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Esther
Sondez les Écritures - 4e année

Esther 9

Salut

4. Vengeance et délivrance

Les Juifs triomphent de leurs ennemis : versets 1-19

  • versets 1-10 : le treizième jour :

Le dénouement approche. Depuis des mois, chacun attendait ce treizième jour du douzième mois (février/mars) pour savoir qui, des Juifs ou de leurs adversaires, allait triompher. L’avantage du nombre laissait présager la victoire des ennemis (verset 1 a). “Mais la chose fut changée”. L’action souveraine et providentielle de Dieu bouleverse, une fois encore, les calculs humains.

Les adversaires des Juifs sont effrayés à la pensée de lutter contre un peuple que Dieu défend (verset 2 b). Les responsables politiques du pays, opportunistes, aident les Juifs, qui bénéficient ainsi des attentions du pouvoir civil (verset 3).

La grandeur de Mardochée, évoquée quatre fois dans les deux derniers chapitres (chapitre 9. 4a, 4b ; chapitre 10. 2, 3), renforce le sentiment plus ou moins exprimé que le vent a tourné pour les adversaires du peuple.

Après avoir développé comment les circonstances se trouvaient être favorables aux Juifs (versets 1-4), le narrateur relate les combats, car la haine dans le cœur des ennemis n’a pas été changée. Bien des Juifs d’ailleurs n’imaginaient pas, jusqu’à ce jour décisif, à quel point ils pouvaient être haïs. Cette crise révélait dans quel camp chacun se rangeait : celui de Mardochée ou de HamanExode 32. 26.

Des limites précises avaient été données pour que cette sanction soit l’expression d’un juste jugement et non l’occasion d’un génocide aveugle. Les Juifs ne devaient pas imiter Haman dans sa volonté de faire disparaître un peuple. Étaient visés “les ennemis”, “ceux qui les haïssaient” et les “hommes” (versets 5, 6). Les Juifs n’avaient pas le droit de s’en prendre à quiconque ne répondait pas à ces critères. D’ailleurs, l’expression “firent ce qu’ils voulurent” (verset 5b) ne suggère pas une liberté totale dans l’exécution du jugement, mais plutôt le fait que les autorités politiques laissaient les Juifs exécuter leurs ennemis sans intervenir.

Le nombre de morts est élevé : 800 dans la ville de Suse, 75 000 dans l’empire1, et les dix fils de Haman (versets 6-10, 16). Ceux qui ont suivi Haman partagent son sort, image tragique du sort de ceux qui auront suivi Satan.

“Ils ne mirent pas la main sur le butin” (versets 10, 15, 16). Les Juifs refusent de prendre le butin qui leur revenait d’après l’édit de Mardochée (8. 11 b). Ils veulent prouver que le massacre n’est pas destiné à enrichir le peuple aux dépens de ses ennemis, mais qu’ils cherchent uniquement à protéger leur vie.

Le montant du butin aurait représenté une fortune considérable, bien supérieure à celle que Haman proposait au roi. Malgré leur pauvreté d’exilés, les Juifs sont moralement prêts à y renoncer avec joie, d’autant plus facilement que des objets d’idolâtrie, confisqués alors, auraient ainsi pénétré dans leurs maisons. Aujourd’hui évitons de nous glorifier d’une victoire que la grâce seule nous a permis de remporter ! Le résultat de ce choix est immédiat : “repos” (versets 16, 17, 18), “joie” (versets 17, 18), communion fraternelle (verset 19).

  • versets 11-19 : Assuérus accorde un jour supplémentaire :

À la fin de la treizième journée, un rapport est adressé au roi qui paraît inquiet au sujet du déroulement de la journée. Cinq cents morts dans la citadelle de Suse parmi les partisans de Haman ! Que s’est-il passé ailleurs dans l’empire ? Les Juifs ont-ils été vainqueurs là aussi ? Rassuré, le roi interroge Esther qui n’hésite pas à demander un jour supplémentaire pour poursuivre les adversaires des Juifs dans la ville de Suse, où le complot avait été fomenté, et pour pendre les dix fils de Haman (verset 13).

