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Esther
Sondez les Écritures - 4e année

Esther 2

Danger de mort

2. Esther devient reine

Esther choisie comme reine : versets 1-18

Quelque temps plus tard – certains affirment après l’épisode des Guerres Médiques – le roi se retrouve seul et pense à la répudiation de Vasthi. Impossible de réparer le mal commis, la loi ne le permet pas (verset 1). L’histoire s’enchaîne. Elle met en scène deux des principaux acteurs du livre.

L’un s’appelle Mardochée. C’est un Juif exilé, Benjaminite, descendant de Kis, père de Saül1 Samuel 9. 1, 2 ; 14. 51 ; 1 Chroniques 8. 33. Sa famille faisait vraisemblablement partie de la noblesse royale emmenée à Babylone par Nebucanedsar en 597 av. J.-C. 2 Rois 24. 12. Mardochée est le nom païen donné à ce fils d’Israël.

L’autre se nomme Hadassa, ce qui, en hébreu, veut dire “myrte”. Esther est dérivé du babylonien (la déesse Ishtar) et signifie “étoile”. Le myrte est une plante à feuilles toujours vertes et à fleurs étoilées. Il symbolise la renaissance spirituelle du peuple, qui suit les jugementsÉsaïe 55. 13 ; Zacharie 1. 8. Accueillie par Mardochée son parent, Esther se soumet humblement à ce père adoptif (verset 10). Elle ne révèle ni sa nationalité juive, ni sa parenté avec Mardochée.

Sa beauté exceptionnelle n’échappe pas à Hégaï qui recrute Esther pour faire partie du harem d’Assuérus (verset 3). Pour elle, cette place est humiliante. Elle lui rappelle le jugement collectif qui pèse sur sa nation à cause des infidélités répétées du peuple juif : “les rois que tu as établis sur nous à cause de nos péchés… dominent sur nos corps” Néhémie 9. 37. Malgré tout, cet asservissement à un tyran violent ne l’empêche pas, précisément en raison de sa dignité de caractère, de devenir un instrument de bénédiction pour les Juifs. Elle trouve grâce auprès de Hégaï (verset 15), ce qui peut être perçu comme une approbation divineDaniel 1. 9. Le peuple élu qu’elle représente garde toujours aux yeux de Dieu sa valeurRomains 9. 28. Dieu ne peut permettre la disparition de son peuple, même s’il est dispersé sous le jugement.

La lecture des longs préparatifs du mariage dévoile le caractère inhumain de la polygamie.

La perspicacité de Hégaï, qui remarque Esther parmi le nombre élevé des jeunes filles (versets 2, 3), l’emploi prolongé des parfums et des onguents (verset 12) n’expliquent pas le choix d’Assuérus, qui la distingue des autres prétendantes et la choisit pour femme. Derrière la scène, Dieu, dans sa souveraineté, accomplit son dessein1.

Ce mariage est l’occasion de nouvelles réjouissances et d’une réduction ou d’une remise des corvées (verset 18) 2.

Un complot déjoué : versets 19-23

Dans les jours qui suivent le mariage, deux serviteurs gardiens de la porte des appartements royaux ourdissent un complot (verset 21 a). Mais c’était compter sans la vigilance de Mardochée qui se tient à la porte du roi (verset 21 b). Dans l’Antiquité, au Proche Orient, la “porte du roi” est l’endroit où on filtre les entrées. Le représentant du roi reçoit là les visites ordinaires et expédie les affaires courantes. Ici, outre ces activités, la justice de “première instance” (pour établir un parallèle avec aujourd’hui) est rendue par un préposé. On comprend que cet endroit très animé – un porche plus ou moins vaste le plus souvent – soit un lieu de rencontre idéal (3. 2). C’est aussi pour Mardochée, dont la parenté avec Esther n’est pas encore dévoilée, un lieu d’observation incomparable. Faut-il en conclure que Mardochée a obtenu une responsabilité officielle un peu comme celle de Daniel ou de Néhémie ? Daniel 2. 49

Le fait que Mardochée se trouve là, cinq fois dans le livre d’Esther, porte à croire qu’il devait veiller aux intérêts du roi. D’ailleurs, Haman constate que cette fonction accorde à Mardochée un avantage important (5. 13).

