Le récit se déroule au temps des Juges en Israël (verset 1). Il suffit de lire le livre des Juges pour constater combien ces temps étaient troublés et l’état moral du peuple mauvais. Dieu suscitait des juges pour ramener à lui son peuple mais les juges eux-mêmes sombraient souvent dans l’infidélité. Qui pourrait donc s’étonner que le peuple de Dieu connût des famines ? L’Éternel voulait pourtant bénir son peuple. Il avait promis de très grandes bénédictions à ceux qui écoutaient sa voix et mettaient en pratique ses commandementsDeutéronome 28. 1-14. Mais il avait aussi averti que celui qui serait sourd et refuserait d’obéir connaîtrait la famine et de nombreuses plaiesDeutéronome 28. 15-68.
Le récit commence par la présentation d’une famille en Israël, habitant
Une famine éclate dans le pays. Il s’agit d’un châtiment limité au pays d’Israël car
Pourtant le pays de Moab était fertile, propre à nourrir de nombreux troupeauxJérémie 48. 33.
Les soins d’Élimélec pour sa femme et ses deux fils ne peuvent être blâmés, mais son départ ne saurait être justifié car il éloigne sa famille du pays de la promesse, hors des frontières assignées par le Dieu d’Israël, pour séjourner pour un temps seulement (c’est le sens du verbe utilisé) parmi un peuple idolâtre. Quand la famine sera passée, nous saurons bien revenir, pense-t-il. Le pain de Moab vaut bien celui de Bethléem ! Il va fuir la misère pour tomber dans le malheur. Il cherche de la nourriture, il trouvera son tombeau. Même si pendant un certain temps tout semble bien aller, l’engrenage est fatal : Élimélec, le chef de famille, meurt en Moab (verset 3), le séjour se prolonge, Makhlon et Kilion, les deux fils de Naomi, épousent des Moabites étrangères au peuple de Dieu. De telles unions étaient interdites par la loiDeutéronome 23. 4-7. Ils meurent à leur tour. Naomi et ses deux belles-filles restent veuves. La descendance d’Élimélec paraît s’être éteinte.
Pour nous aujourd’hui, la leçon est claire : on ne quitte pas impunément le lieu où le Seigneur a promis sa présence, même lors de circonstances adverses qui peuvent paraître se prolonger. Élimélec a « démissionné ». Il a voulu aller faire sa vie ailleurs pour sauver sa maison, mais hors des frontières spirituelles assignées par Dieu. Si nous tentons la même démarche, sachons que nous en reviendrons peut-être, mais terriblement appauvris. Élimélec aurait dû se souvenir de la résolution de Josué qui, dans des temps difficiles, avait affirmé : “Mais moi et ma maison, nous servirons l’Éternel” Josué 24. 15.
Élimélec a suivi sa propre logique, son propre jugement. Comme le dit le proverbe : “Il y a telle voie qui semble droite à un homme, mais des voies de mort en sont la fin” Proverbes 14. 12 ; 16. 25.
Quelles ont été les conséquences de cet éloignement de la maison de Dieu ?
Il ne reste que la solitude. Prendre une mauvaise direction conduit non seulement à une perte de temps mais aussi à l’abandon du vrai témoignage. Mais Dieu, dans sa grâce, permet souvent qu’un événement particulier se manifeste pour que les siens sortent d’une fausse position. Naomi, démunie de tout, privée de son mari et de ses deux fils, “reviendra à elle-même” et se lèvera pour retourner à Bethléem.