Après avoir parlé à la nation dans son ensemble, Malachie se tourne vers les sacrificateurs, et les avertit avec force. Dieu les avait choisis par pure grâce pour le bien du peuple. Ils devaient offrir les sacrifices et recevoir les pensées de DieuDeutéronome 33. 10 ; 2 Chroniques 15. 3, et ainsi montrer le chemin au peuple selon l’enseignement de la Loi. C’est pourquoi, s’ils s’éloignaient de Dieu, le peuple tout entier était entraîné à mal faire. Aujourd’hui, tous les chrétiens sont sacrificateursApocalypse 1. 6 ; 1 Pierre 2. 5 pour offrir des sacrifices spirituels, la louange et l’adoration à Dieu. Ce chapitre est donc pour tous, et en particulier pour “ceux qui sont à la tête” 1 Thessaloniciens 5. 12.
Comme souvent, l’auteur s’adresse à ses interlocuteurs en prenant des exemples de leur vie journalière : ici l’honneur et la crainte dus aux parents et aux maîtres. Puis, par une brusque application de l’exemple, Malachie, ou plutôt l’Éternel, les met face à leur péché : “Vous méprisez mon nom” (verset 6). Il les atteint par ce qu’ils savaient être juste – l’honneur dû à l’autorité – pour leur montrer qu’ils ne vivaient pas ce qu’ils professaient. Ils étaient inconséquents, ce qui prouvait leur endurcissement.
Avec dureté, feignant probablement l’étonnement, les sacrificateurs répliquent : “En quoi t’avons-nous profané ?” Alors Malachie se fait plus incisif. Il dénonce de façon précise leurs paroles et leurs actes. En opposition flagrante avec ce que Dieu demandaitDeutéronome 15. 21 ; Lévitique 22. 22, ils apportaient du pain souillé, des bêtes aveugles, boiteuses ou malades. Dieu était-il moins important pour eux que leur gouverneur ? Ils parlaient avec ennui et mépris de la table de l’Éternel, son autelÉzéchiel 41. 22 ; 44. 16, le lieu de la communion entre Dieu et son peuple1 Corinthiens 10. 21. Tout ceci traduisait ce qui était au fond de leur cœur : un mépris latent pour Dieu1. Ils offraient à Dieu ce qu’ils ne voulaient pas pour eux-mêmes. Au lieu d’être une louange à Dieu, leur service était devenu un culte hypocrite et sans cœur. Dieu ne pouvait pas prendre plaisir en eux, malgré leur position officielle, et ne recevait pas leur serviceProverbes 15. 8.
Et nous ? Peut-être disons-nous : « Que faisons-nous de mal ? N’allons-nous pas fidèlement aux réunions chrétiennes ? » Alors, demandons-nous ce que signifie pour nous ce pain souillé, cette bête malade, ces paroles d’ennui. Méprisons-nous la présentation de la Parole ou bien est-elle la joie de notre cœurJérémie 15. 16 ? Sommes-nous indifférents au culte rendu à Dieu ou est-ce un moment riche et chaque fois nouveau ? Faisons-nous passer le Seigneur après le moi, la famille, la profession, les loisirs ? Ou bien a-t-il la première place dans notre vie ?
Les sacrificateurs devaient se nourrir d’une partie des offrandes faites à l’Éternel. Or ils trouvaient cette nourriture sans valeur. Avec hauteur, ils soufflaient dessus pour s’en débarrasser (verset 13). Leurs vœux corrompus étaient signés de leur mépris. Et nous ? Comment nous approchons-nous de la table du Seigneur ? Avec respect et gratitude ou par habitude ? Disons-nous, pensons-nous : « Quel ennui » ? Retenir des pensées négatives contre ce que Dieu a établi, c’est mépriser Dieu lui-même (verset 7).
Pour raviver, dans le cœur des sacrificateurs, le sentiment de la grandeur du nom de Dieu, Malachie évoque l’avenir. Devant ces hommes blasés, il entrouvre le voile afin de contempler quelque chose de la splendeur divine qui brillera en Christ et qui remplira la terreHabakuk 2. 14. Quand le Seigneur Jésus aura établi son royaume de justice et de paix3, en tout lieu, l’encens sera offert à Dieu. Une offrande pure lui sera présentée, car elle jaillira de cœurs purifiés par le Saint Esprit.
Ici, cette évocation de l’avenir est très sérieuse. Le mépris de l’homme n’ôtera rien à la gloire de Dieu. Il sera magnifié en son temps par le jugement (verset 5) comme par l’adoration vraie d’hommes de toutes nations. Combien les sacrificateurs d’Israël auraient dû être attentifs à honorer l’Éternel qui les avait mis à part depuis longtemps !
Et nous ? Sachons-le bien, Dieu ne donnera pas sa gloire à un autreÉsaïe 42. 8. En tout pays, il se maintient des fidèles qui l’aiment et l’adorent avec révérenceHébreux 12. 28. Puissions-nous toujours le louer et lui rendre hommage. Il nous a choisis, par pure grâce, de toutes les nations. Soyons touchés par sa miséricorde. Avons-nous vraiment pris conscience de l’honneur dû au Seigneur ? Nul ne lui est comparable quant à l’excellence et quant à la beauté. Connaissons-nous cette joie profonde, ce sentiment de plénitude de la présence de Dieu ? Notre âme est-elle ravie par la majesté et l’amour de Dieu ? Alors, quand nous parlerons de lui, nous chercherons à communiquer quelque chose de sa grandeur (verset 11), de son amour (verset 2), de sa puissance (verset 14).