Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques.
Essayer maintenant
Pendant les temps sombres des Juges, l’histoire de Ruth montre d’une manière éclatante comment la grâce de Dieu peut surabonder, là où le péché abondeRomains 5. 20.
Historiquement, cette histoire se place à la fin de la première période de la vie du peuple d’Israël. Dans cette théocratie (Dieu le seul roi de son peuple), les relations entre l’Éternel et le peuple étaient basées sur les sacrifices et maintenues par le service de la sacrificature. Après l’infidélité et la ruine de celle-ci (par les fils d’Éli), Dieu établit d’autres relations avec son peuple par la prophétie et la royauté. Ruth sert de lien entre ces deux phases de l’histoire d’Israël.
Le livre de Ruth est un livre de grâce (de la part de Dieu) et de foi (la réponse du croyant à l’amour de Dieu).
Élimélec, habitant de Bethléem de Juda, abandonne la terre d’Israël, pour échapper à la famine qui y régnait alors, et va s’établir avec sa famille dans le pays de Moab, parmi les ennemis de Dieu. Là, il meurt, ainsi que ses deux fils (qui avaient dans l’intervalle épousé des étrangères) : tel est le triste résultat de son manque de foi. Il laisse derrière lui trois veuves : Naomi, son épouse ; Orpa et Ruth, ses deux belles-filles moabites.
Privée de tout, Naomi décide de retourner à Bethléem (la maison du pain). Orpa, dirigée par les sentiments de la nature, ne suit pas sa belle-mère et choisit de rester en Moab, son pays. Ruth, au contraire, s’attache à Naomi (verset 14), et au peuple de Dieu (verset 16). La puissance de la grâce divine a opéré dans son cœur pour y faire naître la foi et guider son vrai choix.
Pour ces deux veuves démunies, Naomi et Ruth, le commencement de la moisson des orges (verset 22) est le début d’une nouvelle période marquée par d’abondantes bénédictions.
Alors apparaît sur la scène Boaz, un homme puissant et riche, image du Christ Rédempteur (verset 1), le vrai « Goël »Ésaïe 63. 16.
La providence divine – “il se rencontra fortuitement” (verset 3) – conduit Ruth dans les champs mêmes de Boaz. L’énergie intérieure de Ruth la soutient pour produire des œuvres de foi. Elle glane là une abondance de nourriture, grâce aux soins de Boaz (Christ), de son serviteur (le Saint Esprit) et de ses jeunes hommes et jeunes filles (ceux et celles qui servent dans l’assemblée). Sous la protection de l’Éternel, le Dieu d’Israël (verset 12), elle reçoit une abondante bénédiction, qu’elle partage avec Naomi, sa belle-mère (verset 18).
Où trouver le repos que Naomi souhaitait pour Ruth, sinon aux pieds du rédempteur ?
Dans l’aire (là où les orges étaient vannées), au sein de la nuit, Ruth vient aux pieds de Boaz pour se placer sous sa protection : “Je suis Ruth, ta servante ; et étends ton aile sur ta servante” (3. 9). C’est là que se décide le rachat par Boaz de l’héritage d’Élimélec et de Ruth, sa belle-fille. En confirmation de son engagement, Boaz comble Ruth, femme vertueuse (verset 11), d’une double portion de nourriture (verset 15), les arrhes d’une part future encore plus précieuse.
Un proche parent d’Élimélec (image de la loi qui ne peut pas racheter l’homme) se désiste de ses droits légaux au rachat de l’héritage d’Élimélec et de Ruth. Boaz, au contraire, fait pleinement face à toutes les obligations du rachat, en présence des anciens de la ville. Belle image de Christ, qui s’est donné lui-même en rançon, au prix de sa propre vie et de son sang verséMatthieu 20. 28.
Ruth goûte maintenant la récompense de sa foi, dans la moisson (les fruits) de la rédemption.
A la récompense de sa foi, Dieu ajoute le fruitPsaume 127. 3, et accorde à Ruth un fils, Obed (celui qui sert) : servir Dieu, c’est lui rendre hommageDeutéronome 6. 13. La place qu’Élimélec avait perdue par son manque de foi est redonnée en grâce par Boaz (le rédempteur) à l’enfant de Ruth.
L’amertume de Naomi (Mara, amertume, selon 1. 20) est alors changée en joie, pour compléter ce magnifique tableau des bénédictions divines (versets 14, 15).
Ruth, la Moabite, prend ainsi sa place dans la lignée du Messie, avec trois autres femmes (Tamar, Rahab et Bath-Shéba), pour manifester la puissance de la grâce de Dieu à accomplir ses desseins, en dépit de la misère de l’homme.