Le prophète transmet directement les paroles de Dieu à son peuple, qui est encore reconnu tel, avant l’application de la sentence “Lo Ammi” (pas mon peuple) Osée 1. 9. Le premier appel à écouter (chapitre 1) mentionnait les raisons pour lesquelles cette sentence était décrétée contre le peuple infidèle. Maintenant (chapitre 6) l’appel de Dieu s’adresse au cœur du résidu fidèleOsée 2. 16 pour le faire revenir à lui-même.
Une note de tendresse et de douleur émane de cette supplication de l’Éternel qui prend la place de l’accusé. Il appelle comme témoins les montagnes, les collines et les fondements de la terre, image de puissances fermement établies. Auparavant, ces puissances sont invitées elles-mêmes à écouter la parole de l’Éternel. Comme le jury d’une cour d’assises1, elles doivent assister au dialogue entre Dieu et son peuple. Ce dernier doit plaider son cas, tandis que l’Éternel a un débat avec lui et conteste contre lui.
À travers les questions et réponses de ce plaidoyer, l’Éternel cherche à gagner son peuple et à lui faire prendre conscience de son ingratitude. Pourquoi celui-ci s’était-il donc lassé de son Dieu qui avait pourtant tout fait pour lui ? Les soins divins sont confirmés par trois preuves touchantes :
Le déploiement de la bonté et de la justice de Dieu produit dans le cœur des croyants (au milieu du peuple d’Israël) la conviction de leur péché et de leur éloignement de Dieu.
Mais comment s’approcher de Dieu ? Et, “comment un homme sera-t-il juste devant Dieu ?” Job 9. 2 Les sacrifices de la loi ne le permettaient pas ; ils établissaient seulement la réalité du péché, pour le rappeler en mémoire devant Dieu, mais sans l’ôterHébreux 10. 3. L’offrande des premiers-nés (verset 7) Exode 13. 1, 2 ne pouvait pas non plus purifier l’homme pécheur, qui ne peut livrer le fruit de son corps pour ses péchés. Dieu interdisait les sacrifices d’enfants sous peine de mortLévitique 18. 21 ; 20. 2-5 ; Deutéronome 12. 31 ; 18. 10.
Le prophète apporte alors une réponse universelle (“ô homme”) à ces redoutables questions, pour exprimer l’état réel du cœur devant Dieu, et résumer la vie de piété de tout croyant :
Ces trois préceptes moraux ne donnent pas le salut de l’âme ; au contraire, ils sont la preuve de celui-ci, fondé sur l’œuvre de Christ reçue dans le cœur par le moyen de la foi. Michée montre ici le travail de la grâce divine qui opérera le rétablissement futur du résidu d’Israël. Le principe moral demeure pour les croyants de tous les temps. Ésaïe présente un appel comparable : la disposition du cœur doit être changée si l’on veut échapper au jugement divinÉsaïe 1. 16, 17.
Toute la prophétie de Michée rapporte la parole de l’Éternel au sujet de Samarie et de Jérusalem (1. 1), les deux centres de la vie de la nation entière (1. 5). L’Éternel s’adresse maintenant à nouveau à la ville de Samarie, capitale d’Israël, pour souligner son triste état (verset 16). Là, on observait les statuts d’Omri, roi infidèle1 Rois 16. 25 ; son fils Achab avait mis le comble au mal dans sa propre maison et en Israël1 Rois 21. 25.
Si la voix de la grâce est négligée, Dieu prend la verge pour châtier. Car, malgré les avertissements des prophètes, le mal persistait sous diverses formes à Samarie :
Dieu avait dit ce qu’il pensait de telles pratiques au milieu de son peuple racheté d’ÉgypteLévitique 19. 36. C’était l’inverse de faire “ce qui est droit” (verset 8).
En conséquence, le jugement par la verge était “décrété” (verset 9) : maladie, désolation et stérilité sont appelées sur la ville infidèle (versets 13-15).
Cette partie de la prophétie montre bien comment les voies de Dieu peuvent concilier sa grâce pour la réalisation de ses desseins, et son juste gouvernement en réponse à la responsabilité de l’homme.