L’apôtre a déjà évoqué son départ (1. 14) ; il donne maintenant les derniers et tendres soins d’un berger à ses brebis, à ceux qu’il appelle à plusieurs reprises : “bien-aimés” (versets 1, 8, 14, 17). Il fait appel à leur intelligence spirituelle maintenue dans la pureté1 Pierre 1. 22 et capable ainsi d’apprécier la parole de Dieu. Ces croyants avaient d’abord, comme Juifs, été enseignés dans les Écritures prophétiques de l’A.T. (verset 2). L’enseignement chrétien s’y était joint maintenant, selon “le commandement du Seigneur et Sauveur par les apôtres”. Cette doctrine s’impose à nous comme aux premiers chrétiens. La parole de Dieu a été complétée dès ce temps-là ; aucun commandement, aucune révélation nouvelle n’ont été donnés à l’Église. Pierre ne parle d’aucune autre parole à venir.
Seul un ferme attachement à la parole de Dieu peut nous préserver de l’erreur des pervers (verset 17 ; chapitre 2), et des insinuations moqueuses des incrédules (chapitre 3). Pierre nous rapporte les propos de ces moqueurs, Jude nous décrit leur marcheJude 18, 19, Paul nous dépeint leur caractère2 Timothée 3. 1-5. Ces descriptions prophétiques sont effrayantes, et nous font comprendre le jugement qui est suspendu sur leur tête (verset 7).
Les incrédules qui tournent en dérision la parole de Dieu n’ont pas manqué au cours des siècles. En face de l’attente d’Israël, les descendants d’Ésaü se moquent : “Sentinelle, à quoi en est la nuit” Ésaïe 21. 11, 12 ? Le matin se lèvera pour les fidèles ; les incrédules resteront pour toujours dans la nuit. Ils sont déjà dans les ténèbres, “marchant selon leurs propres convoitises”. La nuit est fort avancéeRomains 13. 12 ; le rationalisme moderne qui rejette toute révélation divine a recouvert la chrétienté d’un voile opaque. Le matérialisme et la corruption des mœurs qui l’accompagne ont achevé de remplacer la foi chrétienne par une religion formaliste.
“Où est la promesse de sa venue ?” disent les moqueurs. Entre d’autres précieuses promesses (1. 4), celle-ci est un des fondements de l’enseignement apostolique (1. 16). Elle est la “bienheureuse espérance” des croyants, mais la chrétienté dans son ensemble s’en désintéresse, et les moqueurs l’écartent de leurs pensées. Ceux-ci vivent pour le jour d’aujourd’hui : “Mangeons et buvons” ; quant au jour qui suit : “Demain sera comme aujourd’hui et encore bien supérieur” Ésaïe 56. 12. Ils refusent d’envisager l’avenir selon la révélation des Écritures, parce qu’ils veulent ignorer ce qui a eu lieu dans le passé. Les générations précédentes ont disparu, disent-ils, et rien n’a changé dans le cours des événements, rien n’a bougé dans les cimetières (verset 4) ; le monde est toujours le même depuis le commencement. Ils admettent donc malgré tout que la création a eu un point de départ : lequel ? Ils n’en savent rien, mais rejettent la puissance créatrice de la parole de Dieu (verset 5). Pour eux, la description de la GenèseGenèse 1. 9, 10 que l’apôtre rappelle (verset 5), n’a pas de sens et le déluge (verset 6) n’est qu’une légende. Ils verront bientôt le résultat de leur folle impiété et du défi adressé au Créateur. Celui par qui et pour qui toutes choses ont été créées, et par qui elles subsistentColossiens 1. 16, 17, fera comparaître devant lui ces créatures impies, pour le jugement (verset 7). Prenons garde de ne jamais nous asseoir en compagnie des moqueursPsaume 1. 1 !
Le Seigneur viendra premièrement pour enlever au ciel les croyants de tous les temps. Il reviendra ensuite avec eux tous, pour régner en gloire. Le jour du Seigneur (verset 10) se lève à ce moment-là ; il est introduit par des jugements à la fois guerriers et judiciaires sur tous les opposantsMatthieu 25. 11-46 ; 2 Thessaloniciens 1. 7-10 ; Apocalypse 19. 11-21. Puis le Seigneur instaure le règne millénaire de justice et de paix ; toute créature se prosternera devant lui. Tout ce qui concerne ce jour (excepté sa fin) est déjà largement développé dans l’A.T. que possédaient les Juifs. Ce n’est donc pas de ce jour que se moquent les incrédules, mais de la promesse de sa venue. L’apôtre leur répond en annonçant le jugement qui aura lieu au début et à la fin de ce jour-là (verset 10).
