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Le livre du prophète Osée
Sondez les Écritures - 4e année

Osée 14. 2-10

Les jugements et l’espérance

Voici l’heureux dénouement de toutes les voies de Dieu envers son peuple. Le torrent des reproches est tari, la voix des jugements s’est tue et les vagues déferlantes de la condamnation se sont maintenant calmées. Dieu adresse alors à son peuple des paroles de grâce et de tendresse. L’appel à la repentance a enfin trouvé un écho dans le cœur du peuple.

4. La repentance et le relèvement d’Israël

Les paroles de repentance placées dans la bouche du peuple : versets 2-4

“Israël, reviens à l’Éternel, ton Dieu”. Dieu désire un vrai retour vers lui : il est attentif au premier signe d’une vraie repentance. À la confession des péchés, Dieu répond par son pardon. Le pécheur perdu qui vient à Dieu par la foi reçoit le pardon de ses péchés et la vie éternelle. La même grâce divine s’exerce envers les chrétiens pour les relever de leurs chutes1 Jean 1. 9.

Le peuple connaît désormais “ce qui est bon”, ce que Dieu peut accepter. L’humilité de cœur et le brisement d’espritMichée 6. 8 ; Psaume 51. 17 ont déjà pour Dieu la valeur d’une offrande. Dès lors, les sacrifices offerts lui sont acceptables.

Israël ne cherche plus la protection d’un monde ennemi de Dieu ; il ne s’appuie plus sur l’énergie de la nature humaine pour échapper à la détresse ou lui résister. Dépourvu de tout appui terrestre, ce peuple affligé et orphelin (Lo-Ammi) trouve son secours auprès de celui qui a compassion des orphelins et protège ceux qui n’ont pas de soutien dans le monde. C’est “un peuple affligé et abaissé, et ils se confieront au nom de l’Éternel” Sophonie 3. 12.

La réponse de Dieu : versets 5-8

Aussitôt, Dieu répond à la confession de son peuple repentant. Le châtiment nécessaire s’était exercé, et maintenant Dieu rappelle à son peuple ce qu’il lui avait dit au début de la traversée du désert : “Je suis l’Éternel qui te guérit” Exode 15. 26. L’amour de Dieu pour Israël n’avait jamais varié, mais il avait été retenu par les infidélités du peuple. Désormais, il pouvait s’exprimer “librement”.

Dieu est lui-même la source du bonheur de son peuple (versets 6-8). Sept bénédictions lui sont assurées. Trois arbres désignent Israël : le cèdre, l’olivier et la vigne1.

  • 1. La rosée des cieux. Christ est le rafraîchissement céleste de son peuple. Moïse avait déjà promis à Joseph “ce qu’il y a de plus précieux au ciel,­… la rosée” Deutéronome 33. 13.
  • 2. La floraison du lis, qui pousse ses racines. Israël fleurira comme le lis, emblème de grâce et de beauté2. Le lis, Israël, sera non seulement la parure de la terre millénaire, mais ses racines, comme le Liban, lui assureront une stabilité parfaite.
  • 3. La magnificence et le parfum de l’olivier. C’est la figure du résidu d’Israël greffé sur l’arbre des promesses divines selon l’élection de la grâceRomains 11. 24, 25. Ce résidu formera l’ensemble du peuple béni sous le sceptre du Messie. Alors Dieu prendra plaisir en lui “comme en un parfum agréable” Ézéchiel 20. 41. Les odeurs des parfums de l’épouse terrestre sont agréables au MessieCantique des cantiques 4. 10, 11. Mais, dès maintenant, les chrétiens, agréables dans le bien-aimé devant Dieu, sont aussi la bonne odeur de Christ pour le monde.
  • 4. L’ombre de l’olivier. L’olivier, symbole de paix et de bénédiction pour la terreGenèse 8. 11 ; Psaume 52. 8, offre la protection et le délassement de son ombre, comme le pommier, image de ChristCantique des cantiques 2. 3.
  • 5. La moisson du froment. Les promesses faites à Jizreël (2. 24) sont maintenant accomplies. Ce que Dieu a semé (la signification de Jizreël) produit une récolte qui rassasie son peuple.
  • 6. La fleur de la vigne. Image d’IsraëlÉsaïe 5. 1, 7, la vigne n’a longtemps produit que du raisin sauvage, malgré tous les soins de l’Éternel. Maintenant, c’est une vigne excellente, de vin purÉsaïe 27. 2. Renouvelée, elle fleurit, grâce à sa relation vitale avec Christ, le vrai cep. Le Seigneur nous enseigne la portée morale de cette image pour nous, chrétiens, en relation avec la vie divine et ses fruits pour DieuJean 15. 1.
  • 7. Le vin du Liban. La vigne fleurit pour porter du fruit, emblème de la joie. Désormais, Israël ne porte plus de fruit pour lui-même (10. 1), mais pour Dieu, à la joie du MessieMatthieu 26. 29.

Ainsi, la force, la joie et la beauté1 Chroniques 16. 27 ; Psaume 96. 6 sont la part du peuple élu, groupé autour du sanctuaire de Dieu, pour la bénédiction de toute la terre millénaire. Quelle extraordinaire différence, après toutes les épreuves et les souffrances endurées par Israël au cours des deux derniers millénaires !

