Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Le Prédicateur connu sous le nom de L'Ecclésiaste
Sondez les Écritures - 3e année

Ecclésiaste 2. 1-23

Deux perspectives distinctes

1. Sous le soleil, tout est vanité (2)

Vanité de la joie terrestre : versets 1-3

Ni la nature, ni les travaux, ni même la sagesse ne peuvent donner un sens à la vie de l’homme. Le Prédicateur explore une autre piste, celle de la joie. Rechercher son bien-être, son plaisir, n’est-ce pas une bonne raison de vivre, très actuelle en tout cas ? Le Prédicateur discerne vite que cette joie terrestre fait aussi partie de la vanité de la vie. Le rire est folie car il voile la réalité derrière les frivolités. Même la joie plus réfléchie se termine par le chagrinProverbes 14. 13. Elle ne produit pas de changement réel ni durable dans notre condition humaine. Ce préliminaire situe tout ce que le Prédicateur nous dira ensuite sur le bonheur.

Alors le Prédicateur essaie de combiner le plaisir et la sagesse. Il veut faire une place à la folie jusqu’à ce que, dit-il, “je voie s’il est bon pour les humains d’agir ainsi sous le soleil pendant leur vie” (verset 3) 1.

Vanité des réalisations terrestres : versets 4-11

En quelques mots, le Prédicateur nous décrit le luxe qui était le sien. Il pouvait faire ce qu’il voulait (versets 10, 12, 25) sans être limité (versets 7, 9). Le tableau de sa prospérité est complet, la ressemblance avec notre société de consommation occidentale, intéressante. Tant de nos contemporains ont pour seul but, dans la vie, les biens matériels ou les plaisirs ! Ils veulent toujours plus, et plus que les autres, mais sont-ils satisfaits ?

L’expression – “je me suis” (versets 4, 5, 6, 8) – nous rappelle cet homme riche qui faisait tout pour lui même. Il pensait profiter de ses biens pendant longtemps. “Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ces choses que tu as préparées, à qui seront-elles ? Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche quant à Dieu” Luc 12. 20, 21.

Le Prédicateur ne s’est pas laissé griser par la réussite. Sa sagesse est demeurée avec lui (verset 9). Il garde un regard critique sur ses résultats. S’il a la joie d’avoir réussi ses projets, il a aussi conscience, avec le recul, que cela aussi est vanité, sans véritable avantage.

Vanité de la sagesse : versets 12-16

Il compare de nouveau la sagesse et la folie, en relation avec toute son activité. Sur un simple plan pratique, la sagesse est préférable à la folie, comme la lumière vaut mieux que les ténèbres. Il est plus facile de marcher le jour que la nuit. La sagesse est ainsi utile pour se conduire dans la vie, éviter les pièges, gouverner, préserver la vie, donner de la force (verset 14 ; comp. aussi 4. 13 ; 7. 12, 19).

Mais la sagesse ne peut être un secours total pour l’homme. En effet, elle ne préserve pas des circonstances inattendues, ni de l’oubli, ni surtout du mauvais usage qui pourra être fait des travaux du sage (versets 19, 21). Qu’a fait Roboam de tous les trésors de la maison de l’Éternel et de la maison du roi ? Il a dû les donner au roi d’Égypte1 Rois 14. 25. Hélas, beaucoup d’enfants de parents chrétiens ont utilisé leur culture, leurs richesses pour des entreprises vaines, parfois même pour combattre la foi chrétienne !

Premières conclusions : versets 17-23

Le Prédicateur a donc exploré les différentes pistes que l’homme emprunte à la recherche d’un bonheur durable. Il nous montre qu’elles aboutissent à des voies sans issue :

  • l’activité de l’homme ne peut enrayer le mal ;
  • la sagesse augmente le chagrin ;
  • les plaisirs étourdissent ;
  • le travail procure une certaine joie, mais sans avenir, accompagnée souvent de stress et de fatigue (verset 23).

A l’opposé, l’apôtre Paul donne une parole d’espérance pour notre foi : “abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur” 1 Corinthiens 15. 58.

Notes

1D’après la version : Bible à la Colombe.

