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Ruth
Sondez les Écritures - 4e année

Ruth 1. 6-22

Naissance et choix de la foi

1. Sur le chemin du retour : versets 6-14

La grâce est à l’affût d’une circonstance pour se manifester. Naomi, arrivée à la dernière extrémité, entend dire que l’Éternel a redonné du pain à son peuple. Sa première pensée est d’aller là où le pain se trouve. Mais n’y a-t-il pas aussi chez tout croyant qui s’est éloigné une nostalgie du peuple de Dieu, même si l’amertume reste grande ? Naomi fait le point de la situation et décide, dans sa douleur et malgré son amertume, de quitter les champs de Moab pour le pays de Juda. Orpa et Ruth, ses deux belles-filles qui s’étaient attachées à elle, la suivent. Les noms de ces deux femmes sont instructifs : Orpa signifie cou, nuque, c’est-à-dire opiniâtreté ; Ruth, amie, amitié. Naomi laissait ses morts derrière elle ; Orpa et Ruth quittaient tout : leurs dieux, leur famille et leur pays ; l’une par amitié pour Naomi, l’autre par amour pour elle et pour son peuple.

Chemin faisant, Naomi qui connaît l’Éternel mais n’est pas encore restaurée dans son âme, décourage ses belles-filles de la suivre. Naomi ne pense qu’à l’avenir matériel et affectif de Ruth et d’Orpa. L’accompagner jusqu’en Juda signifie veuvage, incertitude et pauvreté. Pour elle, le mariage était plus important que la connaissance du vrai Dieu d’Israël et la nourriture abondante plus nécessaire que la satisfaction spirituelle.

Selon la loi mosaïque du lévirat, une femme veuve pouvait épouser son beau-frère afin que le nom de son mari ne soit pas effacéDeutéronome 25. 5-10 ; Matthieu 22. 24-32. Naomi n’avait pas d’autre fils pour accomplir ce devoir et n’en aurait plus jamais. Dans son amertume, elle ne peut que donner de mauvais conseils à ses belles-filles. N’est-il pas affligeant de voir aujourd’hui des parents mal conseiller leurs enfants parce qu’ils n’ont en vue que leur bien-être matériel ? Orpa finit par céder et s’en retourne vers ses dieux, mais Ruth s’attache à Naomi car la foi opérait déjà par amour dans son cœurGalates 5. 6.

Orpa est l’exemple de quelqu’un qui peut s’attacher profondément à une personne appartenant au peuple de Dieu mais qui ne veut pas s’attacher à Dieu. Elle aimait Naomi, mais pas le Dieu de Naomi. Elle lui tourne le dos. Pour Orpa la sécurité du mariage était plus importante que le repos de son âme. Elle a marché un certain temps en compagnie d’une croyante, a pris le même chemin dans la bonne direction mais a finalement abandonné, comme bien d’autres le feront à sa suiteJean 6. 66 ; 1 Timothée 1. 19 ; Hébreux 6. 4-6 ; 2 Pierre 2. 21. Orpa, l’opiniâtre, démontre ce que sont les sentiments purement humains. Elle s’en va en pleurant, pareille au jeune homme qui ne voulait pas se séparer de ses biens pour suivre JésusMatthieu 19. 22. Quant à Ruth, cette jeune femme illustre d’une manière remarquable ce qu’est la puissance de la grâce.

2. La grande décision de Ruth : versets 15-18

La foi a creusé un abîme entre Ruth et Orpa, deux femmes pourtant semblables à maints égards. Orpa recule devant une situation qui lui paraît impossible. Tout autre est le comportement de Ruth. Mais pourquoi et comment a-t-elle pris sa décision ? Qu’a-t-elle vu dans les circonstances ou dans la famille d’Élimélec qui puisse l’inciter à quitter son pays et sa culture pour s’établir en Israël, un peuple dont Moab est l’ennemi ? La seule réponse possible est que Dieu a travaillé dans son cœur en pure grâceExode 33. 19 ; Romains 9. 15 ; Tite 3. 5. Ruth accroît ses forces dans sa foi naissante en dépit des paroles de sa belle-mère qui lui cite Orpa en exemple et l’encourage à retourner vers son peuple et vers ses dieux. Ce n’est pas sa confiance en Naomi qui sauvera Ruth mais sa foi en l’Éternel, le Dieu d’Israël (verset 17). Non seulement Ruth fait preuve de bonté envers Naomi, mais elle se montre surtout résolue : “Où tu iras, j’irai, et où tu demeureras, je demeurerai : ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu” (verset 16). Pour Ruth, suivre Naomi pouvait signifier rester veuve et sans enfant. Mais que deviennent les impossibilités de la vie devant les nécessités de la foi ?

