Le peuple est revenu à la parole de Dieu. Il a revu son histoire devant Dieu et pris conscience que sa servitude et sa détresse avaient pour cause l’abandon de cette Parole. Après la confession des fautes, il cherche à se prémunir contre une rechute. Pour cela, tous désirent entrer dans une alliance ferme, écrite et scellée (10. 1). Ils s’engagent sincèrement à obéir à la loi de Dieu (10. 32), à maintenir une séparation vis-à-vis des nations (10. 30), à rendre gloire à l’Éternel (10. 31) et à maintenir le service de la maison de Dieu (10. 33-40). Après avoir “cessé de mal faire” (chapitre 11), ils “apprennent à bien faire” Ésaïe 1. 16.
Nous apprenons ici que les parents ne sont pas seuls concernés pour l’éducation des enfants. Il existe une responsabilité collective, par laquelle les enfants apprennent l’attachement des adultes à la parole de Dieu et une véritable soumission au Seigneur. Cet enseignement sera d’autant plus efficace que la pureté de la pensée de Dieu sera humblement recherchée avec prières et amour pour Dieu. Il ne doit pas s’agir de nous et de nos interprétations, mais de ce que Dieu veut nous apprendre.
Pour le premier point, la beauté morale est remarquable lorsque nous passons du chapitre 11 au chapitre 10. Mais il manque, malgré tout le travail de Dieu, deux prises de conscience fondamentales : “La pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas” Romains 8. 7 ; “le cœur est trompeur par-dessus tout, et incurable” Jérémie 17. 9. Les expériences des générations passées n’instruisent pas les suivantesExode 19. 8 ; 24. 3, 7 ; 2 Rois 23. 3. Relativement à l’alliance du temps de Josias, le prophète Jérémie précise même que le peuple se tourna vers l’Éternel avec mensonge, sans sincérité (3. 10). Bien que le peuple soit ici parfaitement sincère et intensément zélé, il ne pourra pas marcher selon la Parole par ses propres efforts. Il ne faut jamais prétendre être capable de faire mieux que ses pères.
Le chrétien est sans excuses. Il est averti par les alliances de l’A.T. et possède la lumière de la vérité. Il n’est plus sous la loi, mais sous la grâce et ne doit pas revenir à une alliance qui le contraindrait par légalisme. Pourtant, lors de mouvements nouveaux et divers, des chrétiens ont cherché à mettre par écrit les limites de leur communion, les règles selon lesquelles ils se rassemblent ou se reçoivent, et les formes de leur discipline. Ils l’ont alors communiqué avec les signatures de leurs conducteurs. C’est aussi un engagement qui traduit le légalisme du cœur et fait trop confiance à l’homme, à ses interprétations, à ses efforts. C’est faire peu de cas du Seigneur, de la dépendance de sa sagesse, de la direction de sa grâce et des secours de l’Esprit. Il est impossible de tenir les croyants par des formules humaines même établies d’après l’Écriture.
Le second point respecte l’expérience relatée par le chapitre 10 d’Esdras et les indications d’Exode 33. 16 et de Deutéronome. 7. 2, 3, mais la prise de conscience des dégâts produits par les mariages profanes est absente.
Comme chrétiens, réalisons-nous l’importance de l’enseignement du N.T. 2 Corinthiens 6. 14-18 ?
Le troisième point (verset 32) rappelle le repos de la première création et l’alliance de Dieu avec Israël pour son entrée dans le repos par l’obéissance. Il fallait sanctifier le sabbatExode 20. 8-11 ; 31. 14-17. Le prophète Ésaïe précise la bénédiction liée à son observationÉsaïe 58. 13.
Aujourd’hui, parce que Christ est sorti du tombeau le premier jour de la semaine, cette observation n’est pas imposée au chrétien. En contraste avec le septième, le premier jour évoque la résurrection et l’activité incessante de Christ dans la gloire. L’évangile montre que les disciples se réunissaient le premier jour de la semaine après la crucifixion du SeigneurJean 20. 19. Le livre des Actes conduit à penser que la fraction du pain avait habituellement lieu le dimancheActes 20. 7.
Le quatrième point évoque une grâce particulière. Sous la loi, le créancier devait relâcher l’exigence vis-à-vis de son frère pauvre, la libéralité ne devait pas être réduite, une bénédiction de l’Éternel descendait sur IsraëlLévitique 25. 21 ; Deutéronome 15. 1-6 ; le pauvre trouvait en l’année de relâche une complète libération des contraintes et des peines, l’esclave était libéré et non renvoyé à vide. L’amour fraternel et la joie en l’Éternel s’exprimaient.
Relativement au cinquième point (versets 33-39), l’expression “maison de notre Dieu” est employée neuf fois dans les huit derniers versets du chapitre. Malgré l’œuvre de Néhémie, il n’est pas fait mention de la muraille et des portes. Dieu souligne par là que l’épreuve de la fidélité est dans le service de la maison, dans le soutien de ceux qui l’administrent et dans l’obéissance aux principes divins dont elle est le symbole et dont elle mémorise le souvenir. La vie de communion du peuple de Dieu est nourrie par l’activité relative à la maison.
Les versets 33 à 39 présentent des détails de tâches liées au service de la maison. Les 12 pains du verset 34 représentent tout le peuple. Son unité n’est plus visible depuis sa dispersion, mais Dieu ne l’oublie pas, et le résidu doit y penser dans le service.
Aujourd’hui, l’Église est vue par Dieu, en Christ, dans son unité. Les chrétiens sont appelés à se pénétrer de la pensée de cette unité.
Le verset 39 évoque la personne de Christ (blé), la joie de Dieu et des vrais croyants (moût), les ressources de l’Esprit (huile). Ces trois bases attachent les fidèles à la maison de Dieu.
Le sixième point (fin du verset 39 : ne pas abandonner la maison de Dieu) ne sera plus réalisé dès le chapitre 14. La sincérité ne suffit pas.
Dans le temps actuel, nous sommes exhortés à ne pas abandonner “le rassemblement de nous-mêmes” Hébreux 10. 25. Demandons à Dieu le secours pour le réaliser pratiquement.