Entre les versets 9 et 10 de ce chapitre 2 se situe le commencement de la prophétie de Zacharie. Ce message montre clairement que tout déclin, chez ceux qui formaient le résidu d’alors, comme chez ceux qui constituent aujourd’hui le peuple de Dieu, a pour origine un mauvais état spirituel. Une activité dans le service du Seigneur ne saurait prospérer sans être accompagnée d’un état moral convenable. Or, il ne peut être maintenu que si l’on reste séparé de ce qui est contraire à la Parole.
Autrefois, le résidu ne pouvait s’occuper convenablement du travail pour Dieu qu’en se tenant séparé de tout ce qui était souillé, selon la loi. Aujourd’hui, au milieu des impuretés de ceux qui n’ont de chrétiens que le nom, le croyant qui se réclame du Seigneur doit se retirer de l’iniquité et se purifier de tout vase à déshonneur, s’il désire être “utile au Maître, préparé pour toute bonne œuvre”.
La question posée ici aux sacrificateurs met en évidence deux vérités importantes qui doivent gouverner la vie quotidienne de ceux qui désirent répondre à la pensée de Dieu en un jour de ruine.
Hélas ! Les fils de Juda agissaient selon ce faux principe – ils ne veillaient pas à être sanctifiés – et le travail de leurs mains, ainsi que leurs sacrifices, étaient de ce fait souillés aux yeux de l’Éternel. Ils n’avaient pas compris que toute leur activité n’était pas agréée par Dieu (verset 14). Elle tenait plus du sacrifice de Caïn que de celui d’Abel. Comme les Galates, “ayant commencé par l’Esprit”, ils étaient maintenant en danger de finir “par la chair” Galates 3. 3. Ils oubliaient la purification, la vraie, dans la confession et la foi.
Ils ont maintenant à considérer les voies de Dieu (et non plus les leurs, comme au premier chapitre) ! L’Éternel avait agi à leur égard selon sa discipline gouvernementale, les frappant “par la brûlure et la rouille et la grêle” 1 (verset 17) Deutéronome 28. 22. Il voulait qu’ils se séparent de ce qui les souillait, qu’ils cessent de mal faire d’abord, pour apprendre ensuite à bien faire. Et pourtant, aucun d’eux n’était revenu à lui (verset 17) Amos 4. 6-11. Quelle condescendance dans l’expression du prophète : “je vous prie” (verset 15) !
Cette promesse est donnée aussitôt après le rappel des faits : plus de semence dans le grenier ; “la vigne, et le figuier, et le grenadier, et l’olivier n’ont pas porté de fruit”. À vue humaine, aucune espérance : Dieu va pouvoir agir. Quel encouragement à compter seulement sur la grâce de Dieu, à se fortifier dans cette grâce merveilleuse !
Ce sérieux avertissement – qui est en même temps un grand encouragement – ne trouve-t-il pas un écho chez le peuple de Dieu aujourd’hui ? D’un côté, nous sommes avertis que, dans la marche pratique, tout écart qui nous placerait en dehors de la lumière que Dieu nous a donnée sur les préceptes qui gouvernent sa maison, amènera sa répréhension et sa discipline. Inversement, dès que nous agissons à la lumière de la vérité, dans l’obéissance à sa Parole, nous sommes bénis.
Le dernier message est envoyé à Zorobabel. Tout en étant une parole de grand encouragement pour le peuple2, il s’adresse plus spécialement à celui qui était un instrument entre les mains de Dieu pour amener le peuple à obéir à sa Parole. Sa portée prophétique est évidente. Zorobabel, descendant de David, est un type de Christ.
Le message du verset 6 est répété à ce conducteur princier, qui avait peut-être été troublé par cette majestueuse annonce prophétique. Certains nouveaux détails sont apportés, qui peuvent maintenant être mieux appréciés par Zorobabel (verset 22). La terre et les cieux seront ébranlés, les trônes seront abattus, la puissance des nations (les dix rois de Daniel 2) sera détruite. La “pierre détachée sans mains” mettra fin, par la bataille d’Armagédon, à la puissance militaire des nations.
“En ce jour-là, dit l’Éternel des armées, je te prendrai, Zorobabel, fils de Shealthiel… et je te mettrai comme un cachet ; car je t’ai choisi” (verset 23). Par cette figure du cachet, Zorobabel et Israël apprennent :
Au-delà de Zorobabel, l’Esprit de Dieu a en vue l’exaltation de celui dont il est le type, le Seigneur Jésus Christ. D’ailleurs, l’expression “mon serviteur” est souvent employée pour Christ, dans la ParoleÉsaïe 42. 1 ; 52. 13. Ainsi, Zorobabel est le gage pour Israël que la descendance du roi David engendrerait un jour le Messie promis.
Ce passage de l’A.T. donne un avant-goût de ce que nous lisons de Christ dans le N.T. Ces pensées sont beaucoup plus développées dans la lettre de Paul aux Corinthiens : “Autant il y a des promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l’amen”. L’empreinte de Christ sera mise sur toute la scène créée, “à la gloire de Dieu par nous” 2 Corinthiens 1. 21, 22.
Et nous, chrétiens de cette fin du deuxième millénaire, avons-nous sur nous “l’empreinte” de Christ, de manière évidente à tous ?
Le livre d’Aggée se termine donc par une prophétie qui annonce la venue de celui que nous adorons comme notre Sauveur et notre Seigneur. Nous attendons l’accomplissement des conseils de Dieu à l’égard de son Bien-aimé. Ils se réaliseront d’une manière encore plus merveilleuse qu’Aggée ne pouvait le saisir. Lors de sa venue, le Seigneur apparaîtra avec une grande gloire à tout l’univers.
La rouille, maladie des graminées, est due à un excès d’humidité ; la brûlure, à un excès de chaleur causé par le vent d’est, le vent du désert (Genèse 41. 6) – et il est frappant de voir que Dieu se sert encore aujourd’hui de ce genre de fléau.
La conséquence de ces mauvaises conditions climatiques est donnée au verset 19. Depuis trois mois, le réveil avait eu lieu ; et pourtant, ils n’avaient pas encore eu de récoltes, étant encore sous les conséquences de leur péché… Les suites douloureuses des péchés anciens se prolongent bien souvent au-delà du moment où il y a eu repentance et conversion.