Voici l’heureux dénouement de toutes les voies de Dieu envers son peuple. Le torrent des reproches est tari, la voix des jugements s’est tue et les vagues déferlantes de la condamnation se sont maintenant calmées. Dieu adresse alors à son peuple des paroles de grâce et de tendresse. L’appel à la repentance a enfin trouvé un écho dans le cœur du peuple.
“Israël, reviens à l’Éternel, ton Dieu”. Dieu désire un vrai retour vers lui : il est attentif au premier signe d’une vraie repentance. À la confession des péchés, Dieu répond par son pardon. Le pécheur perdu qui vient à Dieu par la foi reçoit le pardon de ses péchés et la vie éternelle. La même grâce divine s’exerce envers les chrétiens pour les relever de leurs chutes1 Jean 1. 9.
Le peuple connaît désormais “ce qui est bon”, ce que Dieu peut accepter. L’humilité de cœur et le brisement d’espritMichée 6. 8 ; Psaume 51. 17 ont déjà pour Dieu la valeur d’une offrande. Dès lors, les sacrifices offerts lui sont acceptables.
Israël ne cherche plus la protection d’un monde ennemi de Dieu ; il ne s’appuie plus sur l’énergie de la nature humaine pour échapper à la détresse ou lui résister. Dépourvu de tout appui terrestre, ce peuple affligé et orphelin (Lo-Ammi) trouve son secours auprès de celui qui a compassion des orphelins et protège ceux qui n’ont pas de soutien dans le monde. C’est “un peuple affligé et abaissé, et ils se confieront au nom de l’Éternel” Sophonie 3. 12.
Aussitôt, Dieu répond à la confession de son peuple repentant. Le châtiment nécessaire s’était exercé, et maintenant Dieu rappelle à son peuple ce qu’il lui avait dit au début de la traversée du désert : “Je suis l’Éternel qui te guérit” Exode 15. 26. L’amour de Dieu pour Israël n’avait jamais varié, mais il avait été retenu par les infidélités du peuple. Désormais, il pouvait s’exprimer “librement”.
Dieu est lui-même la source du bonheur de son peuple (versets 6-8). Sept bénédictions lui sont assurées. Trois arbres désignent Israël : le cèdre, l’olivier et la vigne1.
Ainsi, la force, la joie et la beauté1 Chroniques 16. 27 ; Psaume 96. 6 sont la part du peuple élu, groupé autour du sanctuaire de Dieu, pour la bénédiction de toute la terre millénaire. Quelle extraordinaire différence, après toutes les épreuves et les souffrances endurées par Israël au cours des deux derniers millénaires !
Le tableau des bénédictions futures se conclut par un dialogue touchant entre le Messie et son peuple rétabli.
Israël a pleinement retrouvé Dieu ; les idoles et les faux dieux n’ont plus de valeur pour son cœur. Elles sont naturellement rejetées et totalement abandonnées. Si Christ remplit notre cœur, les vanités de la terre n’auront aucune prise sur notre vie.
Si nous nous tournons vers Dieu, il nous répond et nous illumine du regard de sa faceNombres 6. 27 ; Psaume 4. 6 ; 34. 5.
Sous le regard de Dieu, Éphraïm a maintenant la conscience de sa faveur. Arbre à feuilles persistantes, le cyprès était autrefois en abondance, avec le cèdre, sur les montagnes du Liban. Ensemble, ils participaient à l’ornement du temple de Salomon1 Rois 5. 8, 10 ; 6. 15. Le cyprès vert évoque ici la stabilité et la bénédiction du peuple sous le règne futur du MessieÉsaïe 55. 13.
Le dialogue se termine par une parole de Dieu, qui aura le dernier mot en tout et notamment dans cette longue histoire de ses relations avec son peuple. La source de la bénédiction est dans le cœur de Dieu. Ses rachetés répondent avec reconnaissance : “Toutes mes sources sont en toi !” Psaume 87. 7.
Avec Ésaïe, le prophète Osée donne la vue la plus complète des voies de Dieu envers l’humanité et envers Israël en particulier. Le dernier verset, placé comme un épilogue, en souligne l’importance et le caractère : “Les voies de l’Éternel sont droites”. Dieu n’est arrêté par rien ni par personne. Le char de son gouvernement avance tout droit, sous la puissance de son Esprit. Les effets sont produits sur la terre, mais le siège du gouvernement demeure dans le ciel, “au-dessus de l’étendue” Ézéchiel 1. 12, 20, 26.
Il faut être spirituellement sage et intelligent (c’est-à-dire instruit par Dieu lui-même) pour comprendre les voies de Dieu. Les justes peuvent y marcher ; soutenus et instruits par Dieu, ils se soumettent de façon intelligente au gouvernement de Dieu sur la terre. Au contraire, les transgresseurs, rebelles à l’autorité de Dieu, trouvent dans les mêmes circonstances l’occasion de leur chute.
Les cèdres qui couvrent le Liban sont la figure d’Israël arraché de sa terre par les nations (Ésaïe 37. 24), mais plus tard rétabli en puissance. Le cèdre est aussi l’image de Christ (Ézéchiel 17. 23).
L’image du figuier n’est pas utilisée ici, car la nation, considérée comme responsable sous la loi, est l’objet du jugement divin. Symboliquement, ce jugement est décrété par le Seigneur lui-même dans la malédiction du figuier stérile (Matthieu 21. 19). Les bénédictions du peuple ne peuvent découler que de la grâce divine, selon les termes de la nouvelle alliance.