Ecclésiaste 2

1J’ai dit en mon cœur : Allons ! je t’éprouverai par la joie : jouisa donc du bien-être. Et voici, cela aussi est vanité. 2J’ai dit au rire : [Tu es] déraison ; et à la joie : Que fait-elle ? 3J’ai recherchéb en mon cœur de traiter ma chair avec du vin, tout en conduisant mon cœur par la sagesse, et de saisir la folie, jusqu’à ce que je voie quel serait, pour les fils des hommes, ce bien qu’ils feraient sous les cieux tous lesc jours de leur vie.

4J’ai fait de grandes choses : je me suis bâti des maisons, je me suis planté des vignes ; 5je me suis fait des jardins et des parcs, et j’y ai planté des arbres à fruit de toute espèce ; 6je me suis fait des réservoirs d’eau pour en arroser la forêt où poussent les arbresd. 7J’ai acquis des serviteurs et des servantes, et j’en ai eu qui sont nés dans ma maison ; j’ai eu aussi des troupeaux de gros et de menu bétail, en grand nombre, plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem. 8Je me suis aussi amassé de l’argent et de l’or, et les trésors des rois et des provinces ; je me suis procuré des chanteurs et des chanteuses, et les délices des fils des hommes, une femme et des concubines. 9Et je suis devenu grand et je me suis accru plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem ; et pourtant ma sagesse est demeurée avec moi. 10Et quoi que mes yeux aient désiré, je ne les en ai point privés ; je n’ai refusé à mon cœur aucune joie, car mon cœur s’est réjoui de tout mon travail, et c’est là la part que j’ai eue de tout mon travail. 11Et je me suis tourné vers toutes les œuvres que mes mains avaient faites, et vers tout le travail dont je m’étais travaillé pour [les] faire ; et voici, tout était vanité et poursuite du vent, et il n’y en avait aucun profit sous le soleil.

12Et je me suis tourné pour voir la sagesse, et les choses déraisonnables et la folie ; car que fera l’homme qui viendra après le roi ? – ce qui a été déjà fait. 13Et j’ai vu que la sagesse a un avantage sur la folie, comme la lumière a un avantage sur les ténèbres. 14Le sage a ses yeux à sa tête, et le foue marche dans les ténèbres ; mais j’ai connu, moi aussi, qu’un même sort les atteint tous. 15Et j’ai dit en mon cœur : Le sort du fou m’atteint, moi aussi ; et pourquoi alors ai-je été si sage ? Et j’ai dit en mon cœur que cela aussi est vanité. 16Car jamais on ne se souviendra du sage, non plus que du fou, puisque déjà dans les jours qui viennent tout est oublié. Et comment le sage meurt-il comme le fou ? 17Et j’ai haï la vie, parce que l’œuvre qui se fait sous le soleil m’a été à charge, car tout est vanité et poursuite du vent. 18Et j’ai haï tout le travail auquel j’ai travaillé sous le soleil, parce que je dois le laisser à l’homme qui sera après moi. 19Et qui sait s’il sera un sage ou un sotf ? Et il sera maître de tout mon travail auquel j’ai travaillé et dans lequel j’ai été sage sous le soleil. Cela aussi est vanité.

20Alors je me suis misg à faire désespérer mon cœur à l’égard de tout le travail dont je me suis travaillé sous le soleil. 21Car il y a tel homme qui a travaillé avec sagesse, et avec connaissance, et avec droitureh, et qui laisse [ce qu’il a acquis] à un homme qui n’y a pas travaillé, pour être son partage. Cela aussi est vanité et un grand mal.

22Car qu’est-ce que l’homme a de tout son travail, et de la poursuite de son cœur, dont il s’est tourmenté sous le soleil ? 23Car tous ses jours sont douleur, et son occupation est chagrin ; même la nuit son cœur ne repose pas. Cela aussi est vanité.

Notes

alitt. : vois, ici et v. 24, etc.
bailleurs aussi : exploré.
clitt. : le nombre des, ici et 5. 17 ; 6. 12.
dlitt. : qui pousse en arbres.
eailleurs : sot, ici et v. 15-16.
fcomme 10. 3.
glitt. : tourné.
hou : habileté.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)