Jonas est un prophète de l’Éternel, reconnu en Israël, puisqu’une autre de ses prophéties, qui concernait le rétablissement de l’ancienne frontière du pays d’Israël, est citée en 2 Rois 14. 25. Cette dernière mention indique que Jonas a vécu au plus tard au 9e siècle avant Jésus Christ.
Nous savons peu d’autre chose de sa carrière. Quelques expressions toutefois indiquent qu’il était déjà expérimenté, voire âgé lorsqu’il a écrit son livre : “Je savais que tu es un Dieu miséricordieux” (4. 2) ; “Prends-moi ma vie, car mieux me vaut la mort que la vie” (4. 3, 8).
La mission que l’Éternel lui donne est claire et Jonas l’a parfaitement comprise. Il connaissait l’Éternel et sa puissance ; la crainte de l’Éternel était en lui (1. 9). Et pourtant, au lieu d’obéir, il s’enfuit. N’est-ce pas une tendance naturelle d’essayer de se soustraire à l’autorité divine lorsque notre volonté entre en conflit avec elle ? Mais quelle inconséquence pour celui qui connaît la puissance de Dieu ! “Où fuirai-je loin de ta face ? … si je fais ma demeure au bout de la mer ; là aussi ta main me conduira et ta droite me saisira” Psaume 139. 7-10.
Le chemin de Jonas nous est décrit avec beaucoup de détails : le point de départ, la destination1, le moyen de transport, le paiement du prix de sa place. On dépense parfois plus volontiers pour s’éloigner de Dieu que pour lui plaire. Mais on n’échappe pas plus à sa main en payant un tribut au monde qu’on ne peut gagner sa faveur avec de l’argent. “Et l’Éternel envoya un grand vent sur la mer”. C’est lui qui dispose de tout. Et il le fait en rapport avec la conduite des siens et le but qu’il se propose à leur égard. Tout au long de ce livre nous voyons que Dieu agit directement sur les circonstances (1. 4 ; 2. 1, 11 ; 3. 10 ; 4. 6, 7, 8).
Au milieu de la tempête, les marins prennent conscience du danger : ce sont des idolâtres et ils crient chacun à son dieu. Jonas dort profondément. Ce n’est pas le sommeil de la confianceMatthieu 8. 24 ; Actes 12. 6, mais celui d’une conscience insensible1 Thessaloniciens 5. 6. Et il faut qu’il soit réveillé par les marins qui sont scandalisés par son attitude et l’interrogent rudement. Jonas décline son identité et confesse le nom de l’Éternel. Il réalise que la tempête vient de Dieu et qu’il doit subir les conséquences de sa désobéissance ; c’est un signe de foi.
Jonas déclare : “Je suis Hébreu”. Il affirme, non sans fierté, appartenir au peuple de “l’Éternel, le Dieu des Hébreux” Exode 7. 16. Mais sa conduite renie ce lien entre Dieu et son peuple.
Nous sommes aussi en danger de nous glorifier de ce que Dieu nous donne alors que nous lui désobéissons. Une telle attitude appelle la correction par le Père qui nous aime et nous discipline comme ses enfants.
Par les mêmes circonstances extérieures, Dieu sait parler à toutes sortes d’hommes en même temps. Il a envoyé la tempête spécialement pour atteindre Jonas, mais il parle aussi aux marins idolâtres et leur fait connaître sa puissance. Leur conduite est alors marquée par la crainte et par la révérence envers Dieu. Quels ont été pour eux les résultats durables de cette rencontre ? Cette question est laissée en suspens, mais nous voyons que Dieu parle aux hommes qui sont éloignés de lui de bien des manières, notamment par son action à l’égard des croyants. La responsabilité de tous les hommes est mise en évidence.