Quoi qu’il en soit, Mardochée a connaissance du complot. Il en informe Esther, qui, fidèlement, en fait part à Assuérus (verset 22 b). Cet épisode révèle les qualités de Mardochée, homme de foi. Soumis à la parole de Dieu qui l’invitait à rechercher le bien de la ville où il serait mené en captivitéJérémie 29. 7, Mardochée fait preuve d’une loyauté totale envers l’autorité établie.

Aujourd’hui, le chrétien placé dans le monde contribue par son travail, par sa soumission à l’autorité établie, par le bien qu’il peut faire à tous, à la marche plus harmonieuse d’une société dans laquelle il se sent étranger, mais dont il ne peut et ne veut s’abstraire. Mardochée en est aussi un exemple.

Le jugement exécuté, Assuérus oublie son sauveur. Cependant, les annales du roi en portent le témoignage (verset 23). Mardochée ne réclame ni récompense ni honneur. Le sentiment que Dieu veille et qu’il n’est pas injuste pour oublier son acte de loyauté, lui suffitHébreux 6. 10.

Sens prophétique

Mardochée, issu de Benjamin, “fils de ma droite”, est une figure du Seigneur Jésus, l’homme qui siège à la droite de Dieu. Toutes choses lui sont assujetties et aucun ennemi ne pourra lui résister. Mais auparavant, il doit passer par la souffrance.

Esther représente le résidu fidèle d’Israël. Après que l’épouse païenne Vasthi (la chrétienté professante) a été mise de côté, l’épouse juive reconnue publiquement, sera élevée à la dignité de reine des nations et couronnée.

Notes

1A propos de l’histoire juive un commentateur a pu écrire : « On distingue selon le schéma biblique deux grandes périodes historiques. Celle où Dieu intervenait directement en rapport avec Israël qui était alors son peuple. Les batailles qu’Israël livrait étaient les “batailles de l’Éternel” et Dieu “combattait pour lui” (1 Chroniques 5. 22 ; 2 Chroniques 20. 29). Les défaites et les famines étaient pour le peuple le signe d’un châtiment pour tel ou tel péché. Tant qu’Israël a été la nation dans laquelle Dieu manifestait son caractère à l’égard des hommes, les choses venaient directement de Lui. Mais à partir du moment […], où ce gouvernement a pris fin momentanément, il n’y a plus qu’un contrôle indirect, que, dans sa providence, Dieu exerce d’une manière générale sur les affaires humaines. »
2D’après l’histoire profane, les monarques perses donnaient à leurs épouses telle ou telle cité ou province. Chacune devait fournir, en guise d’impôt, des vêtements précieux. Il est probable qu’Assuérus, à la demande d’Esther, a voulu soulager les habitants d’une charge qu’elle jugeait inutile.

Esther 2

1Après ces choses, quand la colère du roi Assuérus se fut calmée, il se souvint de Vasthi et de ce qu’elle avait fait, et de ce qui avait été décrété contre elle. 2Et les serviteursa du roi, qui le servaient dirent : Qu’on cherche pour le roi des jeunes filles vierges, belles de figure ; 3et que le roi prépose des commissaires dans toutes les provinces de son royaume, et qu’ils rassemblent toutes les jeunes filles vierges, belles de figure, à Suse, la capitale, dans la maison des femmes, sous la surveillanceb d’Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes ; et qu’on [leur] donne les parfums nécessaires pour leur purificationc ; 4et que la jeune fille qui plaira au roi soit reine à la place de Vasthi. Et la chose fut bonne aux yeux du roi. Et il fit ainsi.

