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Le livre du prophète Osée
Sondez les Écritures - 4e année

Osée 1

Les desseins de Dieu envers Israël

1. Le mariage d’Osée, symbole de l’histoire d’Israël

La prophétie d’Osée en relation avec les rois de Juda et d’Israël : verset 1

Bien que prophète en Israël, Osée rattache plutôt son message aux rois de Juda (Jotham, Achaz et Ézéchias), et passe sous silence la plupart des descendants de Jéhu en Israël (Joakhaz, Joas et Zacharie), pour ne mentionner que Jéroboam II.

Dieu est juste, soit pour récompenser, soit pour juger :

  • D’un côté, Jéhu avait bien exécuté le jugement de Dieu sur la maison d’Achab, et Dieu lui avait promis d’asseoir ses fils sur le trône d’Israël, jusqu’à la quatrième génération2 Rois 10. 30.
  • De l’autre côté, l’infidélité et la violence de Jéhu devaient être jugées dans ses descendants, qui étaient eux-mêmes infidèles. C’est ainsi que Zacharie, quatrième descendant de Jéhu, a péri de mort violente2 Rois 15. 8-12.

En fait, le jugement de Jéhu était aussi celui du peuple d’Israël, qui se conclura par la déportation en Assyrie.

Jizreël : versets 2-5

Dieu demande au prophète à s’unir à une femme de mauvaise vie (probablement une prostituée sacrée) 1, dont la conduite morale était l’image de celle du peuple. En abandonnant l’Éternel, en effet, la nation d’Israël s’était prostituée : spirituellement, elle avait trahi ses engagements vis-à-vis de Dieu, celui qui l’avait épouséeJérémie 31. 32. Pourtant, les relations légitimes d’alliance entre Dieu et son peuple terrestre subsistaient encore, ce qui rendait le cas de ce dernier d’autant plus grave.

Cette infidélité d’Israël envers son Dieu n’est-elle pas l’image de celle de l’Église du Seigneur sur la terre ? Comme Israël a péché sous la loi, de même, l’assemblée a péché sous la grâce. L’Écriture emploie les mêmes termes terribles de “prostituée” et de “mère des prostituées” Apocalypse 17. 1, 5 pour caractériser l’état de la chrétienté professante, la fausse épouse, après l’enlèvement de la vraie épouse de Christ dans le ciel (qui aura lieu dans un avenir très proche).

En obéissance à l’injonction divine, Osée prend donc pour femme Gomer, fille de Diblaïm2. Le premier enfant qui naît de cette union est appelé “Jizreël”. C’était à l’évidence un appel à la conscience du peuple, car “Jizreël” signifie “Dieu sème” ou “Dieu disperse”. Ville de Juda, lieu d’origine d’Akhinoam, femme de David1 Samuel 25. 43, Jizreël était aussi une ville d’IssacarJosué 19. 18, où avaient séjourné Achab et sa femme Jézabel1 Rois 18. 45. Là, celle-ci avait connu son terrible jugement, décrété par Dieu, et accompli par Jéhu1 Rois 21. 23 ; 2 Rois 9. 30-37.

À l’occasion de ce jugement, Jéhu, homme méchant et sans scrupule, avait tué les 42 frères d’Achazia, roi de Juda2 Rois 10. 12-14. Maintenant, par le prophète Osée, Dieu réclame vengeance. Avec l’extinction de la maison de Jéhu, le royaume des dix tribus d’Israël a pratiquement cessé : c’est ainsi que “l’arc d’Israël” (c’est-à-dire sa puissance) a été brisé dans la vallée de Jizreël (verset 5). Cette vallée sera toutefois le lieu du relèvement et de la bénédiction du peuple (verset 2. 2 ; 2. 24, 25).

Lo-Rukhama et Lo-Ammi : versets 6-9

Gomer enfante alors une fille, dont le nom Lo-Rukhama signifie : “elle3 n’a pas obtenu miséricorde”. Le mot hébreu “rukhama” est très fort et signifie tendresse, amour. Le temps du jugement de la nation d’Israël avait sonné. Toutefois, Dieu ferait encore miséricorde à la maison de Juda, à cause de David, son serviteur. La défaite de Sankhérib devant Jérusalem, où l’Ange de l’Éternel a frappé 185 000 hommes de son armée, a été le terrible accomplissement de cette prophétie (verset 7 ; 2) Rois 19. 35.

Enfin, un second fils est ajouté à cette famille impure du prophète ; son nom, “Lo Ammi”, signifie : “pas mon peuple”. Mais maintenant, la sentence divine du rejet de son peuple s’étend à l’ensemble de la nation, Israël et Juda. Le peuple ne peut plus se réclamer de la présence de son Dieu au milieu de lui (“je ne serai pas à vous”, c’est-à-dire je ne serai pas votre Dieu). Cette sentence allait s’accomplir longtemps après, au moment de la déportation à Babylone, lorsque la gloire de l’Éternel a quitté, comme à regret, le temple, la sainte ville et le paysÉzéchiel 10. 18 ; 11. 23.

Le relèvement futur du peuple : versets 1, 2

Mais si Dieu exerce la colère et le juste jugement, “son œuvre étrange… son travail inaccoutumé” Ésaïe 28. 21, il se plaît aussi à faire grâce. “Car il y a un moment dans sa colère, il y a une vie dans sa faveur” Psaume 30. 6. Aucun prophète n’a jamais prédit le jugement d’Israël sans le faire suivre de la promesse d’une bénédiction. Aussi, le prophète annonce-t-il dès maintenant le relèvement futur du peuple : le Dieu de jugement est aussi le Dieu des promesses, qui “sont sans repentir” Romains 11. 29.

