Dieu continue son “débat” (6. 2) avec son peuple, et s’adresse maintenant à Jérusalem et à Juda. Le but de ce long plaidoyer est de magnifier la souveraine grâce de Dieu en face de la misère de l’homme.
La fin de cette prophétie exprime des sentiments que l’on retrouve dans le livre des Lamentations de Jérémie : l’ardente prière de confession des fidèles s’élève vers Dieu, en face de l’épreuve, au temps de la “détresse de Jacob” Jérémie 30. 7.
Un premier malheur avait été appelé sur le peuple (2. 1). Un autre est maintenant prononcé.
Le prophète prend la place d’intercesseur devant Dieu pour le résidu. En s’identifiant avec celui-ci pour partager sa culpabilité, il appelle le second malheur sur lui-même. Il se charge même de l’iniquité de la ville de Jérusalem (verset 9). Malgré son désir sincère de porter du fruit pour Dieu, Michée (représentant du résidu) n’était qu’un arbre stérile et une vigne sans raisins. Tel est l’état de l’homme devant Dieu, et sous son jugement.
À la même époque, Ésaïe constate aussi qu’Israël, la vigne de l’Éternel, n’a produit que des raisins sauvagesÉsaïe 5. 1, 2, 7 ; puis il prononce le septième malheur sur lui-même en présence de la sainteté de l’ÉternelÉsaïe 6. 5.
Le triste tableau de l’état de la ville commence par ce constat : “l’homme pieux a disparu du pays”, celui-là même que l’Éternel s’est choisiPsaume 4. 4. La fraude, la violence et les malversations caractérisent le mal commis avec soin, “afin de le bien faire” ! (verset 3). Plus de trace de bien ! Tous, avec les princes, les juges et les grands, sont également coupables. Assimilés à des ronces et des épines, ils seront brûlés par la lumière de DieuÉsaïe 10. 17 ; Hébreux 6. 8. Ce jugement, au jour de leur “visitation”, a déjà été annoncé (5. 9) ; il est maintenant arrivé. On notera l’analogie de la description de la ville corrompue avec celle de la culpabilité de l’homme que donne l’apôtre PaulRomains 3. 9-20.
Le rejet de toute confiance mutuelle entre les hommes, et l’abandon des affections naturelles dans la famille complètent cet affreux tableau moral d’Israël. Ces maux se retrouveront dans la corruption païenneRomains 1. 30, comme aussi dans l’apostasie morale chrétienne des derniers jours2 Timothée 3. 2, et au temps de l’Antichrist.
Le Seigneur cite ces paroles du prophète, pour montrer l’effet du rejet de la prédication de l’Évangile par ses messagersMatthieu 10. 34, 35. L’iniquité du cœur de l’homme est mise en mouvement, lorsque la lumière de l’évangile est refusée. Si l’amour de Dieu ne remplit pas le cœur, la haine s’en empare.
Le prophète a pris conscience du mal qu’il a découvert en lui-même d’abord (verset 1), et tout autour de lui ensuite (versets 2-6). Cela le porte à regarder à l’Éternel, et à s’attendre au Dieu de son salut. Cette confiance paisible en Dieu, alors que tout secours intérieur ou extérieur vient à manquer, est d’une grande beauté ; c’est un bel exemple à imiter dans notre vie chrétienne.
Le prophète avait pris sur lui l’affliction du résidu, afin d’intercéder en sa faveur. Maintenant, en présence de son ennemie (probablement la nation apostate), il prend devant Dieu la place qui convient pour attendre la délivrance : supporter l’indignation de l’Éternel et reconnaître son péché contre lui. Dans la confiance et la patience, le croyant est assuré du salut final, malgré les moqueries des adversaires : relevé de sa chute, il sera conduit des ténèbres à la lumière, pour voir la justice de Dieu.
Par contre, le défi1 insolent lancé par les ennemis : “Où est l’Éternel ton Dieu ?” ne peut pas rester impuni et le résidu délivré assiste à la destruction de la “nation profane”, par l’intervention des armées de l’AssyrienÉsaïe 10. 6. L’image saisissante de “la boue des rues” est employée par les deux prophètes Ésaïe et Michée.
Le sujet de ce dialogue entre l’Éternel et le résidu est la gloire à venir de Jérusalem, choisie par Dieu pour son habitation et son reposPsaume 132. 13, 14.
Le prophète et le résidu de Juda unissent leur voix pour présenter au Messie un cantique de reconnaissance qui célèbre la délivrance.
La grâce et la miséricorde de Dieu s’élèvent au-dessus du jugement. Pour en jouir, le croyant doit reconnaître ses iniquités, et le Dieu de fidélité lui accorde un pardon entier et gratuit. La prophétie de Michée révèle ainsi déjà le message de l’Évangile. À cause de l’œuvre parfaite de Christ à la croix, Dieu peut maintenant effacer les péchés de tous ceux qui ont placé leur confiance en lui.