils connaissent maintenant la vérité de Dieu qui les sanctifieJean 17. 17, 19 au milieu d’un monde trompeur. Elle purifie leur âme de toutes les souillures qui les corrompaient autrefois : pensées mauvaises ou sentiments dégradants. Le Saint Esprit agit ainsi par la Parole dans l’âme des croyants et verse l’amour de Dieu dans leur cœurRomains 5. 5. L’amour et la vérité sont étroitement liés dans la Parole ; ils procèdent ensemble du Dieu d’amour et de lumière. Ces caractères divins se sont trouvés dans un parfait équilibre dans la personne de Christ, et se reproduisent maintenant dans le croyant fidèle1 Corinthiens 13. 6 ; 1 Jean 3. 18.
L’obéissance à la Parole conduit à l’amour des frères ; en cela, le croyant donne la preuve qu’il aime Dieu et qu’il lui obéit1 Jean 5. 2, 3 ; 2 Jean 5, 6 ; Jean 13. 35. Cet amour fraternel s’est montré d’une manière remarquable au premier temps de l’histoire de l’Église, temps de pauvreté et d’opprobreActes 4. 32 ; 1 Thessaloniciens 4. 9, 10. Cependant il risquait de se refroidir si l’enseignement reçu et rappelé dans les épîtres n’était pas fermement maintenuHébreux 13. 1 ; Romains 12. 2, 9, 10.
Si notre cœur “brûle” pour Christ, l’amour pour nos frères ne sera pas tiède : nous aimerons “de tout cœur” (verset 22). Il n’y aura pas de place pour l’hypocrisie, cette apparence d’amour sans réalité intérieure. Les relations entre frères doivent être empreintes de la marque divine : objets du même amour de Dieu, lavés dans le même précieux sang de l’Agneau (verset 19), les fidèles marchent dans le même chemin d’obéissance. Ils prennent un égal soin les uns des autres1 Corinthiens 12. 25, s’exhortent l’un l’autre chaque jour à marcher justement et soigneusementHébreux 3. 13. Ils se consolent et s’édifient l’un l’autre dans le privé comme en assemblée1 Thessaloniciens 4. 18 ; 5. 11, se reprennent s’il le faut mais avec douceur et dans un esprit de grâceGalates 5. 13-15 ; 6. 1 ; ils se supportent et se pardonnentColossiens 3. 12-14. Le “baiser d’amour” dont ils s’embrassent fraternellement est alors sincère (5. 14).
L’obéissance à la vérité et l’amour fraternel sont donc des preuves de la vie de Dieu dans le nouvel homme. Le croyant est un être régénéré par la miséricorde divine (verset 3). L’homme naturel ne peut être amélioré ; il est irrémédiablement corrompuÉphésiens 4. 22-25. L’homme nouveau est né de Dieu par l’action de sa parole, source de vie et de purification, et par l’Esprit de Dieu qui l’applique à l’âme pour son renouvellementTite 3. 5. La vivante parole de Dieu porte en germe la vie éternelleJacques 1. 18 ; 2 Timothée 1. 10. Une semence incorruptible, inaltérable : telle est la parole de “l’évangile” (verset 25).
Depuis toujours, l’homme a constamment cherché à détruire la Parole de Dieu ; mais elle ressort victorieuse de ces attaques, toujours vivante, permanente, pour le salut des âmes aujourd’hui comme alors. L’apôtre rappelle la brièveté de ce qui provient de l’homme, semence corruptibleÉsaïe 40. 6-8 ; Romains 1. 23. Celui-ci produit des fleurs éphémères, pour sa propre gloire, puis se dessèche et tombe en terrePsaume 90. 6 ; 103. 15 ; Jacques 1. 11. Mais le prophète Ésaïe proclame à voix forte que la parole de Dieu demeure à toujours. Tout ce qu’il prophétise au sujet du peuple d’Israël mis de côté, apparemment fané comme l’herbe, s’accomplira en son temps ; ces croyants juifs en étaient déjà les prémices. Nous savons aussi ce que Dieu a accompli en nous, et ce qu’il fera encore par la puissance de sa parole, au jour de la résurrection1 Corinthiens 15. 54.
Pierre met en garde maintenant le chrétien né de nouveau, contre ce qui monte du cœur de l’homme naturel, source d’iniquitéMatthieu 15. 19 :
Le croyant se détourne du mal en se nourrissant de ce qui est pur. Le lait est l’aliment complet d’un enfant nouveau-né ; celui-ci manifeste sa joie à l’approche de sa nourriture, et sa satisfaction après son repas. La Parole est le lait du croyant ; elle s’adresse à son intelligence spirituelle et la développe1. L’homme nouveau croît dans la connaissance toujours plus heureuse des bénédictions liées au grand salut de Dieu et à la personne de Christ2 Pierre 3. 18 ; 2 Timothée 3. 15. Mais il faut, pour croître, être né de nouveau et avoir mis sa foi dans le Christ Jésus, avoir “goûté que le Seigneur est bon”. Si nous nous contentons d’accepter ce que d’autres ont dit, nous risquons de mêler à la Parole des pensées humaines, voire des conceptions intellectuelles ou des spéculations philosophiques ; ce n’est plus le pur lait. Mais si nous la lisons pour nous nourrir de la douceur et de la grâce du Seigneur, nous progresserons avec joie dans le chemin du salut1 Timothée 4. 13, 15 ; 2 Timothée 3. 14-17.