Ni la nature, ni les travaux, ni même la sagesse ne peuvent donner un sens à la vie de l’homme. Le Prédicateur explore une autre piste, celle de la joie. Rechercher son bien-être, son plaisir, n’est-ce pas une bonne raison de vivre, très actuelle en tout cas ? Le Prédicateur discerne vite que cette joie terrestre fait aussi partie de la vanité de la vie. Le rire est folie car il voile la réalité derrière les frivolités. Même la joie plus réfléchie se termine par le chagrinProverbes 14. 13. Elle ne produit pas de changement réel ni durable dans notre condition humaine. Ce préliminaire situe tout ce que le Prédicateur nous dira ensuite sur le bonheur.
Alors le Prédicateur essaie de combiner le plaisir et la sagesse. Il veut faire une place à la folie jusqu’à ce que, dit-il, “je voie s’il est bon pour les humains d’agir ainsi sous le soleil pendant leur vie” (verset 3) 1.
En quelques mots, le Prédicateur nous décrit le luxe qui était le sien. Il pouvait faire ce qu’il voulait (versets 10, 12, 25) sans être limité (versets 7, 9). Le tableau de sa prospérité est complet, la ressemblance avec notre société de consommation occidentale, intéressante. Tant de nos contemporains ont pour seul but, dans la vie, les biens matériels ou les plaisirs ! Ils veulent toujours plus, et plus que les autres, mais sont-ils satisfaits ?
L’expression – “je me suis” (versets 4, 5, 6, 8) – nous rappelle cet homme riche qui faisait tout pour lui même. Il pensait profiter de ses biens pendant longtemps. “Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ces choses que tu as préparées, à qui seront-elles ? Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche quant à Dieu” Luc 12. 20, 21.
Le Prédicateur ne s’est pas laissé griser par la réussite. Sa sagesse est demeurée avec lui (verset 9). Il garde un regard critique sur ses résultats. S’il a la joie d’avoir réussi ses projets, il a aussi conscience, avec le recul, que cela aussi est vanité, sans véritable avantage.
Il compare de nouveau la sagesse et la folie, en relation avec toute son activité. Sur un simple plan pratique, la sagesse est préférable à la folie, comme la lumière vaut mieux que les ténèbres. Il est plus facile de marcher le jour que la nuit. La sagesse est ainsi utile pour se conduire dans la vie, éviter les pièges, gouverner, préserver la vie, donner de la force (verset 14 ; comp. aussi 4. 13 ; 7. 12, 19).
Mais la sagesse ne peut être un secours total pour l’homme. En effet, elle ne préserve pas des circonstances inattendues, ni de l’oubli, ni surtout du mauvais usage qui pourra être fait des travaux du sage (versets 19, 21). Qu’a fait Roboam de tous les trésors de la maison de l’Éternel et de la maison du roi ? Il a dû les donner au roi d’Égypte1 Rois 14. 25. Hélas, beaucoup d’enfants de parents chrétiens ont utilisé leur culture, leurs richesses pour des entreprises vaines, parfois même pour combattre la foi chrétienne !
Le Prédicateur a donc exploré les différentes pistes que l’homme emprunte à la recherche d’un bonheur durable. Il nous montre qu’elles aboutissent à des voies sans issue :
A l’opposé, l’apôtre Paul donne une parole d’espérance pour notre foi : “abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur” 1 Corinthiens 15. 58.