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Épître à Tite
Sondez les Écritures - 4e année

Tite 3. 9-15

Les exhortations transmises par Tite concernant la vie sociale

5. Comment agir vis-à-vis des fauteurs de trouble ? : versets 9-11

Ce qu’il faut éviter

Après avoir parlé des œuvres bonnes et utiles, l’apôtre, par un nouveau contraste, parle de quatre choses “inutiles et vaines” (ou « vides de sens ») 1 Timothée 1. 6.

  • 1. “Les folles questions” (ou « recherches ») : non pas ces questions utiles, pour l’édification de tous, mais celles qui sont insensées, absurdes2 Timothée 2. 23.
  • 2. “Les généalogies” 1 : il ne s’agit pas ici de recherches généalogiques limitées aux membres proches de sa famille, mais de celles qui sont qualifiées ailleurs d’interminables1 Timothée 1. 4. La parole de Dieu, elle, est très sobre au sujet de notre généalogie :
  • quant à la chair, nous étions “fils d’Adam” ;
  • quant à l’Esprit, nous sommes devenus “fils de Dieu”.
  • 3. “Les contestations” (ou « polémiques ») : laissons, à ce sujet, la Parole nous sonder dans sa simplicité et sa force :
  • “Il ne faut pas que l’esclave du Seigneur conteste” 2 Timothée 2. 24.
  • “Mais si quelqu’un paraît vouloir contester, nous, nous n’avons pas une telle coutume, ni les assemblées de Dieu” 1 Corinthiens 11. 16.
  • 4. “Les disputes (ou « controverses ») sur la loi” : Paul fait très certainement allusion aux discussions nombreuses, interminables et desséchantes des rabbins sur la loi. Au lieu d’appliquer la parole de Dieu aux cœurs et aux consciences, elles nourrissaient seulement l’intelligence humaine. Ne faisons pas de la Bible un sujet de dissertation ou de dissection… mais le moyen par lequel Dieu me parle, ici et maintenant.

Observons la combustion du fuel mélangé avec un peu d’eau : l’abondante fumée cache la flamme. De même, la lumière des Écritures est souvent cachée par les vapeurs de controverses non profitables.

Lorsque nous étudions ensemble la Parole, cherchons-nous à produire des réactions ou de l’édification ? L’Ennemi rôde autour de nous, même lors de ces moments bénis : ne lui facilitons pas le travail ! Il trouve prise lorsque notre état d’esprit n’est pas bon. Pour cela, il peut se servir aussi bien d’une question ou d’une déclaration juste que d’une parole mauvaise en elle-même.

Ne nous laissons pas prendre au piège de la contestation sur des sujets sans importance. Même lorsqu’il nous faudra “combattre pour la foi” Jude 3, faisons-le plutôt par un exposé paisible et clair sur la vérité, étant alors assurés que Dieu ne laissera pas sa Parole revenir à lui sans effet.

Ceux qu’il faut éviter

Tite est ensuite appelé à “rejeter l’homme sectaire”, qui est actif pour promouvoir les écarts du verset 92.

Facile à reconnaître par sa prédisposition à faire de lui-même un centre ou à sa manière de faire le vide autour de lui (en écartant, notamment, ceux qu’il juge indésirables), l’homme sectaire n’est pas forcément un faux docteur3. Il fomente des divisions parce que, par ses choix, il contredit une partie de l’enseignement de la parole de Dieu. Il favorise l’esprit de parti1 Corinthiens 1. 12 ; Philippiens 2. 3, il forme son propre parti ou en « choisit » un, tel un « hérétique ». Il faut donc le rejeter, ou « l’écarter, l’éloigner » sans ménagement4. Mais n’agissons pas non plus avec précipitation, en criant à l’homme sectaire sans lui manifester de la patience. Ce n’est qu’après “une première et une seconde admonestation” (ou « avertissement ») que l’assemblée devra interrompre sa communion pratique avec cet homme et refusera de l’écouter davantage5.

D’ailleurs, “un tel homme” 1 Corinthiens 5. 11 est “condamné par lui-même”, parce qu’il est “perverti” (ou « dévoyé ») : il s’est détourné du bien vers le mal, il a quitté le droit chemin pour pécher. Et c’est parce qu’il persiste dans la voie qu’il a choisie, en rejetant délibérément les avertissements de la parole de Dieu et en faisant taire le témoignage de sa propre conscience, qu’il se condamne lui-même.

6. Instructions, recommandations et salutations finales : versets 12-15

Trois instructions pratiques

En terminant sa lettre, Paul donne trois instructions pratiques à Tite. Elles sont aussi utiles pour nous, “que les fins des siècles ont atteints” 1 Corinthiens 10. 11.

  • 1. Il reconnaît deux types d’ouvriers :
  • ceux qui sont indépendants vis-à-vis de lui, tel Artémas ;
  • ses compagnons d’œuvre, comme Tychique. C’est lui qui donnait les nouvelles à Paul ; c’était son fidèle messagerActes 20. 4 ; Éphésiens 6. 21 ; Colossiens 4. 7 ; 2 Timothée 4. 12. Son nom signifie « fortuné », « heureux ».

L’apôtre ne fait donc pas de distinction entre ces serviteurs de Dieu. Il n’est pas question de jalousie, ni de différences de personnes, mais de sollicitude envers tous !

