Jusqu’à présent, Malachie avait dénoncé les actions et les motivations des sacrificateurs. Maintenant, il annonce le jugement divin qui va les atteindre s’ils ne se repentent pas, et qui est justifié par le contraste entre leur conduite et celle des anciens lévites.
Avec une gravité accrue, Malachie délivre son message. C’est un commandement, un décret que Dieu allait inexorablement accomplir, sauf s’ils écoutaientDeutéronome 28. 15 et prenaient à cœur de donner gloire à son nom (verset 1). Pour cela, il fallait un changement radical, une véritable conversion. Ils devaient accorder au Seigneur la première place dans leur vie, et non la dernière. Ils devaient s’arrêter, réfléchir et décider de donner vraiment la priorité aux intérêts divins. Et nous ? Vivons-nous pour la gloire de Dieu ? Si nous refusons d’écouter quand Dieu nous parle, nous le rencontrerons alors en jugement.
La force du châtiment divin peut surprendre. Il était d’autant plus sévère que les privilèges avaient été plus grands. Dieu avait en profond dégoût ces rites où manquait l’essentiel : la crainte de son nom. Il allait envoyer à ces hommes, soucieux de pureté extérieure, la souillure la plus infamante pour eux. Ce serait le signe public de son rejet (verset 3). Leur descendance ne continuerait pas d’exercer la sacrificature. Dieu honore ceux qui l’honorentJean 12. 26 et il rejette, après les avoir avertis dans sa grâce, ceux qui méprisent les privilèges et les lumières divinesMatthieu 21. 41-43.
Cependant, ce châtiment, comme tous les jugements de Dieu, a un aspect positif. C’est une discipline : “afin que son alliance subsiste avec Lévi” (verset 4). Cette discipline allait porter son fruit, puisque nous trouvons au moins un sacrificateur fidèle à la venue du Seigneur Jésus : Zacharie, aidé dans sa foi par Élisabeth, sa femmeLuc 1. 5.
Le tableau de la piété des premiers lévites éclaire, comme un puissant projecteur,
“Mon alliance avec lui était la vie et la paix” (verset 5). La vie, c’est de connaître DieuJean 17. 3 ; la paix inonde celui qui réalise que Dieu l’a accueilli. Il peut alors faire des progrès1. La vie est le préalable, la paix, la conséquence.
L’explication de la loi (verset 6) que donnait Lévi était exempte de toute partialité et de tout égoïsme. Ses paroles étaient empreintes de droiture. Il est un type de ChristJean 7. 46. Lévi marchait avec l’Éternel, signe de communion profonde. Il vivait dans sa crainte, sans peur de l’homme, car il était droit devant Dieu. Une telle vie porte toujours des fruits : de nombreuses personnes avaient abandonné leur péché.
L’exemple des anciens lévites nous fait envie. Plût à Dieu que notre vie et nos paroles touchent ceux qui nous côtoient, afin qu’ils soient attirés à Christ et se détournent du péché. La source d’un tel rayonnement réside dans notre intimité avec Dieu. C’est en définitive notre communion personnelle avec Dieu, qui aura le plus d’impact sur notre entourage.
Au-delà des premiers lévites, c’est la mission du sacrificateur qui est présentée (verset 7) : expliquer la loi au peupleLévitique 10. 11 ; Proverbes 2. 6, porter la louange, et confesser les fautes dans le sanctuaire. Il est le messager de Dieu.
Quel exemple pour tous ceux qui enseignent et prennent soin de leurs frères croyants. Ils sont serviteurs de la Parole qui a sa propre puissance pour éclairer, encourager, mettre en contact avec Dieu. Prenons garde de ne jamais utiliser cette Parole pour faire passer nos propres pensées. “Que celui qui a ma parole énonce ma parole en vérité. Qu’est-ce que la paille à côté du froment ? dit l’Éternel” Jérémie 23. 28.
Hélas ! les sacrificateurs du temps de Malachie faisaient exactement le contraire de leurs pieux ancêtres ! Ils abandonnaient le chemin de l’obéissance à DieuDeutéronome 5. 33, tordaient le sens de la loi, ce qui induisait le peuple à mal faire. Ils violaient l’alliance, s’attirant la malédiction divine. Aussi l’Éternel les traite-t-il comme ils avaient traité les choses sacrées1 Samuel 2. 30. Au lieu d’être un sujet de joie et de bénédiction pour le peuple, ils deviennent un sujet de honte. Combien les jugements du Seigneur sont justes et impressionnants !
Et nous ? Serons-nous approuvés ou réprouvés en tant que serviteurs2 Timothée 2. 15 ; 1 Corinthiens 9. 27 ? Sommes-nous de ceux qui se nourrissent eux-mêmesÉzéchiel 34. 2 ? Avons-nous compris que plus le mal avance dans ce monde, plus nous avons à craindre le Seigneur, à nous abstenir de toute forme de mal1 Thessaloniciens 5. 22 ? Jude nous montre combien il est nécessaire d’être soi-même séparé du mal, jusqu’à haïr la souillure, pour pouvoir agir utilement, par amour, envers d’autresJude 20-23.