À nouveau l’apôtre dit à son collaborateur : “Mais toi”. Tandis qu’au verset 10, il avait rappelé à Timothée ce qu’il avait pleinement compris, il lui demande maintenant de tenir ferme les choses apprises et de les vivre. Il est plus facile de connaître une chose que de la réaliser pratiquement. Pourtant un croyant ne peut croître spirituellement que s’il a compris une vérité exposée dans la parole de Dieu et la met en pratique par la suite. Timothée était pleinement convaincu des choses qu’il avait apprises, sachant de qui il les avait apprises. L’apôtre Paul lui-même, instrument inspiré de Dieu, avait reçu du Seigneur des communications et les avait fidèlement transmises. Timothée pouvait-il avoir quelque chose de plus sûr ?
Les “Saintes Lettres”, l’A.T., qu’il connaissait dès son enfance, étaient pour Timothée un autre terrain où il ancrait la ferme conviction de sa foi (verset 15). Le N.T. était en train de prendre naissance. Le message de l’apôtre était en parfaite harmonie avec celui de l’A.T. Le contenu du N.T. diffère beaucoup de celui de l’A.T. Mais dès les premières pages, l’A.T. annonce le salut parfait et éternel de l’homme, que le Seigneur Jésus, Fils de David et Fils de Dieu, a apporté.
Les versets 21 à 31 du chapitre 4 de l’épître aux Galates donnent un exemple de la manière dont les Écritures de l’A.T. peuvent rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus. Par les paroles : “N’écoutez-vous pas la loi ?” Paul rappelle aux Galates l’histoire d’Abraham, Sara et Agar, qui illustrent avec leurs fils Isaac et Ismaël, la différence entre la loi et la grâceGalates 4. 21-31.
Au verset 16, Paul s’étend sur la valeur et l’importance de l’Écriture Sainte. À la différence du verset 15 (les Saintes Lettres), il se sert ici d’un autre mot pour “Écritures” (grec : graphê), qui dans le N.T. désigne la Parole dans son ensemble. “Toute écriture est inspirée de Dieu”. L’expression “inspirée de Dieu” est en grec un seul mot (théopneustos), composé de “Dieu” et de “souffle” (racine “pneuma”, souffle d’air, respiration, esprit). Dieu lui-même est l’auteur de toute l’Écriture Sainte. Deux autres passages nous aident à saisir comment Dieu a inspiré ses paroles à ses serviteurs. En 2 Pierre 1. 21, où il est question des écritures prophétiques de l’A.T., nous lisons : “Car la prophétie n’est jamais venue par la volonté de l’homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint”. Et Paul décrit en 1 Corinthiens 2. 13 comment la vérité du N.T. a été annoncée : “desquelles aussi nous parlons, non pas en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit, communiquant des choses spirituelles par des moyens spirituels”.
Nous ne possédons pas de révélation plus détaillée de la nature de l’inspiration divine de l’Écriture Sainte. Mais les meilleures preuves de l’origine divine de la Bible sont ses effets sur la vie d’un grand nombre d’hommes, qui par elle ont obtenu la paix avec Dieu et la vie éternelle.
Différents passages permettent de conclure que la Personne même du Saint Esprit qui avait opéré dans les auteurs des livres de la Bible, amenait aussi les lecteurs à les reconnaître comme étant la parole de Dieu. La prophétie de Michée est citée par Jérémie au chapitre 19 de son livre, et Daniel considère les écrits de Jérémie comme la parole de DieuDaniel 9. 2. Dans le N.T., Paul cite l’évangile de Luc comme “écritures”, au même titre que le Deutéronome1 Timothée 5. 18, et Pierre de même pour les épîtres de Paul2 Pierre 3. 16.
Beaucoup de personnes de nos jours ne croient plus à l’inspiration textuelle de la Bible. Les uns rejettent complètement son origine divine, estimant qu’elle contient beaucoup de contradictions, des fautes, etc. Pourtant, n’est-il pas remarquable qu’aucun savant n’a encore réussi à démontrer une faute objective dans la Bible. D’autres personnes sont plus prudentes et estiment que l’inspiration ne concerne que le contenu, et non pas le texte en lui-même. Mais par là, on ôte à la parole de Dieu son autorité et on la rabaisse plus ou moins au rang d’une parole d’homme. La Bible elle-même témoigne ici : “Toute écriture est inspirée de Dieu”.
L’Écriture Sainte nous a été donnée par Dieu pour notre profit et notre bénédiction.
Le but final pratique est que “l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre” (verset 17). Un homme de Dieu, c’est un chrétien qui, dans un fidèle et saint dévouement, vit pour son Dieu. Il veut nous instruire par sa précieuse Parole, pour faire de nous de tels hommes, et pour que nous soyons toujours davantage conformes au modèle parfait qui est Christ. Plus haut il est dit : “préparé pour toute bonne œuvre” (2. 21). Il ne s’agit pas là seulement des aumônes, de la bienfaisance, etc., mais de toute action qui est à la gloire de notre Dieu et Père. Au chapitre 2, nous apprenons que pour réaliser cela, le vase doit être sanctifié, et ici, à la fin du chapitre 3, qu’il doit être rempli de la connaissance de Dieu, pour être parfaitement préparé.