Dernier dialogue : verset 9

Le tableau des bénédictions futures se conclut par un dialogue touchant entre le Messie et son peuple rétabli.

  • Éphraïm : “Qu’ai-je plus à faire avec les idoles ?”

Israël a pleinement retrouvé Dieu ; les idoles et les faux dieux n’ont plus de valeur pour son cœur. Elles sont naturellement rejetées et totalement abandonnées. Si Christ remplit notre cœur, les vanités de la terre n’auront aucune prise sur notre vie.

  • Dieu : “Moi, je lui répondrai, et je le regarderai.”

Si nous nous tournons vers Dieu, il nous répond et nous illumine du regard de sa faceNombres 6. 27 ; Psaume 4. 6 ; 34. 5.

  • Éphraïm : “Moi, je suis comme un cyprès vert.”

Sous le regard de Dieu, Éphraïm a maintenant la conscience de sa faveur. Arbre à feuilles persistantes, le cyprès était autrefois en abondance, avec le cèdre, sur les montagnes du Liban. Ensemble, ils participaient à l’ornement du temple de Salomon1 Rois 5. 8, 10 ; 6. 15. Le cyprès vert évoque ici la stabilité et la bénédiction du peuple sous le règne futur du MessieÉsaïe 55. 13.

  • Dieu : “De moi provient ton fruit.”

Le dialogue se termine par une parole de Dieu, qui aura le dernier mot en tout et notamment dans cette longue histoire de ses relations avec son peuple. La source de la bénédiction est dans le cœur de Dieu. Ses rachetés répondent avec reconnaissance : “Toutes mes sources sont en toi !” Psaume 87. 7.

La portée de la parole prophétique : verset 9

Avec Ésaïe, le prophète Osée donne la vue la plus complète des voies de Dieu envers l’humanité et envers Israël en particulier. Le dernier verset, placé comme un épilogue, en souligne l’importance et le caractère : “Les voies de l’Éternel sont droites”. Dieu n’est arrêté par rien ni par personne. Le char de son gouvernement avance tout droit, sous la puissance de son Esprit. Les effets sont produits sur la terre, mais le siège du gouvernement demeure dans le ciel, “au-dessus de l’étendue” Ézéchiel 1. 12, 20, 26.

Il faut être spirituellement sage et intelligent (c’est-à-dire instruit par Dieu lui-même) pour comprendre les voies de Dieu. Les justes peuvent y marcher ; soutenus et instruits par Dieu, ils se soumettent de façon intelligente au gouvernement de Dieu sur la terre. Au contraire, les transgresseurs, rebelles à l’autorité de Dieu, trouvent dans les mêmes circonstances l’occasion de leur chute.

Notes

1

Les cèdres qui couvrent le Liban sont la figure d’Israël arraché de sa terre par les nations (Ésaïe 37. 24), mais plus tard rétabli en puissance. Le cèdre est aussi l’image de Christ (Ésaïe 17. 23).

L’image du figuier n’est pas utilisée ici, car la nation, considérée comme responsable sous la loi, est l’objet du jugement divin. Symboliquement, ce jugement est décrété par le Seigneur lui-même dans la malédiction du figuier stérile (Matthieu 21. 19). Les bénédictions du peuple ne peuvent découler que de la grâce divine, selon les termes de la nouvelle alliance.

2La suscription de trois psaumes (45, 69 et 80) : – “Sur Shoshannim” – évoque les lis, emblème des croyants. Le Cantiques des cantiques emprunte aussi la figure du lis, pour exprimer la valeur de la bien-aimée pour son époux (Cantique des cantiques 2. 1, 2, 16).

Osée 14

2Israël, reviens à l’Éternel, ton Dieu, car tu es tombé par ton iniquité. 3Prenez avec vous des paroles, et revenez à l’Éternel ; dites-lui : Pardonne toute iniquité, et accepte ce qui est bona, et nous [te] rendrons les sacrificesb de nos lèvres. 4L’Assyrie ne nous sauvera pas ; nous ne monterons pas sur des chevaux, et nous ne dirons plus : Notre Dieu, à l’œuvre de nos mains ; car, auprès de toi, l’orphelin trouve la miséricorde.

5Je guérirai leur abandon [de moi], je les aimerai librement, car ma colère s’est détournée d’eux. 6Je serai pour Israël comme la rosée ; il fleurira comme le lis, et il poussera ses racines comme le Liban. 7Ses rejetons s’étendront, et sa magnificence sera comme l’olivier, et son parfum, comme le Liban : 8ils reviendront s’asseoir sous son ombre, ils feront vivre le froment, et ils fleuriront comme une vigne ; leur renommée sera comme le vin du Liban.

9Éphraïm [dira] : Qu’ai-je plus à faire avec les idoles ? – Moi, je lui répondrai et je le regarderai. – Moi, je suis comme un cyprès vert. – De moi provient ton fruit.

10Qui est sage ? il comprendra ces choses ; et intelligent ? il les connaîtra ; car les voies de l’Éternel sont droites, et les justes y marcheront, mais les transgresseurs y tomberont.

Notes

aqqs. : avec bonté.
blitt. : les taureaux.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)