Après la vision de la gloire incomparable du millenium, Michée se tourne vers l’avenir plus proche de Jérusalem et de ses habitants1. La ruine morale de la royauté (4. 9) et le rejet du Messie (4. 14) vont entraîner l’exil du peuple à Babylone (4. 9-13), puis l’invasion du pays par l’Assyrien avant le millenium (4. 5-8). Cette succession des événements passés ou futurs (pour nous) est marquée par l’expression “en ce jour-là”, ou par le mot “maintenant” répété cinq fois (versets 9, 10, 11 ; 4. 14, 5. 3).
Le résidu conclut cette promesse de délivrance en déclarant que tout le butin sera consacré à l’Éternel. Il en avait été de même au temps de Josué lors de la conquête du paysJosué 6. 19. David faisait de même au commencement de la royauté en Israël2 Samuel 8. 11.
Le résidu prend alors la parole pour reconnaître l’origine divine du jugement (“il a mis le siège contre nous”). Et le prophète révèle la cause de ce jugement : “Ils frappent le juge d’Israël avec une verge sur la joue”. La haine et le mépris des Juifs pour Christ autrefois sont la cause profonde de leur jugement au dernier jour. Le Sauveur avait gardé le silence devant les insultes et les mauvais traitements, accomplissant la parole prophétique à son égardÉsaïe 50. 6 ; 53. 7 ; Matthieu 26. 67. Maintenant, le jour de la rétribution est arrivé : le fléau qui inonde emporte les rebellesÉsaïe 28. 15, 18, 19, tandis que la même épreuve conduit le fidèle résidu à la repentanceZacharie 12. 10.
Dans cette parenthèse extraordinaire, Dieu révèle sa pensée d’éternité à l’égard de la venue du Messie, le Roi d’Israël (5. 1). La ville de Bethléem Ephrata3 aura l’honneur d’être le lieu de naissance du Sauveur. Bethléem (qui signifie maison du pain) était déjà la ville de naissance de DavidLuc 2. 4, 11. C’est là que le vrai “Fils de David” devait naître. La mention d’Ephrata (qui signifie fertilité) évoque la naissance de BenjaminGenèse 35. 14-20. Nommé “fils de ma peine” par sa mère et “fils de ma droite” par son père, Benjamin était le “bien-aimé de l’Éternel” Deutéronome 33. 12, touchante allusion au Fils bien-aimé du Père.
Ephrata rappelle aussi la mort de Rachel et son tombeauGenèse 48. 7. C’est du lieu de la mort que sort le vrai
Après cette révélation divine des pensées de l’Éternel à l’égard de son Fils, le prophète reprend son message à Israël pour annoncer les conséquences de son rejet du Messie. Le “c’est pourquoi” se relie à la déclaration que le Messie avait été frappé sur la joue. Israël est livré par Dieu à la dispersion et aux souffrances, comparées à nouveau à celles de l’enfantement (comp. 4. 10). Ici, c’est plutôt le terme de ces souffrances qui est en vue. Jusqu’à la délivrance, le résidu de Juda (“le reste de ses frères”) partage le sort d’Israël dispersé.
À cette heure, Christ, le grand défenseur de son peuple, établira contre ses ennemis un rempart efficace, représenté par les sept pasteurs et les huit princes. De fait, le résidu de Jacob contre-attaquera le roi du nord jusque dans son pays, hâtant ainsi la fin de ce dernierDaniel 11. 44, 45, qui est ici prédite par Michée (5. 5). Le résidu garde la pleine conscience de l’intervention souveraine de Christ en sa faveur : “Il (le Messie) nous délivrera de l’Assyrien”.
Deux belles images sont ajoutées pour décrire le résidu de Jacob, évoquant son Roi, son Berger : (1) La rosée et la pluie de bénédiction pour les nations. Ce que Christ est pour son peuple2 Samuel 23. 4 ; Osée 14. 5 permet au résidu de répandre les bénédictions divines sur les nations. (2) Le lion, qui symbolise Christ et sa forceGenèse 49. 9, souligne ici la puissance victorieuse du résidu qui triomphera de tous ses ennemis.
Conscient de ces dons de grâce et de force qui lui sont accordés, le résidu rend toute gloire à son Messie (5. 8). Telle est la leçon de cette longue épreuve : “Par Dieu nous ferons des actes de valeur, et c’est lui qui foulera nos adversaires” Psaume 60. 14.
Après le tableau rafraîchissant des bénédictions millénaires sous le sceptre du Messie, l’Éternel annonce son jugement des apostats en Israël et sur la terre entière.
Tout mal est ainsi extirpé de la terre pour l’instauration du règne de justice et de paix du Messie, dont ce chapitre révèle quelques gloires : sa préexistence éternelle (verset 2), sa gloire divine de Berger (verset 4), celui qui apporte la paix (verset 4), le grand Libérateur (verset 7).