En avançant dans notre lecture de ce livre, nous voyons de plus en plus apparaître le contraste entre ceux qui craignent l’Éternel et ceux qui le méprisent. Ces derniers, satisfaits de leur position religieuse, avaient une conscience endurcie et un cœur insensible aux bontés de l’Éternel. A sept reprises, leur contestation a tourné en paroles insolentes (1. 2, 6, 7 ; 2. 17 ; 3. 8, 13). L’Éternel a tout entendu, leurs paroles dures comme les échanges pieux de ceux qui l’honorent et qu’il aime.
Les paroles du peuple étaient fortes contre Dieu, provocantes en ce qu’elles affirmaient que le servir n’apportait rien. Leurs propos sceptiques étaient-ils des murmures ou des affirmations publiques ? En tout cas, Dieu les entendait. Finalement, ils se mettaient à sa place pour déclarer qui est heureux. Ils appelaient heureux ceux que Dieu appelle maudits : les orgueilleux, les méchantsPsaume 119. 21 ; 73. 19, 20. Quatre siècles plus tard, le Seigneur Jésus a commencé son discours sur la montagne par : “Bienheureux les pauvres en esprit” Matthieu 5. 3.
La motivation des hommes du peuple n’était pas l’amour envers Dieu mais le désir d’un avantage, d’un profit. Ils prétendaient faire l’acquit de la charge qui leur avait été confiée1, sans être réellement engagés pour Dieu. Certes, ils avaient suivi les cérémonies de deuil, pratiqué les jeûnes, mais ce n’était pas vraiment pour DieuZacharie 7. 5. Au-delà des apparences, Dieu regarde aux motifs. “Tu veux la vérité dans l’homme intérieur” Psaume 51. 8. Il peut y avoir une apparence très correcte comme Abijam le revendiquait2 Chroniques 13. 11, alors que son cœur n’était pas droit devant Dieu1 Rois 15. 3. Nous courons ce danger.
Avons-nous des paroles fortes contre le Seigneur ? Pensons-nous, disons-nous que c’est inutile, démodé de vivre avec piété, dans la crainte de Dieu ? Aurions-nous tendance à dissocier la grâce de l’obéissance ? Nos paroles peuvent prendre la forme d’une rébellion déclarée ou d’un repli négatif sur nous-mêmes. Elles révèlent, en fait, ce que nous pensonsMatthieu 12. 34. Elles ont donc une grande importance, contrairement à ce que l’on affirme facilement en disant : « Ce ne sont que des mots ». Nos paroles créent un climat. Par ce que nous disons, nous pouvons soit encourager et montrer le chemin de la vérité, soit blesser ou égarer.
Devant des paroles si fortes contre Dieu, il n’y a rien à répliquer. Le fidèle recherche ceux qui, comme lui, craignent l’Éternel. Et la parole de Dieu rejetée par l’ensemble, devient, pour le reste fidèle, une source d’espérance et de force. Ils craignent l’Éternel, ont une relation vivante avec lui, se rassemblent et parlent l’un à l’autre. Ils goûtent des moments de partage et de communionLuc 2. 38 où ils “pensent à son nom”, à sa personne, à sa gloire, parce qu’ils l’aiment. Leur fidélité est un consolant trait d’union entre les deux Testaments.
Quand l’ensemble de son peuple le repousse, l’accuse et méprise son nom, Dieu se réserve alors dans la fidélité de sa grâce, un
Nous ne pouvons lire ce verset 17 sans penser au Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui n’a pas épargné son propre Fils qui le servait, mais l’a livré pour nous tousRomains 8. 32.
Souvent au cours de l’étude de ce livre, nous avons dû nous demander si les paroles insolentes du peuple n’étaient pas aussi les nôtres. Maintenant, sachons recueillir, avec une profonde gratitude, les encouragements du Seigneur. Soyons de ceux qui désirent craindre son nom. Ses promesses sont alors pour nous. Dans sa tendresse, Dieu se souvient des siens, son “trésor particulier”.
De tout temps, il a aimé que les fidèles pensent à son nom et recherchent ses intérêts. Il désire particulièrement que son Fils bien-aimé ait la place d’honneur dans notre vie, comme au sein des rassemblements chrétiens. Alors ce qui nous unira à nos frères en Christ ne sera pas le service, ni une position ecclésiastique, mais le Seigneur Jésus lui-même. Notre communion sera calme et vraie, elle s’exprimera par d’heureux échanges de pensées, dans “un esprit doux et paisible qui est d’un grand prix devant Dieu” 1 Pierre 3. 4.