Les exhortations de l’apôtre s’adressent à ceux qui ont leur espérance en Dieu (verset 21). Ils sont en route vers le ciel et le montrent par leur marche. Les reins (siège caché de la force) sont soutenus par la ceinture : le croyant se concentre sur le but à atteindre. Ses pensées sont maintenues avec vigilance dans le domaine des “choses qui sont en haut”. Sa sobriété, dans le monde qu’il traverse, contraste avec l’ivresse morale de ceux qui vivent dans les ténèbres1 Thessaloniciens 5. 6-8.
Par sa conduite, le racheté montre qu’il a un nouveau maître (verset 14). Il était autrefois un “fils de la désobéissance”, asservi au diableÉphésiens 2. 2, 3 ; Colossiens 3. 5-7 ; maintenant il est un enfant d’obéissance. L’apôtre, avec miséricorde, met la conduite passée de ces croyants juifs sur le compte de l’ignorance. Pourtant, à la différence des nations païennesActes 17. 30, ils avaient eu la loi de Dieu entre leurs mains. Maintenant ils ont changé de maître et de pèreJean 8. 44. Délivrés de l’emprise du “père du mensonge”, ils obéissent à la vérité (versets 14, 22) selon le modèle laissé par Jésus Christ (verset 2 ; 2. 21).
L’obéissance conduit dans un chemin de sainteté. Le monde va disparaître, mais ce qui aura été apprécié de Dieu demeure éternellement2 Pierre 3. 11. La marche du croyant doit être “digne de Dieu qui nous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire” 1 Thessaloniciens 2. 12. Tout est sainteté et pureté inaltérable dans ce domaine, selon le caractère du Dieu de gloire. Les Israélites avaient aussi été appelés à la sainteté, car ils avaient été rachetés pour Dieu. La fête des pains sans levainExode 13. 7 suivait l’offrande de l’agneau de la Pâque. Cette fête symbolise pour nous la sainte conduite de ceux qui ont été lavés de leurs péchés dans le sang de ChristApocalypse 1. 5.
“Soyez saints, car moi je suis saint” (verset 16). Ce n’est pas simplement un ordre, une loi, mais la conséquence de notre relation étroite avec Dieu (verset 17). Aujourd’hui, les croyants sont admis dans l’intimité du Père ; celui-ci désire que ses enfants lui ressemblent. Pour nous soutenir dans cette conduite agréable à Dieu, Jésus Christ intercède pour nous auprès du “Père saint” Jean 17. 11, 17-20. Le Père lui-même nous fait participer à sa sainteté, en exerçant à notre égard une discipline à la fois ferme et douceHébreux 12. 10, 14. C’est comme Père que nous invoquons Dieu (verset 17), en particulier dans la prière, pour être dirigés, protégés, bénis. Nous faisons appel à son amour, tout en nous plaçant dans sa lumière.
Dieu n’agit pas dans sa famille selon des préférences ou dans un esprit de partialité (verset 17). Il pèse l’œuvre de chacun à sa balance, selon la mesure de sa sainteté ; il apprécie la source et les motifs secrets de toutes nos actions. Soyons donc vigilants pour vivre dans sa crainte, une crainte qui n’est pas servile car nous ne sommes pas esclaves mais fils. Un enfant cherche à plaire à son père dans le respect et la confiance qu’il lui témoigne ; notre Père céleste nous reconnaîtra en cela.
Christ a souffert pour nous, il nous a aimés jusqu’à la mort ; son sang précieux a coulé pour nous laver de nos péchés. N’est-ce pas un motif profond pour ne plus nous souiller ? En s’adressant à ces croyants juifs, Pierre ne parle pas de la mauvaise conduite de ce peuple autrefois, mais de leur vaine conduite sous la loi, génération après génération. L’impossibilité de se soumettre à la loi divine avait été démontrée, et leur culpabilité établie ; une rançon devait être payée pour leur rachat (verset 18).
Au temps de la loi, Dieu avait choisi l’argent et l’or, choses précieuses mais corruptibles comme tout ce qui est dans ce monde, pour symboliser le rachat des âmesExode 30. 11-16 ; 38. 25-28 ; Nombres 31. 50-54. Mais la rédemption éternelle a été obtenue par un don infiniment plus précieuxHébreux 9. 12. L’agneau de Dieu a été offert pour ôter le péché du mondeJean 1. 29 ; le sang de Christ a été versé pour nous purifier de tout péché1 Jean 1. 7. Dieu voit le sang, il en connaît la valeur, le prix infini. Avons-nous tous apprécié pour nous-mêmes la vertu du “sang précieux de Christ” ?
L’apôtre déroule sous nos yeux le chemin de la sainte victime : l’agneau préconnu, manifesté, sacrifié, ressuscité, glorifié.