La reine obéit à la parole de Dieu : “Ta main (celle du roi) trouvera tous tes ennemis… tu feras périr… leur semence d’entre les fils des hommes” Psaume 21. 9, 11.

La sévérité du jugement public est à la mesure de l’offense faite à Dieu et à son peuple. Les dix bois démontrent à tous que justice est faite. Le mal une fois jugé, le peuple s’assemble pour exprimer une joie à laquelle tous participent par l’envoi des présents.

Les deux jours de « Purim » deviennent une fête : versets 20-32

Dans ce récit, Mardochée est très humble. Il ne s’attribue aucun mérite. Il aurait pu chercher une gloire personnelle. Non, il désire seulement que la mémoire de cette merveilleuse délivrance soit gardée dans le cœur du peuple.

Avant d’instituer la fête de « Purim », il en rappelle les fondements (versets 20-25). Les générations à venir seront appelées à se souvenir de ce jour où “la douleur avait été changée en joie” (verset 22) et où on pourrait dire que, pour les Juifs d’alors, la mort avait été engloutie en victoireÉsaïe 25. 8.

Le livre avait commencé avec une fête qui durait six mois environ, il s’achève avec une autre, célébrée pendant des siècles en reconnaissance à la grâce de Dieu, qui a triomphé des adversaires du peuple. Prophétiquement, ce récit conduit à l’aube du règne millénaire où le Messie assure à son peuple délivré “joie” et “repos”, après que les plans diaboliques de l’adversaire auront été définitivement anéantis.

Notes

1La version des Septante donne un chiffre très inférieur : 15 000 morts.

Esther 9

1Et au douzième mois, qui est le mois d’Adar, le treizième jour du mois, où la parole du roi et son édit allaient être exécutés, au jour où les ennemis des Juifs espéraient se rendre maîtres d’eux (mais la chose fut changée en ce que ces mêmes Juifs se rendirent maîtres de ceux qui les haïssaient), 2les Juifs s’assemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Assuérus, pour mettre la main sur ceux qui cherchaient leur malheur ; et personne ne tint devant eux, car la frayeur des [Juifs] tomba sur tous les peuples. 3Et tous les chefs des provinces, et les satrapes, et les gouverneurs, et ceux qui faisaient les affaires du roi, assistaient les Juifs, car la frayeur de Mardochée était tombée sur eux. 4Car Mardochée était grand dans la maison du roi, et sa renommée se répandait dans toutes les provinces ; car cet homme, Mardochée, allait toujours grandissant. 5Et les Juifs frappèrent tous leurs ennemis à coups d’épée, [les] tuant et [les] faisant périr, et ils firent ce qu’ils voulurent à ceux qui les haïssaient. 6Et à Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et firent périr 500 hommes, 7et ils tuèrent Parshandatha, et Dalphon, et Aspatha, 8et Poratha, et Adalia, et Aridatha, 9et Parmashtha, et Arisaï, et Aridaï, et Vajezatha, 10les dix fils d’Haman, fils d’Hammedatha, l’oppresseur des Juifs ; mais ils ne mirent pas la main sur le butin.

