Ce dernier chapitre nous montre que la sainteté doit être maintenue par la discipline, afin d’ôter les différentes corruptions qui peuvent surgir.
Après la dédicace, il s’était absenté quelque temps pour aller vers le roi, probablement pour rendre compte du travail accompli à Jérusalem pendant les douze années passées (versets 6, 7). Son retour ramène le peuple à la parole de Dieu dont une nouvelle lecture est faiteDeutéronome 23. 4-7 (d’après les indications des versets 1 et 2). Néhémie n’attire pas vers lui, il dirige le peuple vers Dieu. Ceci doit être le but de tout serviteur fidèle.
Une nouvelle fois la parole de Dieu, associée à l’autorité morale du conducteur, produit son effet. Le danger de la présence d’un peuple mélangé est découvert. Le caractère ennemi d’Ammon et de Moab, issus de Lot, neveu d’AbrahamGenèse 19. 31, 32, qui représentent la chair, est dévoilé. Leur opposition au peuple de l’Éternel s’était manifestée lors des faits rapportés au verset 2 (rappel de Deutéronome 24. 3-6 et de Nombres 22 à 24). Sur ce terrain humain, on peut trouver des traces de formes religieuses sans la vie de Dieu. L’instruction lue avait été oubliée depuis bien des jours et nous comprenons que les circonstances rapportées aux chapitres 9. 2 et 10. 28 aient été vécues sans que l’Ammonite et le Moabite soient inquiétés.
Mais Dieu veut toujours approcher son peuple plus près de lui pour le bénir plus richement. Il introduit donc, lorsque les siens sont mûrs pour recevoir son enseignement, la connaissance appropriée.
Pour avancer, il faut alors obéir. C’est à un acte d’obéissance que nous assistons dans le comportement du verset 3. Avons-nous de telles dispositions de cœur ? Puis, les actes sournois d’Éliashib sont mis en lumière (versets 4, 5). Il avait profité de l’absence de Néhémie pour installer l’ennemi Tobija dans la maison de Dieu.
Néhémie se rend à Jérusalem et mesure les dégâts causés par Éliashib. Il jette dehors les effets de la maison de Tobija (un Ammonite : 2. 10), fait purifier les chambres et y place le contenu initial. Éliashib n’avait pas posé les verrous et les barres de la porte des brebis (3. 1) pour permettre à l’ennemi Tobija d’accéder à la chambre intérieure. Qui a reçu des responsabilités au sein du peuple de Dieu doit sérieusement mesurer les conséquences de ses relations, de ses tolérances et de ses compromis.
Les services ont aussi été altérés (verset 10). Un peu de relâchement a permis à Satan de se manifester. Néhémie réprimande alors les chefs, les rassemble, les fait demeurer à leur place, rétablit l’usage des dons et la surveillance des magasins, puis confie les répartitions à des hommes fidèles.
Il faut encore remettre en vigueur le respect du sabbat (versets 15-22). Le résidu de Juda lui-même s’est laissé entraîner dans des habitudes de profanation. Le rappel de Néhémie 10. 32 n’est pourtant pas très éloigné.
Nous avons besoin de revenir plusieurs fois sur des enseignements déjà entendus. C’est ce que nous rappellent les apôtres Paul et PierrePhilippiens 3. 1 ; 2 Pierre 1. 12. Même l’affermissement n’exclut pas l’écoute répétée des vérités divines.
Au verset 18, Néhémie rappelle la juste rétribution de Dieu pour des égarements coupables. Mais on ne se débarrasse pas de mauvaises habitudes sans une attitude ferme, comme le montrent les versets 19 à 21.
Le verset 22 évoque la purification nécessaire des lévites pour qu’ils puissent remplir efficacement leurs fonctions.
Elles ne sont pas sans conséquences. Les enfants, devant une éducation aux principes mélangés, voire contradictoires, ne savent pas parler le juif, mais parlent à moitié l’asdodien.
L’enseignement de la mèreProverbes 1. 8 occupe une grande place dans l’enfance. Les enfants commencent ici à s’exprimer comme des étrangers, mais sont incapables de le faire comme le peuple de leurs pères.
Il est important de rechercher la communion avec Dieu pour contracter un mariage. De nombreux liens noués dans l’ignorance de la volonté de Dieu ont conduit à des désastres.
Les Asdodiens avaient manifesté leur opposition (4. 1). Asdod porte la marque de la condamnation de Dieu. Cette ville appartenait aux PhilistinsJosué 13. 3 ; 1 Samuel 6. 17. Des prophéties sont écrites à son sujetAmos 1. 8 ; Sophonie 2. 4 ; Zacharie 9. 6. Son jugement est prononcé par le prophète JérémieJérémie 25. 20. Le peuple ne connaissait sans doute pas toutes ces informations, mais ces déclarations nous invitent au respect le plus grand de l’enseignement de la parole de Dieu.
Avec énergie, et peut-être un peu sous l’impulsion de la colère, Néhémie oblige les profanateurs à jurer de ne plus agir ainsi. Il rappelle l’exemple de Salomon que les femmes étrangères ont fait pécher1 Rois 11. 1-8, puis chasse un des fils de Joïada parce qu’il était gendre de Sanballat (verset 28). Enfin, après la purification de tout étranger, il fixe à nouveau les fonctions de chacun.
Dans les versets 14, 22 et 31, l’expression : “Souviens-toi… ô mon Dieu” traduit la crainte de Néhémie qui, devant l’importance du mal, éprouve le besoin d’un appel pressant et répété à la grâce de Dieu.