Tite, lui aussi, est prié de venir rapidement auprès de l’apôtre : “empresse-toi (ou efforce-toi) de venir” ; c’est un appel direct à son cœur, renforcé par “auprès de moi” 2 Timothée 4. 9, 21. C’est un service bien défini dans le temps qui lui est demandé (comp. la différence avec le verset 5 du chapitre 1).

Il existait alors plusieurs villes du nom de Nicopolis (« ville de la victoire ») : celle-ci était sans doute Nicopolis en Épire, située sur la côte adriatique, c’est-à-dire sur la même côte occidentale grecque que la Dalmatie, où Tite est allé2 Timothée 4. 10.

  • 2. L’intérêt de Paul envers ses frères ne souffre aucune limite. C’est maintenant Zénas, le docteur de la loi6, et Apollos le bien-aimé, dont Paul se préoccupe “afin que rien ne leur manque”, lors de leur voyage. Avons-nous cet intérêt bienveillant pour tous nos frères, notamment lorsqu’ils partent servir le Seigneur, ou les critiquons-nous ? Veillons plutôt à ce qu’ils soient comblés de tout (spirituellement, matériellement et affectivement) ! Paul parle souvent de l’assistance qui doit être offerte aux serviteurs de l’Évangile, dans leurs déplacementsRomains 15. 24 ; 1 Corinthiens 16. 6-11 ; 2 Corinthiens 1. 16.
  • 3. Ayant montré l’exemple, l’apôtre peut exhorter les chrétiens de Crète à apprendre “à être les premiers dans les bonnes œuvres pour les choses nécessaires” à la subsistance des pauvres, des serviteurs de Dieu ou d’eux-mêmes. Ces bonnes œuvres ne sont pas de simples pratiques religieuses, mais des choses “bonnes et utiles aux hommes” (verset 8).

Paul donne ici une deuxième raison7 pour que les fidèles accomplissent les bonnes œuvres avec empressement : “afin qu’ils ne soient pas sans fruit”. Un chrétien se doit de porter “beaucoup de fruit” Jean 15. 5. S’il mène une vie improductive, il sera un ouvrier inutile, voire nuisible. Il montre qu’il n’a pas saisi l’un des motifs profonds de son passage sur la terre.

Salutations finales

La salutation finale est très instructive, aussi. La grâce “dans laquelle nous sommes”, que Paul et ses associés souhaite ici, est celle que Dieu nous a librement accordée. C’est d’elle que découlent la connaissance de notre Dieu Sauveur et la vie de piété qui s’ensuit.

Cette salutation est sans effusion particulière. Écoutons-la, apprécions sa simplicité, si éloignée de toutes les conventions pleines de fioritures dont ce monde est si friand :

“Tous ceux qui sont avec moi8 te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous !”

Notes

1Généalogies : Il s’agit probablement d’une allusion aux spéculations juives sur la généalogie des patriarches (Jean 8. 33), des grands hommes de l’A.T. et surtout du Messie. Celle-ci est, de fait, réglée par la double filiation établie en Matthieu 1 et Luc 3. Une autre allusion possible concerne les distinctions imaginées par les Gnostiques, concernant les différents ordres des anges (comp. Éphésiens 1. 21 ; Colossiens 1. 16 ; 2. 10-15).
2Le terme “sectaire” vient d’un mot grec unique dans le N.T. qui signifie « choisir », « prendre parti », à l’origine du mot français « hérétique ». L’hérétique était une personne qui faisait le choix qui lui plaisait, sans tenir compte de toute autre considération.
3Faux docteur : on reconnaîtra certains faux docteurs lorsqu’ils prêcheront l’erreur ; mais la plupart d’entre eux insistent sur une partie de la vérité, au détriment de son ensemble, “tordant” ainsi les Écritures (2 Pierre 3. 16).
4Rejette : c’est le même mot dans l’original qu’en 1 Timothée 4. 7 ; 5. 11 et 2 Timothée 2. 23 ; mot aussi traduit par “refuse” et “évite”.
5Sur ce sujet, voir le complément « La Discipline ».
6Docteur de la loi : c’était probablement un consultant juridique, et non un docteur de la loi de Moïse.
7Paul, en 2 Corinthiens 9. 8-10, donne encore une troisième raison.
8Tous ceux : l’apôtre était donc, alors, encore très entouré, à la différence de 2 Timothée 4. 10, 12, 16, 20.

Tite 3

9Mais évite les folles questions, et les généalogies, et les contestations, et les disputes sur la loi, car elles sont inutiles et vaines. 10Rejette l’homme sectaire après une première et une seconde admonestation, 11sachant qu’un tel homme est perverti et pèche, étant condamné par lui-même.

12Quand j’enverrai Artémas auprès de toi, – ou Tychique, empresse-toi de venir auprès de moi à Nicopolis, car j’ai résolu d’y passer l’hiver. 13Accompagne avec soin Zénas, le docteur de la loi, et Apollos, afin que rien ne leur manque ; 14et que les nôtres aussi apprennent à être les premiers dans les bonnes œuvres pour les choses nécessaires, afin qu’ils ne soient pas sans fruit.

15Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous !

(La Bible - Traduction J.N. Darby)