La première bénédiction assurée concerne l’importance numérique du peuple d’Israël dans l’avenir : “comme le sable de la mer, qui ne peut se mesurer”. C’est une allusion aux promesses inconditionnelles faites par Dieu à Abraham après le sacrifice d’IsaacGenèse 22. 17. Contrairement à d’autres promesses soumises à des conditions d’obéissance à la loiDeutéronome 28. 1, cette assurance de l’accroissement futur du peuple n’est basée que sur le sacrifice de Christ, que préfigure IsaacGalates 3. 16.

Une autre promesse, plus remarquable encore, est ajoutée : “dans le lieu où il leur a été dit : Vous n’êtes pas mon peuple, il leur sera dit : Fils du Dieu vivant” (verset 2. 1). Cette promesse concerne directement Israël. Mais, dans sa lettre aux Romains, Paul l’applique à l’introduction future des nations dans la bénédiction divineRomains 9. 26. Christ est le “Fils du Dieu vivant” Matthieu 16. 16 pour bâtir son assemblée et pour réveiller la conscience de l’Église responsable devenue infidèleApocalypse 2. 18. Dieu, le Dieu vivant, appelle aussi Israël son fils : “Israël est mon fils, mon premier-né” Exode 4. 23 ; Malachie 1. 6.

Mais “les vases de miséricorde… préparés d’avance pour la gloire” Romains 9. 23 ne sont pas seulement tirés du peuple juif ; ils viennent aussi d’entre les nations. C’est l’annonce de voies de Dieu envers le monde jusque-là inconnues. En effet, Dieu n’avait eu auparavant de relations qu’avec son peuple Israël, à l’exclusion des autres nations de la terreAmos 3. 2. Il est beau de voir le prophète annoncer déjà de façon voilée, avant sa pleine révélation, le mystère de l’assemblée formée des croyants juifs et d’entre les nations ; ceux qui, comme “fils” et “enfants”, ont Dieu comme Père. La fin du chapitre 2 reprendra ce thème du point de vue des relations de l’Éternel avec son peuple terrestre.

Après avoir annoncé la bénédiction future des nations, le prophète revient à Israël et contemple le rassemblement à venir du peuple tout entier. Unis sous la bannière de Christ, leur seul chef, Juda et Éphraïm ensemble “monteront du pays”. Autrefois, l’homme avait semé la misère et l’avait moissonnéeJob 4. 8. Jizreël avait été le lieu du jugement et de la sanction. Maintenant, Dieu sème pour lui dans le pays (2. 25), et la récolte est tout autre. Ce qui monte du pays fertile est une moisson de bénédiction pour le peuple ; et celui-ci est comme une moisson pour Dieu, une source de gloire et de joie pour luiSophonie 3. 17. Jizreël prend alors son vrai sens (“Dieu sème”), et sa journée est grande.

Ce premier chapitre donne donc un résumé du passé et de l’avenir d’Israël et de Juda. Ayant abandonné Dieu, le peuple tombe sous son jugement et toutes les relations avec lui sont interrompues. C’est l’occasion pour la miséricorde divine d’étendre les bénédictions aux nations, puis finalement de relever Israël et de le rassembler sous la bannière de Christ ressuscité.

Notes

1Certains pensent qu’elle n’est devenue telle qu’après son union avec le prophète. Symboliquement, elle représenterait alors ce qu’Israël a fait à l’égard de Dieu.
2Le nom de Diblaïm signifie “double gâteau” ou “double embrassement”. C’est peut-être une allusion aux deux influences contraires auxquelles Israël avait été soumis : celle de la chair et celle de la sainteté divine. La Parole déclare que Dieu n’aime pas le cœur partagé.
3” Elle “désigne le royaume d’Israël, les dix tribus, en contraste avec Juda. Plus loin, il sera appelé” Éphraïm “

Osée 1

1La parole de l’Éternel qui vint à Osée, fils de Beéri, aux jours d’Ozias, de Jotham, d’Achaz, et d’Ézéchias, rois de Juda, et aux jours de Jéroboam, fils de Joas, roi d’Israël.

2Commencement de la parole de l’Éternel par Osée. Et l’Éternel dit à Osée : Va, prends-toi une femme prostituée et des enfants de prostitution ; car le pays s’est entièrement prostitué en abandonnanta l’Éternel. 3Et il s’en alla et prit Gomer, fille de Diblaïm ; et elle conçut, et lui enfanta un fils. 4Et l’Éternel lui dit : Appelle son nom Jizreël, car encore un peu de temps, et je visiterai le sang de Jizreël sur la maison de Jéhu, et je ferai cesser le royaume de la maison d’Israël ; 5et il arrivera, en ce jour-là, que je briserai l’arc d’Israël dans la vallée de Jizreël.

6Et elle conçut encore, et enfanta une fille ; et il lui dit : Appelle son nom Lo-Rukhamab, car je ne ferai plus miséricorde à la maison d’Israël, pour leur pardonner encore ; 7mais je ferai miséricorde à la maison de Juda, et je les sauverai par l’Éternel leur Dieu ; et je ne les sauverai pas par l’arc, ni par l’épée, ni par la guerre, [ni] par des chevaux, ni par des cavaliers.

8Et elle sevra Lo-Rukhama. Et elle conçut, et enfanta un fils. 9Et il dit : Appelle son nom Lo-Ammic, car vous n’êtes pas mon peuple, et je ne serai pas à vous.

Notes

alitt. : loin de.
belle n’a pas [obtenu] miséricorde.
cpas mon peuple.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)