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Esther
Sondez les Écritures - 4e année

Esther 7

Salut

2. “Quelle est ta demande ?”

La chute de Haman

L’heure de vérité a sonné. La demande d’Esther, retardée jusque-là, ne peut plus être différée. Sa prière d’intercession se résume en deux mots inséparables : “ma vie”, “mon peuple”. Assuérus doit apprendre que celle qui est appelée la “reine” pour la seconde fois (5. 3), est en danger de mort dans son propre royaume ! Son épouse, qui lui révèle son origine juive, est livrée à un autre, au même titre que le peuple dont elle fait partie.

Esther fait face à ce combat spirituel avec détermination et modestie : elle expose les faits dans leur brutale réalité (comp. versets 4 et 3. 13). Le dialogue se poursuit entre le roi et la reine, en présence d’un Haman muet et confondu.

Conscient d’avoir été lâchement trompé, le roi, blessé dans son orgueil, laisse entrevoir sa colère dans cette question : “Qui est-il et où est-il ?” Esther désigne clairement le coupable : Haman. Un des deux protagonistes doit disparaître : la reine ou Haman. Ce dernier comprend que son avenir est décidé (verset 6a), car la “fureur du roi est un messager de la mort” Proverbes 16. 14. En l’absence momentanée du roi, il cherche à obtenir la grâce royale auprès d’Esther (verset 7). En signe de prière instante il s’approche de la reine, probablement en lui saisissant les pieds1 Samuel 25. 24 ; 2 Rois 4. 27.

Dans sa colère, Assuérus interprète ce geste comme une tentative de séduction1 et prononce la condamnation à mort : Haman ne peut plus voir le visage du roi, ni celui des siens. Il est déjà “retranché” car c’est “la fin des méchants” Psaume 37. 38. “Le trouble qu’il avait préparé retombe sur sa tête, et sa violence descend] sur son crâne” Psaume 7. 17. Celui “qui creuse une tombe y tombera” Proverbes 26. 27.

Le gibet devient l’instrument de salut pour Esther et les Juifs, il apaise la colère du roi (verset 10).

Sens prophétique

  • Le “bois” auquel Haman a été pendu peut évoquer la croix de Golgotha. Mais les différences sont nombreuses. Ici, le gibet est l’expression de la vengeance du roi contre l’homme qui l’a trompé. À Golgotha, la croix est l’expression de la colère de Dieu contre le péché de l’homme. À Suse, un innocent devait être pendu ; au Calvaire, un coupable (Barabbas) aurait dû être châtié. L’un et l’autre échappent au jugement. Tandis que Haman recevait un jugement mérité, Christ, auquel on ne pouvait rien reprocher, subit un jugement imméritéLuc 23. 41.

La croix de Christ “apaise” la colère de Dieu, comme celle de Haman a apaisé la colère d’Assuérus. Mais la colère d’Assuérus n’a rien à voir avec celle de Dieu. Elle est motivée par son orgueil blessé, tandis que la colère de Dieu est une de ses perfections : sa haine contre le péché est l’expression de sa justiceRomains 3. 5, qui se traduit par l’exécution d’un jugement. La croix a été la manifestation publique de la justice de Dieu. Cette colère apaisée s’appelle la “propitiation”. La colère une fois déversée, la relation de l’homme avec Dieu change : désormais l’homme rencontre l’amour divin qui a aimé le pécheur et assuré la propitiation (c’est le sens de “envers tous” en Romains 3. 22). Pour les croyants, la mort de Christ met fin à la colère pour l’éternité, car il l’a portée à la croix (c’est le sens de “sur tous ceux qui croient”).

La croix est aussi la preuve que la malédiction divine pèse sur l’homme pécheur et qu’il ne peut rien faire pour “mériter” le salut. Dans l’épître aux Galates, l’apôtre Paul développe longuement ce sujet (chapitre 3 notamment). Il dénonce indirectement l’argument des faux docteurs judaïsants, selon lequel ceux qui étaient sous la condamnation étaient les Gentils, le peuple “sans loi” Romains 3. 22, 23. Nous étions “sans loi” par rapport à la loi de Dieu, c’est-à-dire incapables de l’accomplir, parce que personne, parmi les hommes, n’aimait Dieu1 Jean 3. 4. Cela est vrai de tous, y compris des descendants d’Abraham qui étaient circoncis. C’est vrai aujourd’hui de ceux qui sont baptisés sans avoir la foi. En conséquence, une des fonctions de la loi a été de condamner l’homme, alors qu’elle voulait lui donner un moyen de se justifier. Ce chemin conduit à une impasseGalates 3. 11 a.

