Après avoir parlé des œuvres bonnes et utiles, l’apôtre, par un nouveau contraste, parle de quatre choses “inutiles et vaines” (ou « vides de sens ») 1 Timothée 1. 6.
Observons la combustion du fuel mélangé avec un peu d’eau : l’abondante fumée cache la flamme. De même, la lumière des Écritures est souvent cachée par les vapeurs de controverses non profitables.
Lorsque nous étudions ensemble la Parole, cherchons-nous à produire des réactions ou de l’édification ? L’Ennemi rôde autour de nous, même lors de ces moments bénis : ne lui facilitons pas le travail ! Il trouve prise lorsque notre état d’esprit n’est pas bon. Pour cela, il peut se servir aussi bien d’une question ou d’une déclaration juste que d’une parole mauvaise en elle-même.
Ne nous laissons pas prendre au piège de la contestation sur des sujets sans importance. Même lorsqu’il nous faudra “combattre pour la foi” Jude 3, faisons-le plutôt par un exposé paisible et clair sur la vérité, étant alors assurés que Dieu ne laissera pas sa Parole revenir à lui sans effet.
Tite est ensuite appelé à “rejeter l’homme sectaire”, qui est actif pour promouvoir les écarts du verset 92.
Facile à reconnaître par sa prédisposition à faire de lui-même un centre ou à sa manière de faire le vide autour de lui (en écartant, notamment, ceux qu’il juge indésirables), l’homme sectaire n’est pas forcément un faux docteur3. Il fomente des divisions parce que, par ses choix, il contredit une partie de l’enseignement de la parole de Dieu. Il favorise l’esprit de parti1 Corinthiens 1. 12 ; Philippiens 2. 3, il forme son propre parti ou en « choisit » un, tel un « hérétique ». Il faut donc le rejeter, ou « l’écarter, l’éloigner » sans ménagement4. Mais n’agissons pas non plus avec précipitation, en criant à l’homme sectaire sans lui manifester de la patience. Ce n’est qu’après “une première et une seconde admonestation” (ou « avertissement ») que l’assemblée devra interrompre sa communion pratique avec cet homme et refusera de l’écouter davantage5.
D’ailleurs, “un tel homme” 1 Corinthiens 5. 11 est “condamné par lui-même”, parce qu’il est “perverti” (ou « dévoyé ») : il s’est détourné du bien vers le mal, il a quitté le droit chemin pour pécher. Et c’est parce qu’il persiste dans la voie qu’il a choisie, en rejetant délibérément les avertissements de la parole de Dieu et en faisant taire le témoignage de sa propre conscience, qu’il se condamne lui-même.
En terminant sa lettre, Paul donne trois instructions pratiques à Tite. Elles sont aussi utiles pour nous, “que les fins des siècles ont atteints” 1 Corinthiens 10. 11.
L’apôtre ne fait donc pas de distinction entre ces serviteurs de Dieu. Il n’est pas question de jalousie, ni de différences de personnes, mais de sollicitude envers tous !
Tite, lui aussi, est prié de venir rapidement auprès de l’apôtre : “empresse-toi (ou efforce-toi) de venir” ; c’est un appel direct à son cœur, renforcé par “auprès de moi” 2 Timothée 4. 9, 21. C’est un service bien défini dans le temps qui lui est demandé (comp. la différence avec le verset 5 du chapitre 1).
Il existait alors plusieurs villes du nom de Nicopolis (« ville de la victoire ») : celle-ci était sans doute Nicopolis en Épire, située sur la côte adriatique, c’est-à-dire sur la même côte occidentale grecque que la Dalmatie, où Tite est allé2 Timothée 4. 10.
Paul donne ici une deuxième raison7 pour que les fidèles accomplissent les bonnes œuvres avec empressement : “afin qu’ils ne soient pas sans fruit”. Un chrétien se doit de porter “beaucoup de fruit” Jean 15. 5. S’il mène une vie improductive, il sera un ouvrier inutile, voire nuisible. Il montre qu’il n’a pas saisi l’un des motifs profonds de son passage sur la terre.
La salutation finale est très instructive, aussi. La grâce “dans laquelle nous sommes”, que Paul et ses associés souhaite ici, est celle que Dieu nous a librement accordée. C’est d’elle que découlent la connaissance de notre Dieu Sauveur et la vie de piété qui s’ensuit.
Cette salutation est sans effusion particulière. Écoutons-la, apprécions sa simplicité, si éloignée de toutes les conventions pleines de fioritures dont ce monde est si friand :
“Tous ceux qui sont avec moi8 te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous !”