Pour Naomi, le bonheur et le repos de Ruth ne se trouvaient que dans le mariage (verset 1). Pour nous aujourd’hui, la sécurité n’est-elle pas dans le repos de nos âmes, auprès du divin Boaz, le Seigneur Jésus lui-même qui seul peut nous racheterMatthieu 11. 29 ? Naomi conseille à sa belle-fille d’entrer discrètement dans l’aire où Boaz va s’endormir après avoir vanné les orges et, suivant les mœurs primitives de l’époque, de se coucher à ses pieds. Par ce geste, Ruth signifie à Boaz qu’elle cherche sa protection et désire un héritage en Israël car il a le droit de rachat. C’est aussi là, dit-elle, que Boaz lui apprendra ce qu’elle aura à faire. N’est-ce pas aux pieds du Seigneur que nous apprenons quelle est sa volontéDeutéronome 33. 3 ; Luc 10. 38-42 ?
Ruth obéit (verset 5). Quand la foi est agissante, elle se montre obéissante : “Tout ce que tu as dit, je le ferai”, dit-elleRomains 1. 5 ; 16. 19, 26 ; Tite 3. 1 ; Hébreux 11. 8 ; 1 Pierre 1. 14. 22. Pendant cette nuit, Boaz reprend ces mêmes paroles en réponse à la prière de Ruth (verset 11). Le Seigneur ne peut être débiteur de qui que ce soit. A l’obéissance, il répond toujours par des bienfaits accompagnés de promesses.
Avec beaucoup de courage mais aussi de pudeur, Ruth exécute les ordres de Naomi et se couche aux pieds de Boaz qui s’est endormi. Elle sait que sa sécurité ne peut venir que de celui qui a le droit de rachat. Boaz se réveille brusquement au milieu de la nuit et, reconnaissant Ruth, la loue pour sa vertu déjà connue aux portes de la ville. A sa foi, Ruth a déjà joint la vertu2 Pierre 1. 5. Toutefois, bien qu’il ait le droit de rachat, Boaz ne peut encore le faire valoir. Un parent plus proche d’Élimélec que lui a la priorité sur le droit de rachat. Celui-ci doit d’abord se prononcer. S’il refuse d’exercer son droit, Boaz promet d’épouser Ruth (verset 13).
Ruth reste couchée dans l’aire jusqu’au matin. Elle part avant qu’on puisse la reconnaître car il ne faut pas que son attitude puisse être mal interprétée et donne occasion à des reproches1 Timothée 5. 14.
Ne peut-on pas voir aussi dans cette discrétion les secrets qui existent entre une âme et son Seigneur ? Que savons-nous de l’entretien de Jésus avec Marie qui était à ses piedsLuc 10. 39 ? Qu’a dit Jésus à Pierre quand Il l’a rencontré seul à seul après la résurrection1 Corinthiens 15. 5 ? La Parole est muette à ce sujet car nous n’avons pas à pénétrer ces entretiens intimes. Mais une chose est certaine : après avoir joui de l’intimité du Seigneur, on ne repart pas à vide. Boaz versera six mesures1 d’orge dans le manteau de Ruth. Ce n’est pas encore la plénitude de l’évangile que nous connaissons aujourd’hui (sept mesures l’auraient symbolisée), mais une portion déjà bénie. Ce n’est pas encore le vrai blé qui vient du ciel, mais l’orge dont on faisait des galettes de qualité inférieure au pain de froment.
Ruth revient aussitôt vers sa belle-mère avec ce présent. Naomi lui donne à nouveau un sage conseil, car Ruth est peut-être impatiente et pourrait précipiter les événements (verset 18). Naomi lui demande de rester tranquille jusqu’à ce qu’elle discerne comment tournera l’affaire. “Dans la tranquillité et la confiance sera votre force” Ésaïe 30. 15. Naomi sait que Boaz est un homme d’action. Il ne renvoie pas à demain ce qu’il peut faire le jour même car, comme on l’a dit, le chemin de “Demain” mène à la ville de “Jamais”.
Sur cette terre, le Seigneur Jésus avait hâte d’atteindre Jérusalem, la ville qui tue les prophètes, pour accomplir sa missionLuc 12. 50 ; 13. 32-35. C’est aujourd’hui mêmePsaume 95. 7, 8 qu’il veut racheter l’âme qui se tourne vers lui, car demain il sera peut-être trop tard. Que le Seigneur soit loué pour sa hâte salvatrice !