À l’inverse, le choix de la foi ne repose pas sur l’homme mais sur Christ. Il a fait ce que nous ne pouvions faire pour nous-mêmes. La seule voie pour échapper à la malédiction se trouve en LuiGalates 3. 13. Il a pris sur lui la malédiction attachée à notre désobéissance à la loi.

D’après Deutéronome 21. 23, tout criminel exécuté par lapidation, sous le régime de la loi, était ensuite pendu au bois comme symbole du rejet divin. Cette pendaison était le signe public de la malédiction divine qui pesait sur un tel coupable. Le fait que les Romains procédaient par crucifixion n’y changeait rien : être cloué sur une croix équivalait à être pendu à un arbre. Ainsi, Christ crucifié décrit comme “pendu au bois”, est reconnu comme étant mort sous la malédiction divineActes 5. 30 ; 1 Pierre 2. 24. Il n’est donc pas étonnant que les Juifs n’aient pu admettre que Jésus fût le Messie. Comment l’Oint de Dieu pouvait-il être pendu à un bois au lieu de recevoir le trône ? Le fait que Jésus ait été pendu au bois demeure, pour les Juifs, l’obstacle majeur à la foi, jusqu’au moment où ils comprendront qu’il a porté cette malédiction pour euxZacharie 12. 10.

  • Haman, “l’adversaire et l’ennemi… le méchant” (verset 6) représente son maître, Satan, qui a décidé la ruine de la race humaine. Il avait obtenu “l’ordonnance2 qui nous était contraire” Colossiens 2. 14, portant la condamnation de l’homme, car elle mentionnait toutes les transgressions que nous avions commises contre la loi divine. À la croix, Jésus a dépouillé l’ennemi et l’a livré en spectacleColossiens 2. 15.

Notes

1La loi perse prévoyait un châtiment sévère pour tous ceux qui s’approchaient publiquement de la reine.
2C’est-à-dire” l’acte écrit “. Cet écrit fait sans doute allusion à la pancarte qui était fixée au-dessus du crucifié et qui mentionnait le motif de la condamnation.

Esther 7

1Et le roi et Haman vinrent pour boire avec la reine Esther. 2Et le roi dit à Esther, le second jour aussi, pendant qu’on buvait le vina : Quelle est ta demande, reine Esther ? et elle te sera accordée. Et quelle est ta requête ? [Quand ce serait] jusqu’à la moitié du royaume, ce sera fait. 3Et la reine Esther répondit et dit : Si j’ai trouvé faveur à tes yeux, ô roi, et si le roi le trouve bon, qu’à ma demande il m’accorde ma vie, et mon peuple à ma requête ! 4Car nous sommes vendus, moi et mon peuple, pour être détruits [et] tués, et pour périr. Or si nous avions été vendus pour être serviteurs et servantes, j’aurais gardé le silence, bien que l’ennemi ne puisse compenser le dommage fait au roi. 5Et le roi Assuérus parla et dit à la reine Esther : Qui est-il, et où est-il, celui que son cœur a rempli [de la pensée] de faire ainsi ? 6Et Esther dit : L’adversaire et l’ennemi, c’est ce méchant Haman. Et Haman fut terrifié devant le roi et la reine. 7Et le roi, dans sa fureur, se leva du festinb, [et s’en alla] dans le jardin du palais. Et Haman resta pour faire requête pour sa vie auprès de la reine Esther ; car il voyait que son malheur était décidé de la part du roi. 8Et le roi revint du jardin du palais dans la maison du festinb. Et Haman était tombé sur le divan sur lequel était Esther. Et le roi dit : Veut-il encore faire violence à la reine, chez moi, dans la maison ? La parole sortit de la bouche du roi, et on couvrit la face d’Haman. 9Et Harbona, l’un des eunuques, dit devant le roi : Voicic, le bois, haut de 50 coudées, qu’Haman avait préparé pour Mardochée, qui a parlé pour le bien du roi, est dressé dans la maison d’Haman. Et le roi dit : Qu’on l’y pende ! 10Et on pendit Haman au bois qu’il avait dressé pour Mardochée. Et la colère du roi s’apaisa.

Notes

alitt. : au festin du vin.
blitt. : festin du vin.
chéb. : Voici même.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)