L’apôtre parle du début de ce jour en ces termes : “Le jour du Seigneur viendra comme un voleur” (verset 10). Jésus Christ manifestera sa gloire au monde entier, pour la frayeur de ceux qui sont “de la nuit” Hébreux 9. 28 ; 1 Thessaloniciens 5. 1-4 ; Apocalypse 3. 3, mais pour la joie de ceux qui l’attendent. Vers la fin du jour du Seigneur et de son règne aura lieu un dernier jugement des hommes vivant sur la terre ; il atteindra ceux qui s’opposeront à Christ sous l’instigation du diable qui aura été délié à cette périodeApocalypse 20. 7-10. Les cieux et la terre auront été préservés aussi en vue de ce jugement final, “gardés pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies” (verset 7). Le Seigneur en aura fini avec l’homme méchant sur la terre. Sa gloire se sera déployée en grâce, mais aussi en justice et en jugement dans ce monde où il a été méprisé et crucifié. Alors le Créateur pourra plier les œuvres de ses mains comme un vêtement dont on n’a plus l’usageHébreux 1. 10-12, et tout sera changé.
La terre n’est donc pas éternelle ; les moqueurs pensent que la matière l’est. Pour les croyants, c’est la Parole qui est éternelle1 Pierre 1. 25, et c’est elle qui aura le dernier mot (verset 7). Comme elle a tiré le monde du néantHébreux 11. 3, elle le fera disparaître dans la dissolution (verset 10). Dieu avait promis que le monde ne serait plus détruit par le délugeGenèse 9. 11 ; Ésaïe 54. 9, mais il avait dit à Noé : “tant que seront les jours de la terre” Genèse 8. 22. Il laissait donc entendre qu’ils prendraient fin. Toute la création matérielle s’embrasera donc subitement sur l’ordre du Seigneur tout-puissant. Toutes les œuvres des hommes, dont ils auront tiré leur gloire, disparaîtront en un instant ; elles feront place à ce qui est de Dieu : la création éternelle (verset 13). Dans ce chapitre, l’apôtre ne fait pas allusion au royaume millénaire, mais passe dans le même verset (verset 10) du temps de son introduction à sa fin. Le jour du Seigneur s’achève avec le jugement des incrédules qui seront ressuscités pour la mort éternelle1 Corinthiens 15. 24 ; Apocalypse 20. 11-15. Alors commencera le jour de Dieu (verset 12).
Pierre exhorte maintenant à la patience ses “bien-aimés” qui souffrent dans un tel monde. Le Seigneur, lui, est patient ; il ne mesure pas le temps comme nous (verset 8). “La promesse de sa venue” (versets 4, 9) a été renouvelée lors de son ascension dans la gloire. Depuis lors, le jour du salut se poursuit (verset 15) 2 Corinthiens 6. 2 ; nous sommes encore dans ce temps favorable où le Dieu d’amour offre sa grâce à tous. Son désir est que tous les hommes soient sauvés, Juifs (verset 9) et nations1 Timothée 2. 4 ; Romains 1. 16 ; Ézéchiel 18. 23 ; 33. 11. Sommes-nous tous “venus à la repentance” ?
Dieu ordonne maintenant aux hommes de se repentirActes 17. 30. Tous ont eu la connaissance de Dieu, ne serait-ce que par le témoignage de la création ou de leur conscienceRomains 1, 2. La venue du Seigneur marquera pour tous les hommes la fin du temps de la grâce. L’apôtre l’affirme et montre que le Seigneur patiente jusqu’à ce terme mais pas au-delà. Beaucoup s’interrogent sur la fin du monde, et vivent sans contrainte en pensant que les choses demeureront stables encore longtemps (verset 4) ; ils périront, dit l’apôtre. Le croyant, lui, pourrait se lasser en voyant croître l’iniquité ; il lui tarde de voir le Seigneur mettre fin à cet état de choses (verset 9). Qu’il pense aux âmes perdues que Dieu veut encore sauver, et qu’il leur indique le chemin du salut !