L’apôtre présente, dans un contraste saisissant – mais sans forcer le trait – ce que “nous étions, nous aussi, autrefois”. Il se compare aux Crétois. Ne sommes-nous pas en danger d’oublier rapidement ce que nous étions, et par conséquent de mépriser ceux qui sont encore dans cet état ? En Éphésiens 2. 3, le même apôtre, employant, là aussi, l’adverbe “autrefois”, fait la même comparaison : “comme aussi les autres”.
Ce verset 3 se relie bien avec le verset précédent, qui appelle le chrétien à une conduite pleine de prévenance et d’humilité envers tous les hommes. Le chrétien n’a aucune raison de s’enorgueillir de quoi que ce soit, ni de ressentir du mépris envers celui qui est encore dans ses péchés. Si nous avons conscience de la grâce de Dieu à notre égard, nous serons gardés dans l’humilité.
Les sept caractères qui sont maintenant détaillés, sont là pour nous le démontrer amplement. Un parallèle est établi par l’Esprit de Dieu, entre ces sept caractères et les sept effets de la grâce divine, mentionnés à la fin du chapitre 2.
Ceux qui recherchent continuellement les plaisirs et les voluptés ne sont jamais vraiment satisfaits. Ils n’en ont jamais assez. Leur vie devient une course folle pour être à la hauteur des autres, avec toutes les jalousies et les mauvais sentiments qui s’ensuivent. Ils deviennent :
Quand nous regardons dans le « rétroviseur » de notre vie, quelle triste rétrospective ! Mais les versets qui suivent viennent jeter une lumière éblouissante après ce sombre tableau1.
Avec les derniers versets du chapitre 2, les versets qui sont maintenant devant nous constituent l’autre « sommet » de cette épître. Pourrait-il en être autrement lorsque l’amour divin se déploie devant nos cœurs et qu’en quelques lignes, toute l’épître aux Romains nous est si magistralement résumée ?
Ces versets sont introduits par le mot “mais”, qui est celui de l’intervention de DieuÉphésiens 2. 4. La grâce de Dieu, comme un diamant sur un écrin obscur, brille sur le fond si noir de notre péché. Dieu ne pouvait pas nous prendre plus bas, pour nous élever plus haut !
“Mais, quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes (ou sa « philanthropie ») sont apparus” : après l’apparition de la grâce et de la gloire (2. 12, 13), voici celle de tout l’amour divin. C’est une révélation nouvelle et définitive que Dieu nous a donnée de lui-même : sa bonté, quoique présente de toute éternité, ne s’est complètement déployée qu’à la croix et n’a été entièrement manifestée qu’en une personne : Christ.
Combien souvent nous minimisons dans nos propos et altérons par nos actes, cette grande, pure et divine bonté !