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Épître à Tite
Sondez les Écritures - 4e année

Tite 3. 3, 4

Les exhortations transmises par Tite concernant la vie sociale

2. “Notre première manière de vivre” : verset 3

L’apôtre présente, dans un contraste saisissant – mais sans forcer le trait – ce que “nous étions, nous aussi, autrefois”. Il se compare aux Crétois. Ne sommes-nous pas en danger d’oublier rapidement ce que nous étions, et par conséquent de mépriser ceux qui sont encore dans cet état ? En Éphésiens 2. 3, le même apôtre, employant, là aussi, l’adverbe “autrefois”, fait la même comparaison : “comme aussi les autres”.

Ce verset 3 se relie bien avec le verset précédent, qui appelle le chrétien à une conduite pleine de prévenance et d’humilité envers tous les hommes. Le chrétien n’a aucune raison de s’enorgueillir de quoi que ce soit, ni de ressentir du mépris envers celui qui est encore dans ses péchés. Si nous avons conscience de la grâce de Dieu à notre égard, nous serons gardés dans l’humilité.

Les sept caractères qui sont maintenant détaillés, sont là pour nous le démontrer amplement. Un parallèle est établi par l’Esprit de Dieu, entre ces sept caractères et les sept effets de la grâce divine, mentionnés à la fin du chapitre 2.

  • 1. “insensés” : prenons-en davantage conscience. Avant notre conversion, ne pouvant comprendre la vérité divine, privés de tout discernement spirituel, nous étions insensés dans notre conduite, allant jusqu’à dire : “Il n’y a pas de Dieu” Psaume 14. 1 ; 53. 2.
  • 2. “désobéissants” ou “rebelles” à la volonté de Dieu (comp. verset 1).
  • 3. “égarés” : telles des brebis qui s’égaraient “toujours dans leur cœur” Hébreux 3. 10, “nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin” Ésaïe 53. 6.
  • 4. “asservis à diverses convoitises et voluptés”, voluptés desquelles nous étions les “amis” 2 Timothée 3. 4 et même les esclaves ! Quelle variété de plaisirs extérieurs (les voluptés ou plaisirs) et de désirs intérieurs (les convoitises ou passions) dans ce monde ! Seul Christ, par son œuvre, peut nous libérer des chaînes du péché.
  • 5. “vivant dans la malice et dans l’envie” : la malice n’est pas une méchanceté banale, mais de la méchanceté volontaire, gratuite. Elle consiste à vouloir faire du mal à l’autre, en désirant lui nuire. L’envie est la haine du bonheur d’autrui.

Ceux qui recherchent continuellement les plaisirs et les voluptés ne sont jamais vraiment satisfaits. Ils n’en ont jamais assez. Leur vie devient une course folle pour être à la hauteur des autres, avec toutes les jalousies et les mauvais sentiments qui s’ensuivent. Ils deviennent :

  • 6. “haïssables” : le terme a un sens plus général qu’en Romains 1. 30 : “haïssables (ou abominables) pour Dieu”. Il veut dire « dignes d’être haïs », « odieux », « détestables ». Comment ne pas avoir des cœurs débordants de reconnaissance, en réalisant avec la ParoleÉphésiens 1. 6 que ce même grand Dieu sauveur “nous a rendus agréables dans le Bien-aimé” !
  • 7. “nous haïssant l’un l’autre”, ou comme quelqu’un l’a exprimé : « une haine mutuelle nous dressait les uns contre les autres ».

Quand nous regardons dans le « rétroviseur » de notre vie, quelle triste rétrospective ! Mais les versets qui suivent viennent jeter une lumière éblouissante après ce sombre tableau1.

3. La manifestation de la bonté et de l’amour divins : verset 4

Avec les derniers versets du chapitre 2, les versets qui sont maintenant devant nous constituent l’autre « sommet » de cette épître. Pourrait-il en être autrement lorsque l’amour divin se déploie devant nos cœurs et qu’en quelques lignes, toute l’épître aux Romains nous est si magistralement résumée ?

Ces versets sont introduits par le mot “mais”, qui est celui de l’intervention de DieuÉphésiens 2. 4. La grâce de Dieu, comme un diamant sur un écrin obscur, brille sur le fond si noir de notre péché. Dieu ne pouvait pas nous prendre plus bas, pour nous élever plus haut !

“Mais, quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes (ou sa « philanthropie ») sont apparus” : après l’apparition de la grâce et de la gloire (2. 12, 13), voici celle de tout l’amour divin. C’est une révélation nouvelle et définitive que Dieu nous a donnée de lui-même : sa bonté, quoique présente de toute éternité, ne s’est complètement déployée qu’à la croix et n’a été entièrement manifestée qu’en une personne : Christ.

Combien souvent nous minimisons dans nos propos et altérons par nos actes, cette grande, pure et divine bonté !

Notes

1

Comme l’a fait remarquer quelqu’un, le péché :

  • obscurcit l’esprit : “insensés” ;
  • pervertit le cœur et la volonté : “désobéissants”, “égarés” ;
  • attise les désirs de notre être charnel : “convoitises et voluptés” ;
  • développe toutes les formes de l’égoïsme : “malice, envie, haine”.

Tite 3

3Car nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l’envie, haïssables, nous haïssant l’un l’autre. 4Mais, quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommesa sont apparus,

Notes

alitt. : sa philanthropie.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)