Ce psaume est le seul qui soit attribué à David dans le troisième livre. C’est une prière qu’il exprime à un moment où, traversant une des grandes épreuves de sa vie, il se présente comme affligé et pauvre, dans la détresse et menacé par des hommes violents. Mais il compte sur la grâce de Dieu, sur sa puissance, sur sa bonté qui l’a sauvé et sur sa miséricorde.
C’est la première des trois prières de ce psaume. David se tient devant l’Éternel dans la pleine conscience de sa faiblesse, mais en même temps, dans l’assurance de faire partie de ceux en qui Dieu prend plaisir et de lui appartenir parce qu’il est son serviteur. Ici, et à deux autres reprises dans ce psaume, il prend la place du serviteur qui attend tout de son maîtrePsaume 123. 2 dont il reconnaît l’autorité : il a affaire au Seigneur – titre que nous rencontrons sept fois au cours du psaume. Mais, qu’elle est heureuse, la connaissance qu’a David de la bonté et de la grâce d’un Seigneur à qui il peut demander de réjouir son âme !
David savait que ses transgressions et son péché étant couverts, il pouvait revendiquer le titre de saint, c’est-à-dire d’homme pieuxPsaume 32. 1, 5, 6. A ce titre, et parce qu’il est le serviteur de Dieu, il fait appel à sa grâce. Il adresse sa supplication au Seigneur1, afin qu’il garde et réjouisse son âme, sans oublier de le louer pour sa bonté.
Le verset 2 nous rappelle la dépendance et la confiance de Christ, parfait serviteur, chef et consommateur de la foiPsaume 16. 1 ; Hébreux 12. 2. La part du chrétien n’est-elle pas de marcher comme lui a marché1 Jean 2. 6 ?
Avec la deuxième prière de ce psaume, David ne demande pas seulement à l’Éternel d’écouter sa prière, mais aussi d’y être attentif. Ce sont “des prières et des supplications” Éphésiens 6. 18 ; Philippiens 4. 6 par lesquelles la foi honore Dieu en comptant sur sa réponse.
Dans sa première prière, David se présentait comme l’homme pieux et le serviteur du Seigneur ; maintenant, il s’appuie sur la grandeur du Seigneur et sur les merveilles de ses œuvres.
Tout dépend de lui ; il a même fait les nations, qui pendant longtemps, ne l’ont pas connu. Elles aussi reconnaîtront que les œuvres du Seigneur sont grandes et merveilleuses et elles le glorifieront parce que ses faits justes ont été manifestésApocalypse 15. 34.
La grandeur unique du Seigneur dans sa personne et dans ses œuvres donne à son serviteur l’assurance de sa délivrance.
Le fidèle délivré comprend aussitôt qu’il appartient désormais à son Sauveur2 Corinthiens 5. 15 ; c’est pourquoi il lui demande de lui enseigner son chemin. Marcher dans la vérité, c’est obéir aux commandements de Dieu. Et cela le conduit à lui demander : “Unis mon cœur à la crainte de ton nom”. Or, “son nom est saint” Luc 1. 49 ; le croyant doit donc être saint dans toute sa conduite, comme celui qu’il invoque comme Père. C’est pour cette raison que nous devons nous conduire avec crainte, pendant le temps de notre séjour ici-bas1 Pierre 1. 15-17. Mais cette crainte, bien loin d’éloigner le fidèle de la présence de Dieu, lui fait apprécier d’autant plus “l’abondance de sa bonté”, alors qu’il se prosterne devant lui dans le temple de sa saintetéPsaume 5. 8.
La louange remplit alors le cœur de David ; il se souvient avec reconnaissance de la bonté du Dieu Sauveur qui l’a délivré de la puissance de la mort.
L’homme pieux voit maintenant ses puissants ennemis ; ils ont les caractères de celui qui est “meurtrier dès le commencement” Jean 8. 4 ; ils sont violents, ils ne craignent pas Dieu car ils ne le connaissent pas.
Saisi par le contraste entre les caractères de Dieu et ceux des hommes arrogants, le psalmiste s’écrie : “Mais toi, Seigneur ! Tu es… grand en bonté et en vérité”.
David, enfin, demande pour lui un signe de la faveur de Dieu, c’est-à-dire sans doute, sa délivrance et sa consolation.
Pour le chrétien, le signe qu’il a reçu est celui de la résurrection du Seigneur Jésus.
Les fidèles, en captivité auprès des fleuves de Babylone, se souvenaient de Jérusalem, mais ne pouvaient chanter un des cantiques de SionPsaume 137. 1-5. Le psaume 87 exprime prophétiquement la joie et la reconnaissance d’un peuple délivré, placé sous la grâce et les bénédictions de la nouvelle alliance dont la figure est Sara, la femme libreGalates 4. 22-26.
Sion est une cité qui a les fondements, car Dieu les a posés pour lui, dans le lieu qu’il a choisi parce qu’il l’aimait (78. 68). Ce sont les caractères distinctifs de Sion : ses portes nommées d’après les tribus d’IsraëlÉzéchiel 48. 31-34 comme autant de témoignages de l’amour de l’Éternel pour son peuple.
Aucune autre cité ne pourra se comparer à Sion, parce qu’elle seule sera la cité de Dieu, la Jérusalem d’en haut2.
L’Éternel désigne alors quelques-unes des grandes villes de la terre, capitales sans doute des pays mentionnés. Chacune avait vu naître en elle quelque grand homme ou quelque souverain : c’était leur orgueil, une gloire qui passe comme la figure de ce monde1 Corinthiens 7. 31.
Combien différente sera la renommée du peuple de l’Éternel ! Sion est leur patrie, leur mère, pourrions-nous dire. Sion est, moralement, le lieu de naissance des bien-aimés de l’Éternel. Ces privilèges, ces bénédictions seront établis par le Très-haut, possesseur des cieux et de la terreGenèse 14. 18. Disons ici que l’Église sera alors auprès de Christ, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblableÉphésiens 5. 27, son épouse pour laquelle il s’est livré.
A la joie ineffable et glorieuse des chrétiens qui attendent d’être “toujours avec le Seigneur”, répond celle des fidèles d’Israël qui attendent le temps de l’accomplissement des paroles du psaume et où l’Éternel prendra connaissance de tout ce qui concerne les peuples. Il semble bien qu’alors, l’Éternel aura devant lui une seule Personne : “Celui-ci”, qui était né là, sur la terre, à Bethléem sans doute, mais pour s’asseoir en Sion sur le trône de David. Christ est ainsi “une lumière pour la révélation des nations, et la gloire de son peuple Israël” Luc. 2. 32.
Ainsi Jérusalem, autrefois sujet de tristesse et de larmes pour son Messie rejetéMatthieu 23. 37 ; Luc 19. 41, deviendra “la joie de toute la terre” Psaume 48. 3, car il sera dit alors : “l’Éternel est là” Ézéchiel 48. 35.
En ce jour-là, tout Israël, et avec lui les nations enfin en paix, trouveront en Christ seul toutes les sources de leur joie.