La captivité de la maison de Juda à Babylone se situe entre les prophéties de Sophonie et d’Aggée. Celui-ci est, chronologiquement, le premier des trois prophètes de la période qui suit l’exil.
Aggée signifie « mes fêtes » ou « joyeux ». Nous ne connaissons rien sur son histoire personnelle. Il est mentionné en Esdras 5. 1 et 6. 14. Certains commentateurs ont conclu à la lecture du verset 3 du chapitre 2, qu’il avait dû connaître le premier temple. S’il en est ainsi, Aggée devait avoir au moins quatre-vingts ans au moment de sa prophétie.
Le premier verset de ce livre donne la date du premier message prophétique d’Aggée : la deuxième année du roi perse Darius 1er, dit “le Grand”, en l’an 520 avant J.-C. Deux mois plus tard, le jeune Zacharie commence également à proclamer son message – message dont la portée est plus étendue que celui d’Aggée.
L’examen des dates des cinq prophéties d’Aggée nous montre que son ministère s’est déroulé durant une période de quatre mois seulement.
Pour comprendre les prophéties d’Aggée et de Zacharie, nous devons soigneusement étudier le récit historique contenu dans le livre d’Esdras. Nous mentionnons ici uniquement les faits principaux de cette période :
Les Samaritains, une race métisséeEsdras 4. 1, 9, 10, proposent au
Alors, leurs récoltes deviennent très médiocres. La bénédiction du Seigneur manque sur tout leur travail. Aussi, le prophète les avertit que cette malédiction est consécutive au déplaisir de l’Éternel, parce que sa maison est délaissée : “Vous avez semé beaucoup, et vous rentrez peu ; vous mangez, mais vous n’êtes pas rassasiés ; vous buvez, mais vous n’en avez pas assez ; vous vous vêtez, mais personne n’a chaud ; et celui qui travaille pour des gages, travaille pour les mettre dans une bourse trouée” (1. 6).
Ce livre d’Aggée se situe entre les chapitres 4 et 5 du livre d’Esdras (comp. Esdras 5. 1).
Par le moyen d’Aggée, comme nous venons de le voir, Dieu veut atteindre la conscience d’un peuple attiédi, relâché, négligent et recherchant ses aises.
Mais ce message va bien au-delà de la période pendant laquelle Aggée parle. Sa portée, comme pour ceux prononcés par les prophètes précédents, s’étend jusqu’à la manifestation de l’heure de la gloire. Il parle du Messie, notre Seigneur, comme de “l’objet du désir de toutes les nations” et de ce temps où toutes les nations seront ébranlées. Il annonce le moment où la maison sera remplie de la gloire de Dieu. Ce passage est cité en Hébreux 12. 26, 27. Le Seigneur reviendra et apportera la gloire promise.
Le message d’Aggée est écrit dans un style littéraire très dépouillé, très différent de celui des prophètes avant la captivité ; il est simple et peu poétique, à l’inverse de celui utilisé par Ésaïe ou Nahum. Beaucoup de questions sont posées. L’ascendance d’Aggée n’est pas non plus mentionnée. Donc, rien pour attirer l’attention… Mais il parle au nom du Dieu d’Israël (1. 13) Esdras 5. 1, et c’est là l’essentiel !
Le résultat ne se fait pas attendre : “Et les anciens des Juifs bâtirent et prospérèrent par la prophétie d’Aggée, le prophète, et de Zacharie, fils d’Iddo. Et ils bâtirent et achevèrent, selon l’ordre du Dieu d’Israël” Esdras 6. 14.
Les deux chapitres contiennent cinq messages.