Un seul message avait suffi pour remettre le peuple au travail. Trois autres seront nécessaires pour l’encourager à continuer. Comme nous sommes prompts au découragement !
Tandis que se poursuivait le travail, celui qui lit dans les cœurs pouvait voir que les fils de Juda s’étaient découragés : du fait de leurs moindres ressources, de leur petit nombre et du manque d’ouvriers habiles, le temple ne pouvait avoir la splendeur de celui édifié par Salomon.
Un mois plus tard – seulement ! – le prophète apporte un nouveau message pour faire face à leur abattement et pour les encourager à poursuivre le travail de la maison de Dieu.
Il date du vingt et unième jour du septième mois1, jour qui correspondait au septième jour de la fête des tabernacles. Le jour suivant, le huitième, parle d’éternité. Un encouragement de plus…
Il est particulièrement adressé à ceux qui, très âgés parmi eux – dont Aggée lui-même ? – pouvaient avoir quelques souvenirs de la magnificence du temple de Salomon, détruit par Nebucadnetsar. Le message commence ainsi : “Qui est de reste ?” c’est-à-dire : reste-t-il parmi vous quelqu’un qui a “vu cette maison dans sa première gloire, et comment la voyez-vous maintenant” ? Une telle question peut provoquer de nouvelles larmesEsdras 3. 122 témoignant aussi d’une juste humiliation “sous la puissante main de Dieu”. Mais cela prépare à recevoir l’exhortation encourageante qui suit aussitôt : “Mais maintenant, sois fort…”
De nos jours aussi, maintenir les grands principes de la maison de Dieu peut apparaître aux yeux de beaucoup de chrétiens “comme rien”. La chair, tendant toujours à se donner de l’importance, l’insignifiance des résultats visibles pourraient décourager la foi. Tout doit reposer sur la puissance de Dieu, sinon le travail ne peut s’accomplir selon sa pensée.
Aussi, Aggée est-il venu apporter le réconfort et l’espérance. Selon sa promesse, Dieu se tient près des fidèles abaissés et humiliés qui se confient en luiSophonie 3. 12. Après leur avoir parlé de la gloire passée, il leur rappelle quelles sont ses ressources présentes (versets 4-7) et les encourage à considérer la gloire future (versets 6-9).
Dans les versets 4 et 5, les fidèles sont incités à trois reprises à se fortifier : “Mais3 maintenant4, sois fort, Zorobabel, dit l’Éternel, et sois fort, Joshua, fils de Jotsadak, le grand sacrificateur, et soyez forts5, vous, tout le peuple du pays6, dit l’Éternel, et travaillez” (comp. 1 Chroniques 28. 20). Puis, leurs ressources sont rappelées :
Le don du Saint Esprit, après l’ascension glorieuse du Seigneur, est encore plus merveilleux. Cette personne divine est venue habiter dans chaque membre du corps de ChristJean 14. 16. Il est toujours présent en nous pour nous guider dans toute la vérité, pour nous annoncer “les choses qui vont arriver” et prendre de ce qui est à Christ pour nous le communiquer.
La parole de l’Éternel leur donne d’autres encouragements, en dirigeant leurs pensées vers la venue de Christ et vers la puissance et la gloire de son apparition (verset 6 à 9). La maison semble “comme rien” en comparaison de “sa première gloire”, quand Dieu avait condescendu à venir y habiter dans la nuée2 Chroniques 5. 14.
Remarquons qu’il est parlé de la première gloire de cette maison, et non de la gloire de la première maison. Cette maison reste toujours la même, c’est la maison de Dieu7. Les Juifs diront ensuite au gouverneur : “Nous bâtissons la maison qui fut bâtie anciennement…” Esdras 5. 11-13.
C’est vrai aussi de la maison de Dieu, actuellement. Elle est édifiée “sur le fondement des apôtres et prophètes, Jésus Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin” Éphésiens 2. 19, 20. “Personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ” 1 Corinthiens 3. 11-17. Nous avons à édifier, à construire sur ce fondement avec des matériaux éprouvés, mais personne ne peut prétendre fonder ou bâtir « son » église.
Le chrétien pieux est invité à mettre dans la balance la peine engendrée par le travail d’un moment, et la gloire à venir2 Corinthiens 4. 17. Christ, “l’objet du désir de toutes les nations viendra” 8 et sa présence remplira la maison d’une gloire plus grande encore. La maison, en elle-même, n’est pas glorieusePsaume 26. 8 ; c’est la présence de Dieu qui fait sa gloire. Cette prophétie s’est déjà accomplie partiellement, quand, dans les évangiles, la vraie nuée de gloire – Christ – est venue au temple. Mais elle le sera pleinement lors de sa seconde venue. “Encore une fois, ce sera dans peu de temps”. Tous les âges de l’humanité sont inclus dans ce “peu de temps” sur le calendrier divin : pour Dieu, “mille ans sont comme un jour”.
À l’époque du retour de captivité des fils de Juda, les empires de cette terre avaient une apparence très impressionnante, et le travail fait par les fidèles pour reconstruire la maison de Dieu semblait très insignifiant. Mais, malgré l’apparence extérieure, le reste du peuple était engagé dans un travail qui subsistera et sera manifesté à la gloire du Seigneur, quand tous les royaumes de la terre auront été réduits en poussière. Le Messie est venu une première fois, mais ce n’était pas encore le temps d’établir un royaume de bénédiction, de gloire et de paix sur la terre. Les Juifs et les nations l’ont crucifié.
Le temps actuel correspond au mystère de l’Église, “mystère caché dès les siècles en Dieu” Éphésiens 3. 9 : il n’a donc pas été révélé aux prophètes de l’A.T. C’est aussi le temps des nations : un temps où, établies par Dieu, elles exercent l’autorité. Ce temps prendra fin par l’ébranlement de ces nations, des cieux et de la terre. Le Messie apparaîtra à nouveau, apportant la bénédiction promise aux nations. L’argent et l’or, qui appartiennent à Dieu, seront apportés par les nationsÉsaïe 60. 9.
Ainsi, on trouve, en figure, dans ce passage la rédemption (“l’argent”), la justice (“l’or”), la gloire et la paix futures ; ils seront en honneur sur la terre – et non plus seulement dans le cielLuc 19. 38.
Pour soutenir les croyants dans le sentier de la foi, l’épître aux Hébreux mentionne cette prophétie. Elle nous rappelle que les choses qui se voient dans le monde d’aujourd’hui, si grandioses qu’elles paraissent, vont disparaître. Mais le peuple de Dieu appartient à un royaume inébranlable. C’est pourquoi “retenons la grâce par laquelle nous servions Dieu d’une manière qui lui soit agréable, avec révérence et avec crainte” Hébreux 12. 25-29.