Comme d’autres apôtres, Pierre se présente humblement comme esclave de Jésus Christ. Il se met aussi au rang de ceux auxquels il s’adresse, lorsqu’il évoque ce qu’ils ont en commun : une même foi, de grande valeur. Cette foi chrétienne comprend l’ensemble des révélations et des bénédictions que Dieu avait gardées en réserve pour son peuple actuel. En faisant partie d’un peuple nouveau1 Pierre 2. 10, ces croyants juifs ne perdaient rien des grandes et précieuses promesses de Dieu (verset 4). Ils étaient joints aux croyants des nations qui étaient autrefois loinÉphésiens 2. 13, mais que Dieu avait fait approcher selon sa justice et sa fidélitéÉsaïe 45. 21, 22 ; 49. 6. Tous étaient parvenus à la connaissance du Dieu de grâce et de paix par le Seigneur Jésus (verset 2). Tous avaient reçu un trésor commun pour prix de leur foi.
Ces deux versets nous rappellent que Dieu est celui qui donne, non pas celui qui demande. Il offre tout, et de telle manière que le croyant est arraché au “bourbier de corruption” 1 Pierre 4. 4 pour être placé en face de la gloire divine. Dieu n’impose plus à l’homme une règle de vie, mais il lui offre une puissance de vie par l’Esprit Saint en vue d’une marche fidèle2 Timothée 1. 7. Par une “vraie connaissance” de ce qu’il est, il forme dans le cœur des sentiments intimes de piété. Il présente à la foi du croyant une gloire invisible, inaccessible à l’homme naturelRomains 3. 23, mais contemplée dans l’excellence de la personne de Christ12 Corinthiens 4. 6. Abraham et Paul en ont été illuminés au jour de leur appelActes 7. 2 ; 26. 13, et chaque croyant peut l’être aujourd’hui1 Thessaloniciens 2. 12.
À cette gloire et à cette excellence divines sont liées des promesses qui dépassent en grandeur et en prix celles faites à Israël. L’Esprit Saint promis était venu, la relation vitale de ces croyants avec Dieu était réalisée2 Timothée 1. 1 ; Tite 1. 2 ; 2 Corinthiens 7. 1, l’héritage éternel promisHébreux 9. 15 leur était réservé dans les cieux1 Pierre 1. 4. Le Seigneur était attendu, selon sa promesse, pour les introduire dans une nouvelle création (3. 4, 9, 13). Dieu offrait ainsi à ces croyants, à travers ces promesses de bénédiction, une vision de gloire ; il les faisait participer moralement à sa nature divine.
Tel est l’immense privilège de l’homme né de Dieu1 Jean 3. 9. Son appel céleste l’introduit dans un domaine merveilleux et lui permet d’échapper à la terrible corruption qui a envahi le monde. La convoitise entraîne les hommes au péché et les conduit à la mortJacques 1. 14, 15. Le croyant est retiré par grâce de ce présent siècle mauvaisGalates 1. 4.
Le croyant fidèle s’approprie donc par la foi les promesses divines. Avec diligence, il ajoute à sa foi une suite de qualités qui se développent spirituellement en lui, pour l’affermir dans la connaissance du Seigneur Jésus (verset 8).
Ces qualités sont donc la preuve, lorsqu’elles abondent dans le croyant, que celui-ci connaît bien le Seigneur et qu’il désire l’honorer. Il ne reste pas oisif (inactif), ni stérile (sans fruit). La “pleine connaissance” du Seigneur (versets 2, 3, 8) est le fondement d’une conduite digne de lui dans un chemin de lumière.
Le chrétien qui détourne ses regards de Christ devient aveugle : il ne voit plus l’invisible. Ses regards se portent sur ce qui est près de lui, il est gagné par le souci et l’amertume. Il peut à nouveau être happé par la corruption qui est dans le monde (verset 4), revenir à ses péchés d’autrefois, oublier la valeur du sang de Christ qui purifie de tout péché.
Nous comprenons l’injonction de l’apôtre qui nous met en garde contre une telle faillite. Le croyant doit garder un œil simple, fixé sur Christ ; ainsi son corps est rempli de lumièreMatthieu 6. 22, 23. Il s’affermit dans la grandeur de son appel (verset 3) et de son élection1 Pierre 1. 2. Il vit dans la richesse des choses promises par son Dieu ; il est gardé par ses soins jusqu’au jour de la gloire1 Pierre 1. 5 ; Jude 24. Il aperçoit dans le lointain le portail éternel qui s’élèvera bientôt au passage du Roi ; il entrera bientôt lui-même dans ce royaume inébranlablePsaume 24. 7-10 ; Hébreux 12. 28.