Satan est une créature de Dieu. Créé parfait (comme l’homme), il avait reçu les plus excellents dons. La plupart des expressions qui, en Ézéchiel 28. 12-19, se rapportent directement au roi de Tyr semblent pouvoir s’appliquer, comme figures, à Satan. Il était « la forme accomplie de la perfection, plein de sagesse, et parfait en beauté ». Il était dans la sainte montagne de Dieu et marchait parmi les pierres de feu. Il existait avant la création de l’homme. Un jour il s’est enflé d’orgueil (1 Timothée 3. 6) et son cœur s’est élevé contre Dieu. Alors il fut « précipité de la montagne de Dieu comme une chose profane ». Peut-être a-t-il entraîné dans sa chute les anges qui le servent. Dépouillé de sa gloire, il exerce dès lors « le pouvoir des ténèbres » (Luc 22. 53 ; Éphésiens 6. 12), avec une multitude de démons sous son autorité.
Il « a été meurtrier dès le commencement, et il n’a pas persévéré dans la vérité, car il n’y a pas de vérité en lui… Il est menteur, et le père du mensonge » (Jean 8. 44).
Il a provoqué la chute morale de l’homme dans le jardin d’Éden, et il le gouverne par les passions et les convoitises. Il sait exciter celles-ci, grâce à son intelligence pénétrante, accrue par une longue expérience du cœur humain. Il a soulevé le monde entier, politique et religieux, contre Christ, en vue de le faire mourir, et c’est alors que Christ l’a appelé expressément le chef du monde (Jean 14. 30), puis il n’a cessé de s’acharner contre les disciples de Christ. Aujourd’hui encore il sait susciter des persécutions contre les chrétiens, comme il l’a fait au cours des siècles passés dans la mesure où Dieu le lui a permis, et comme il le fera contre les croyants fidèles dans l’avenir. De lion rugissant (1 Pierre 5. 8), il peut aussi se transformer en ange de lumière (2 Corinthiens 11. 14), et son activité en est d’autant plus dangereuse pour nous.
C’est donc un être puissant, un esprit plein de sagesse et de ruse dont nous ne devons pas mépriser la domination, puisque même l’archange Michel n’osa pas proférer contre lui de jugement injurieux lorsqu’il contestait avec lui au sujet du corps de Moïse (Jude 9).