La suscription de ce psaume en rattache la composition à la méchanceté des Ziphiens envers David1 Samuel 23. 19 ; 26. 1. Comme toujours dans les psaumes et les écrits prophétiques, l’application du passage ne se limite pas à un événement particulier2 Pierre 1. 20, 21 : Dieu se sert des expériences faites par les siens à un moment donné, pour annoncer ce qui arrivera dans un temps futur.
La prière du premier verset est le thème de tout le psaume. Pour le fidèle, le secours et la force sont dans le nom de Dieu, c’est-à-dire dans la révélation de lui-même. Telle fut la ressource donnée à Moïse, pour lui et pour les fils d’Israël, à la montagne de Dieu, à HorebExode 3. 1, 13-15. Ce nom est toujours fort pour délivrer de la puissance du diableActes 3. 6-16. Il est aujourd’hui le seul nom “qui soit donné… par lequel il nous faille être sauvés” Actes 4. 12. Enfin, dans les temps redoutables de la grande tribulation, le résidu proclamera : “Notre secours est dans le nom de l’Éternel” Psaume 124. 8.
La connaissance de Dieu donne au fidèle une pleine confiance pour lui adresser sa prière et lui dire ce qui le trouble : il est menacé à la fois par des étrangers et par des “hommes violents”. Ces derniers font partie, de nom seulement, du peuple de Dieu, mais ils sont incrédules et persécutent les fidèles. Ces ennemis du résidu ont un point commun : ils ne craignent pas Dieu et ne tiennent aucun compte de lui ; quel contraste avec celui qui s’est toujours proposé l’Éternel devant luiPsaume 16. 8.
Dans la seconde partie du psaume, la foi anticipe la délivrance demandée : Dieu est le secours et le soutien de l’âme du fidèle. Celui-ci en est certain car, nous venons de le voir, il connaît Dieu.
La confiance du chrétien repose sur la connaissance de la grâce et de l’amour de Dieu, révélés dans le don de son propre Fils : “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? … Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés” Romains 8. 31-39.
Le résidu juif verra la délivrance suivre la défaite de ses ennemis, parce qu’ils sont les ennemis du Messie. C’est pourquoi le fidèle demande à Dieu de les détruire. Il pourra alors, comme il le fait en anticipation dans les derniers versets, offrir des sacrifices et célébrer le nom de l’Éternel.
Les expériences du psaume précédent sont un encouragement pour le fidèle ; sa prière et sa supplication s’adressent à Dieu alors qu’il se trouve devant l’oppression du méchant.
Ce psaume nous montre la frayeur et l’angoisse des fidèles à Jérusalem, où le peuple apostat a contracté une alliance avec le chef de l’empire romain réapparu, et un pacte avec l’Antichrist, pensant se garantir ainsi de la menace du “fléau qui inonde”, l’Assyrien prophétiqueÉsaïe 28. 14, 15.
Nous comprenons que l’homme pieux souhaite pouvoir s’envoler pour trouver la tranquillité. Le désert même lui semble préférable à la ville, qui, malgré tout, est encore pour lui la cité de Dieu (comp. Jérémie 9. 1).
Le chrétien, dans l’épreuve, est invité à ne s’inquiéter de rien, mais à exposer toutes choses à Dieu. La paix de Dieu gardera alors son cœur et ses pensées dans le Christ JésusPhilippiens 4. 5-7. Les ailes de la foi et de la prière lui permettent de s’élever au-dessus des soucis et des tourments.
Le fidèle juif ne reconnaît plus Jérusalem (habitation de paix) dans la cité livrée aux apostats et aux ennemis de Dieu : elle est pour lui semblable à Babel (confusion). Les partisans de l’Antichrist la gouvernent, à l’indignation des hommes pieux, qui demandent au Seigneur de les engloutir comme jadis Coré et sa méchante assembléeNombres 16. 1-35, et de diviser leur langue comme celle des bâtisseurs de BabelGenèse 11. 1-9. La “contradiction de Coré” Jude 11 et la tour de Babel sont les formes religieuse et civile d’opposition à Dieu. Les murailles ne protègent plus la ville, l’iniquité est au milieu d’elle ainsi que toutes les formes du mal.
L’Antichrist semblait être l’ami intime des hommes pieux ; il allait à la maison de Dieu, selon l’alliance de sept ans, conclue entre le peuple apostat et la puissance romaine. Mais, au milieu de cette période, le chef romain (la Bête) rompt l’allianceDaniel 9. 27, le sacrifice continuel est ôté du temple où l’image de la Bête est adorée, à l’instigation de l’Antichrist qui vient s’y asseoir comme DieuApocalypse 13. 14, 15 ; 2 Thessaloniciens 2. 4. C’est le point de départ de la grande tribulation.
Mais, selon le vœu des hommes pieux, expression de la pensée de Dieu, la Bête et le faux prophète sont jetés vifs dans l’étang de feu embrasé par le soufreApocalypse 19. 19-21.
Ces événements à venir ont eu un accomplissement partiel en ce qui concerne le Seigneur Jésus ; car les paroles des versets 12 à 14 expriment quelque chose de la souffrance que fut pour lui la trahison de Judas.
En contraste complet avec l’apostat, nous avons maintenant le fidèle : il crie à Dieu. Il connaît pour lui-même l’Éternel comme son Sauveur. Moi, dit-il, je crie à Dieu. Aujourd’hui, il connaît les larmes, mais il éprouve aussi la paix de son âme. C’est toujours la réponse de Dieu aux prières de la foi.
Pour le résidu, c’est le temps de la détresse de Jacob, mais il en sera sauvéJérémie 30. 7. L’instruction donnée par le “sage” dit au fidèle ce qui caractérise le méchant : il est menteur et meurtrier comme l’est Satan. Ce rappel sera, pour le résidu, une mise en garde contre le méchant et aussi un encouragement pour sa foi. Ces choses étaient écrites à l’avance, afin que, quand elles seront arrivées, le fidèle croieJean 14. 29.
N’avons-nous pas ici la réponse à la prière exprimée au début du psaume ? Le juste se confie en l’Éternel pour être délivré. Le triomphe des hommes de sang sera de courte durée et ils seront détruits. Et si le fidèle rencontre de grandes difficultés, il apprend à les rejeter sur l’Éternel pour être soutenu et délivré.
Puissions-nous, comme nous y sommes invités avec tant de douceur, rejeter sur Dieu tout notre souci, car il a soin de nous1 Pierre 5. 6, 7.