5Il y avait à Suse, la capitale, un homme juif, et son nom était Mardochée, fils de Jaïr, fils de Shimhi, fils de Kis, Benjaminite ; 6il avait été transporté de Jérusalem avec les captifs qui avaient été transportés avec Jéconiasd, roi de Juda, que Nebucadnetsar, roi de Babylone, avait transportés. 7Et il élevait Hadassa (qui est Esther), fille de son oncle, car elle n’avait ni père ni mère. Et la jeune fille était belle de taille et belle de figure. Et à la mort de son père et de sa mère, Mardochée la prit pour fille. 8Et il arriva que, lorsque la parole du roi et son édit furent connus et que beaucoup de jeunes filles furent rassemblées à Suse, la capitale, sous la surveillance d’Hégaï, Esther aussi fut amenée dans la maison du roi, sous la surveillance d’Hégaï, gardien des femmes. 9Et la jeune fille lui plut et trouva faveur devant lui ; et il se hâta de lui donner les parfums nécessaires pour sa purification, et ses portions, et de lui donner les sept jeunes filles choisiese de la maison du roi ; et il la transféra avec ses jeunes filles dans le meilleur [appartement] de la maison des femmes. 10Esther n’avait pas fait connaître son peuple et sa naissance, car Mardochée lui avait commandé de ne pas les faire connaître. 11Et chaque jour Mardochée se promenait devant la cour de la maison des femmes, pour savoir comment Esther se trouvait et ce qu’on faisait à son égard.

12Et quand venait le tour pour chaque jeune fille d’entrer auprès du roi Assuérus, après qu’il lui avait été fait pendant douze mois selon la règle établie pour les femmes (car c’est ainsi que se complétaient les jours de leur purification : six mois avec de l’huile de myrrhe, et six mois avec des aromates, et les parfums nécessaires à la purification des femmes : 13et ainsi la jeune fille entrait auprès du roi), tout ce qu’elle demandait lui était donné pour passer avec elle de la maison des femmes dans la maison du roi. 14Le soir elle allait, et le matin elle s’en revenait à la seconde maison des femmes, sous la surveillance de Shaashgaz, eunuque du roi, gardien des concubines. Elle n’entrait plus auprès du roi, à moins que le roi ne trouve plaisir en elle, et qu’elle ne soit appelée par [son] nom.

15Et quand arriva le tour d’Esther, fille d’Abikhaïl, oncle de Mardochée, qui l’avait prise pour fille, d’entrer auprès du roi, elle ne demanda rien, sauf ce que dit Hégaï, eunuque du roi, gardien des femmes. Et Esther trouvait faveurf aux yeux de tous ceux qui la voyaient. 16Et Esther fut conduite auprès du roi Assuérus, dans sa maison royale, au dixième mois (c’est le mois de Tébeth), la septième année de son règne. 17Et le roi aima Esther plus que toutes les femmes, et elle trouva grâce et faveur devant lui plus que toutes les vierges, et il mit la couronne du royaume sur sa tête et la fit reine à la place de Vasthi. 18Et le roi fit un grand festin à tous ses princes et ses serviteurs, le festin d’Esther ; et il octroya un dégrèvement aux provinces et fit des dons selon la puissance du roi.

19Et lorsque les vierges furent rassemblées pour la seconde fois, Mardochée était assis à la porte du roi. 20Esther, ainsi que le lui avait commandé Mardochée, n’avait pas fait connaître sa naissance et son peuple ; et Esther faisait ce que Mardochée disait, comme lorsqu’elle était élevée chez lui. 21– En ces jours-là, Mardochée étant assis à la porte du roi, deux des eunuques du roi, d’entre les gardiens du seuil, Bigthan et Théresh, se mirent en colère et cherchèrent à porter la main sur le roi Assuérus. 22Et la chose vint à la connaissance de Mardochée, et il la rapporta à la reine Esther, et Esther la dit au roi au nom de Mardochée. 23Et on fit une enquête sur la chose, et elle fut trouvée telle, et les deux [eunuques] furent pendus à un bois. Et cela fut écrit dans le livre des chroniques en présence du roi.

Notes

aailleurs : jeunes hommes.
blitt. : main.
cou : préparation.
dJehoïakin, 2 Rois 24. 6.
eou : choisies pour les lui donner.
flitt. : grâce, ici et 5. 2, 8 ; 7. 3 ; 8. 5.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)