3. L’arrivée à Bethléem : versets 19-22

Naomi cesse enfin de parler à Ruth et les deux veuves arrivent à Bethléem. Après une absence de plus de dix ans (verset 4), Naomi est méconnaissable. Elle qui s’appelait autrefois “mes délices” se nomme maintenant “Mara” (amertume). Bien que consciente que c’est l’Éternel qui la ramène, elle rend le Tout-Puissant responsable de tous ses malheurs (verset 21). Il est son ennemi. Elle ne voit dans ses circonstances qu’une main inexorable dont la puissance est irrésistible. Naomi ne songe qu’au passé, tout en reconnaissant implicitement qu’elle n’avait eu aucune raison de quitter le pays car, dit-elle, elle s’en était allée comblée. Combien faut-il d’épreuves amères pour mesurer les pertes ?

Naomi revient au point de départ, à Bethléem, la maison du pain. Ce n’est que le “commencement” de la moisson des orges, car l’Éternel a de plus grandes bénédictions en vue pour ces deux femmes. C’était au début du mois d’Abib (ou Nisan) Exode 9. 31, le commencement des mois de l’annéeExode 12. 2. Une nouvelle année s’ouvrait, comme un nouveau commencement moral pour l’une et l’autre.

Ruth 1

6Et elle se leva, elle et ses belles-filles, et s’en revint des champs de Moab ; car elle avait entendu dire, au pays de Moab, que l’Éternel avait visité son peuple pour leur donner du pain. 7Et elle partit du lieu où elle était, et ses deux belles-filles avec elle ; et elles se mirent en chemin pour retourner dans le pays de Juda. 8Et Naomi dit à ses deux belles-filles : Allez, retournez chacune dans la maison de sa mère. Que l’Éternel use de bonté envers vous, comme vous avez fait envers les morts et envers moi ! 9L’Éternel vous donne de trouver du repos, chacune dans la maison de son mari ! Et elle les embrassa ; et elles élevèrent leur voix et pleurèrent. 10Et elles lui dirent : [Non], mais nous retournerons avec toi vers ton peuple. 11Et Naomi dit : Retournez, mes filles ; pourquoi iriez-vous avec moi ? Ai-je encore des fils dans mon sein, de sorte qu’ils soient vos maris ? 12Retournez, mes filles, allez ; car je suis trop vieille pour être à un mari ; si je disais que j’en ai l’espérance, quand cette nuit même je serais à un mari, et que même j’enfanterais des fils : 13attendriez-vous pour cela jusqu’à ce qu’ils soient grands ? Resteriez-vous pour cela sans être à un mari ? Non, mes filles ; car je suis dans une plus grande amertume que vous, car la main de l’Éternel s’est étenduea contre moi. 14Et elles élevèrent leur voix, et pleurèrent encore ; et Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth s’attacha à elle.

15Et [Naomi] dit : Voici, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux ; retourne-t’en après ta belle-sœur. 16Et Ruth dit : Ne me prie pas de te laisser, pour que je m’en retourne d’avec toi ; car où tu iras, j’irai, et où tu demeureras, je demeurerai : ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. 17Là où tu mourras, je mourrai et j’y serai enterrée. Ainsi me fasse l’Éternel, et ainsi il y ajoute, si la mort [seule] ne me sépare de toi ! 18Et [Naomi] vit qu’elle était résolue d’aller avec elle, et elle cessa de lui parler. 19Et elles marchèrent les deux jusqu’à ce qu’elles arrivèrent à Bethléhem. Et il arriva que, comme elles entraient dans Bethléhem, toute la ville s’émut à leur sujet ; et les [femmes] disaient : Est-ce là Naomi ? 20Et elle leur dit : Ne m’appelez pas Naomib, appelez-moi Marac ; car le Tout-puissant m’a remplie d’amertume. 21Je m’en allai comblée, et l’Éternel me ramène à vide. Pourquoi m’appelez-vous Naomi, quand l’Éternel m’a abattue, et que le Tout-puissant m’a affligée ?

22Ainsi Naomi revint, et avec elle Ruth, la Moabite, sa belle-fille, qui était venue des champs de Moab ; et elles vinrent à Bethléhem, au commencement de la moisson des orges.

Notes

alitt. : est sortie.
bmes délices.
camère.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)