La prophétie de Michée est rattachée au règne de trois rois de Juda : Jotham, Achaz et Ézéchias. Le premier, Jotham, était un roi pieux. Son règne symbolise les bénédictions passées du peuple de Dieu. Achaz, lui, a été méchant et infidèle. Sa triste conduite a précipité la ruine du peuple de Juda. Méprisant les secours divins offerts par Ésaïe contre les rois de SyrieÉsaïe 7. 10-13, il se place volontairement sous la protection de l’Assyrie, le véritable ennemi du peuple de Dieu. Il néglige et profane le service divin dans le temple, et choisit les abominations du culte de Moloch. Achaz est donc l’image de l’
Ézéchias, au contraire, rétablit le culte divin et célèbre la Pâque à Jérusalem. En plaçant toute sa confiance en l’Éternel, il résiste alors victorieusement aux attaques de l’Assyrien. Il devient ainsi une figure prophétique du
La prophétie de Michée commence, comme celle d’ÉsaïeÉsaïe 1. 2, par un appel à écouter, que Dieu adresse à tous les peuples (Michée) ou aux cieux et à la terre (Ésaïe).
D’emblée, le Seigneur, l’Éternel, apparaît comme un juge. Il est dans “le palais (ou le temple) de sa sainteté”, comme le voient HabakukHabakuk 2. 20 et JonasJonas 2. 8. Mais il descend sur la terre (en figure) “pour visiter l’iniquité des habitants de la terre sur eux”, “pour faire… son œuvre étrange,… son travail inaccoutumé” Ésaïe 26. 21 ; 28. 21. Les montagnes, image des puissances établies, fondent devant lui, tandis que les vallées sont inondées comme par les coulées de lave d’un volcan en éruption, symbole de jugement. Quel jugement terrible, exercé par le juste Juge de toute la terre ! La cause première de ce jugement est le péché de la nation tout entière (verset 5).
Jacob1 désigne l’ensemble du peuple, devenu idolâtre après la mort de Salomon. Samarie, capitale du royaume des dix tribus, est rattachée ici à la transgression de Jacob. Plus tard, Juda tombera dans la même idolâtrie ; et Jérusalem, le siège du trône de Dieu, a été envahie par les hauts lieux consacrés aux images taillées.
Dieu annonce donc d’abord le jugement sur Samarie (versets 6, 7), avant de l’étendre à Jérusalem (3. 12). Le pays sera désolé, et toutes les idoles détruites. Les relations impures d’Israël avec les nations idolâtres sont dénoncées, comme portant le caractère de prostitution spirituelle.
Après avoir été la voix de l’Éternel pour annoncer le jugement au peuple, Michée devient le porte-parole du peuple pour exprimer sa plainte devant la juste
Gath (verset 10) était une des villes principales des Philistins. Depuis le chant de l’arc (la complainte de David sur la mort de Saül et de Jonathan), un proverbe avait cours en Israël : “Ne le racontez pas dans Gath” 2 Samuel 1. 20. Les défaites du peuple de Dieu ne devaient pas être rapportées à ses ennemis, de peur qu’ils ne s’en réjouissent.
L’invasion du territoire de Juda et de Benjamin par les armées assyriennes conduites par Sankhérib jusqu’à la porte de Jérusalem, est décrite dans la fin du chapitre. Ésaïe relate la même scèneÉsaïe 10. 24-34 en insistant sur les étapes successives de la conquête, alors que Michée souligne les causes du jugement.
Cette invasion de la terre d’Israël par l’Assyrien, mentionnée ici, préfigure aussi les événements de la fin, après l’enlèvement de l’Église, lorsque la nation juive devra faire face au débordement de l’Assyrie sous la conduite du roi du nord. Daniel le prophète révèle la fin de cet ennemi de Dieu et de son peuple2.
Le prophète cite plusieurs villes qui tomberont aux mains de l’ennemi, pour caractériser leur jugement à travers la signification de leur nom : Beth-Léaphra (maison de poussière, qui se roulera dans la poussière), Shaphir (belle ville maintenant ruinée), Maroth (amertume), Morésheth-Gath (possession de Gath, ville tombée aux mains des Philistins, les ennemis irréductibles d’Israël). Lakis avait été autrefois conquise par Josué Josué 10. 32. Elle était devenue le centre de l’idolâtrie en Israël. Ses habitants devront maintenant fuir devant l’ennemi (verset 13). Enfin, les maisons d’Aczib (mensonge) tromperaient les rois d’Israël (verset 14).
Le nom d’Adullam, qui signifie retraite, jette heureusement un rayon de lumière et d’espérance sur cette scène de désolation. Avec Marésha (possession), Adullam verra la venue de l’héritier, et sera le dernier refuge de la gloire d’Israël, c’est-à-dire de ses chefs. Au temps de Samuel, la caverne d’Adullam avait été le point de ralliement des affligés autour du roi David rejeté1 Samuel 22. 1-4 ; 2 Samuel 23. 13. Aujourd’hui encore, la communion avec Christ, l’héritier de toutes chosesHébreux 1. 2, est goûtée loin des plaisirs d’un monde qui le rejette : là est la vraie “gloire d’Israël”.