Le livre de Jonas contient un seul message prophétique, un avertissement qui tient en quelques mots : “Encore quarante jours et Ninive sera renversée”. Tout le reste du livre décrit l’attitude du prophète envers Dieu et les voies de Dieu envers lui en rapport avec l’annonce de ce message et avec ses conséquences.

En donnant cette mission à Jonas, c’est la première fois que l’Éternel envoie un prophète d’Israël à une ville et une nation idolâtres. Ninive était une très grande ville de la plus haute antiquité, sur les bords du Tigre en Mésopotamie. Capitale de l’Assyrie, rivale de Babylone située plus au sud sur l’Euphrate, elle était alors en pleine prospérité, deux siècles et demi avant sa destruction par les Chaldéens de Babylone.

Le nom de Jonas signifie “colombe”. Pouvons-nous voir un lien entre le nom et le service de Jonas ? Envoyé au loin, il devait avertir d’un jugement prochain, mais l’acceptation de cet avertissement a apporté la paix à la ville coupable.

Cette prophétie est l’occasion de montrer ce qu’est :

• la justice de Dieu et sa sollicitude envers toutes ses créatures ;
• le témoignage de Dieu confié à l’homme, spécialement au peuple juif ;
• les effets du témoignage de Dieu sur le témoin et sur ceux qui l’entendent.

Porteur d’un message de la part de Dieu pour les hommes, Jonas est aussi personnellement une figure prophétique sous plusieurs aspects :

• figure d’Israël jaloux de ses privilèges et incapable d’accepter la grâce de Dieu envers les nations ;
• figure du résidu d’Israël dans un temps de détresse profonde ;
• figure de Christ entrant dans la mort pour un temps, bien que le caractère moral de Jonas soit en complète opposition avec celui de Christ.

Dans nos méditations sur ce livre, nous nous arrêterons surtout sur l’enseignement pratique que nous pouvons tirer de la conduite de Jonas et de la manière dont Dieu a agi envers lui.

Signalons encore que nous trouvons dans la Parole plusieurs autres mentions de Jonas :

• 2 Rois 14. 25. Cette mention de Jonas présume son existence entre 900 et 800 ans avant Jésus Christ. Le renversement de Ninive, qui a été différé par la repentance du roi de Ninive et de son peuple, s’est produit environ 250 ans plus tard.
• Matthieu 12. 39, 40 ; 16. 4. Le Seigneur présente “le signe de Jonas”. Le séjour de Jonas dans le ventre du cétacé est une figure du séjour de Christ dans le tombeau pendant trois jours.
• Matthieu 12. 41 ; Luc 11. 29-32. Le Seigneur parle de l’effet du message de Jonas sur les hommes de Ninive en contraste avec l’incrédulité des Juifs en présence de son propre témoignage. Cette mention souligne la dureté de cœur des Juifs qui, non seulement s’opposaient à l’application de la grâce envers les nations, mais l’ont refusée pour eux-mêmes. Le même orgueil est à la base des deux attitudes et cela nous montre combien le cœur de l’homme, notre cœur, comprend difficilement ce qu’est la vraie grâce de Dieu.

« Oh ! quand le cœur de l’homme s’élèvera-t-il, même par la pensée, à la hauteur de la grâce et de la patience de Dieu ? »

Plan du prophète Jonas

Les quatre chapitres de Jonas constituent chacun une séquence d’un caractère bien distinct et forment ainsi la division naturelle du livre.

Première partie : L’appel et la rébellion du prophète : Ch. 1

• 1. Le prophète Jonas et sa mission : 1. 1, 2
• 2. La fuite de Jonas : 1. 3, 4
• 3. Jonas et les marins : 1. 5-12
• 4. L’Éternel et les marins : 1. 13-16

Deuxième partie : La détresse et la délivrance du prophète : Ch. 2

• 1. La détresse et la confiance de Jonas : 2. 1-6
• 2. La délivrance de Jonas : 2. 7, 8, 11
• 3. Les leçons apprises : 2. 9, 10
• 4. Jonas, type du résidu juif
• 5. Jonas, type de Christ

Troisième partie : L’avertissement proclamé et écouté : Ch. 3

• 1. La mission accomplie : 3. 1-4
• 2. La repentance de Ninive : 3. 5-9
• 3. La miséricorde divine : 3. 10

Quatrième partie : La contestation du prophète et l’enseignement de Dieu : Ch. 4

• 1. L’irritation de Jonas : 4. 1-4
• 2. L’ombrage du kikajon : 4. 5, 6
• 3. Le ver du kikajon et le vent d’orient : 4. 7-9
• 4. L’enseignement de l’Éternel : 4. 10, 11