11En ce jour-là, on porta devant le roi le nombre de ceux qui avaient été tués dans Suse, la capitale. 12Et le roi dit à la reine Esther : Les Juifs ont tué et fait périr dans Suse, la capitale, 500 hommes et les dix fils d’Haman ; qu’auront-ils fait dans les autres provinces du roi ? Et quelle est ta demande ? elle te sera accordée. Et quelle est encore ta requête ? et ce sera fait. 13Et Esther dit : Si le roi le trouve bon, qu’il soit accordé encore demain aux Juifs qui sont à Suse de faire selon l’édit d’aujourd’hui ; et qu’on pende au bois les dix fils d’Haman. 14Et le roi dit de faire ainsi ; et l’édit fut rendu dans Suse ; et on pendit les dix fils d’Haman. 15Et les Juifs qui étaient à Suse s’assemblèrent aussi le quatorzième jour du mois d’Adar, et ils tuèrent dans Suse 300 hommes ; mais ils ne mirent pas la main sur le butin. 16Et le reste des Juifs qui étaient dans les provinces du roi s’assemblèrent et se mirent en défense pour leur vie, et eurent du repos de leurs ennemis ; et ils tuèrent 75 000 de ceux qui les haïssaient ; mais ils ne mirent pas la main sur le butin : 17 [ce fut] le treizième jour du mois d’Adar ; et le quatorzième [jour] du mois, ils se reposèrent, et ils en firent un jour de festin et de joie. 18Et les Juifs qui étaient à Suse s’assemblèrent le treizième [jour] du mois et le quatorzième [jour], et ils se reposèrent le quinzième [jour], et en firent un jour de festin et de joie. 19C’est pourquoi les Juifs de la campagne qui habitaient des villes ouvertes, firent du quatorzième [jour] du mois d’Adar un jour de joie et de festin, et un jour de fête, où l’on s’envoyait des portions l’un à l’autre.

20Et Mardochée écrivit ces choses et envoya des lettres à tous les Juifs qui étaient dans toutes les provinces du roi Assuérus, à ceux qui étaient près et à ceux qui étaient loin, 21afin d’établir pour eux qu’ils célébreraient le quatorzième jour du mois d’Adar et le quinzième jour, chaque année, 22comme des jours dans lesquels les Juifs avaient eu du repos de leurs ennemis, et comme le mois où leur douleur avait été changée en joie, et leur deuil en un jour de fête, pour en faire des jours de festin et de joie, où l’on s’envoie des portions l’un à l’autre, et [où l’on fait] des dons aux pauvres.

23Et les Juifs acceptèrent de faire ce qu’ils avaient commencé et ce que Mardochée leur avait écrit. 24Car Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, l’oppresseur de tous les Juifs, avait tramé contre les Juifs de les faire périr, et avait fait jeter le pur, c’est-à-dire le sort, pour les détruire et les faire périr. 25Et quand [Esther] a vint devant le roi, il ordonna, par lettres, que le méchant dessein qu’ [Haman] avait tramé contre les Juifs retombe sur sa propre tête, et on le pendit au bois, lui et ses fils. 26C’est pourquoi on appela ces jours Purim, d’après le nom de pur. C’est pourquoi, à cause de toutes les paroles de cette lettre, et à cause de ce qu’ils avaient ainsi vu et de ce qui leur était arrivé, 27les Juifs établirent et acceptèrent pourb eux et pour leur semence, et pour tous ceux qui se joindraient à eux, de ne pas négliger de célébrer chaque année ces deux jours selon leur ordonnancec et selon leur temps fixé ; 28et qu’on se souviendrait de ces jours et qu’on les célébrerait dans toutes les générations, dans chaque famille, dans chaque province, et dans chaque ville ; et que ces jours de Purim ne seraient point négligés au milieu des Juifs, et que leur mémoire ne périrait jamais chez leur semence. 29Et la reine Esther, fille d’Abikhaïl, et Mardochée, le Juif, écrivirent avec toute insistance pour confirmer cette seconde lettre sur les Purim ; 30et à tous les Juifs dans les 127 provinces du royaume d’Assuérus, il envoya des lettres [avec] des paroles de paix et de vérité, 31pour confirmer ces jours de Purim à leurs époques fixes, comme Mardochée, le Juif, et la reine Esther les avaient établis pour eux, et comme ils les avaient établis pour eux-mêmes et pour leur semence, à l’occasion de leurs jeûnes et de leur cri. 32Et l’ordre d’Esther établit ce qui concernait ces [jours de] Purim, et cela fut écrit dans le livre.

Notes

alitt. : elle.
blitt. : sur.
clitt. : écrit.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)