C’est le jour éternel qui verra le parfait accomplissement de tout ce que Dieu s’est proposé selon ses conseils de grâce et de gloire. Dieu sera tout en tous1 Corinthiens 15. 28. Sa gloire ne sera plus profanée par l’activité maléfique de créatures célestes ou terrestres ; le temps de l’homme aura trouvé sa fin. L’apôtre revient sur le fait que la création actuelle sera dissoute. Elle a été souillée par le péché pendant des millénaires. Il faut qu’elle disparaisse, pour faire place à un domaine où le péché n’entrera jamais, où tout sera conforme à la sainteté de Dieu. C’est donc en vue de ce jour de Dieu que les cieux et la terre de maintenant seront brûlés entièrement.
Mais en annonçant cet événement terrible, l’apôtre exerce aussi nos consciences. Le croyant fidèle sait quel est l’état moral du monde, il en connaît la fin. Il se conduit en toutes choses comme étant déjà de cette création qui ne passera pas. Il manifeste dès maintenant les caractères moraux du saint jour de Dieu. Dans la première épître, le croyant est exhorté à être saint dans toute sa conduite1 Pierre 1. 15 en considérant la grâce qui sera apportée à la révélation de Jésus Christ. Ici le fidèle vit de piété et se conduit dignement, dans la séparation du mal, parce que ce monde va bientôt disparaître1 Corinthiens 7. 29-31 ; Éphésiens 2. 3 ; 4. 17-19.
Nous attendons un jour meilleur, celui de Dieu. Nous devons hâter sa venue : servir avec zèle et empressement dans la perspective et dans l’esprit de ce jour qui approche. Nous ne mettons pas nos cœurs dans les choses qui nous entourent, car nous leur appliquons déjà ce jugement final : elles seront toutes dissoutes en un moment. Est-ce bien ainsi que nous plaçons nos vies sous le regard de Dieu ? Lui le sait ; les hommes aussi peuvent le voir avec étonnement si nous sommes fidèles ; c’est certainement la meilleure réponse à donner aux moqueurs des derniers jours.
Dieu n’a pas créé les mondes en vue de leur destruction, mais pour la gloire de son Fils. Celle-ci brillera de toute manière lorsque le Fils de Dieu héritera de toutes les merveilles de la nouvelle création. Mais le péché et la mort sont entrés dans ce monde par la faute de l’homme. Dieu le savait à l’avance, c’est pourquoi il avait dans ses plans éternels quelque chose de meilleur qui ne serait jamais corrompu. Dans la création de Dieu qui subsistera à toujours, toutes choses sont faites nouvelles dans tous les domaines2 Corinthiens 5. 17 ; elles sont parfaites, car elles sont toutes de lui. Elles trouvent leur origine en Christ et dans sa perfectionApocalypse 3. 14 ; il en est aussi le but finalApocalypse 21. 5, 6.
La création des nouveaux cieux et de la nouvelle terre était l’une des promesses de Dieu données à son peuple. Sa réalisation marquera l’achèvement du travail divin ; Dieu pourra dire : “C’est fait”. Dans un sens, Dieu créera un ordre moral renouvelé, sous le règne de ChristÉsaïe 65. 17 ; 66. 221. Selon la prophétie d’AggéeAggée 2. 6, lors de l’instauration de ce règne, la terre et le ciel seront secoués et le mal chassé. Le péché ne dominera plus et la terre sera purifiée ; Satan, le séducteur des hommes et le chef du mal, sera lié. Mais dans l’épître aux Hébreux, l’Esprit Saint interprète la parole du prophète dans un sens plus large et nous conduit aux choses immuables, à l’état éternelHébreux 12. 26, 27.
La justice de Dieu caractérisera cette création nouvelle, car le péché ne sera plus, ni la mort qui est son salaire. Dans le temps présent, la justice de Dieu est bafouée, et le croyant fidèle en souffre1 Pierre 3. 14 ; bientôt cette justice s’exercera en jugement lorsque Christ viendra pour juger la terreActes 17. 31. Puis elle caractérisera son règneÉsaïe 32. 1 ; le mal sera réprimé et la paix établie sur la terre. Mais la justice de Dieu ne pourra habiter que dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre qui remplaceront la création actuelle. Là, plus de péché ni de mal, plus d’erreur ni de mensonge, “tout est de Dieu”, du Dieu juste et saint, mais aussi du Dieu Sauveur.
Le croyant fidèle est donc dans l’attente sanctifiante de cet état de perfectionHébreux 11. 40. Il désire être trouvé sans reproche devant Dieu. Nous sommes déjà saints et irréprochables devant lui en ChristÉphésiens 1. 4 ; Colossiens 1. 22, mais notre marche doit correspondre à cette position (verset 14) Philippiens 2. 15. Cette pureté dans notre conduite ne peut être réalisée, comme le laisse entendre l’apôtre, que dans des relations de paix avec notre entourage, principalement avec nos frères dans la foi. Avons-nous bonne conscience sur ce point ? Pensons à ce jour où nous tous, enfants de Dieu, serons “placés irréprochables devant sa gloire, avec abondance de joie” Jude 24. Vivons déjà dans l’esprit de ce jour !
“La patience de notre Seigneur est salut”, rappelle encore l’apôtre (versets 9, 15) ; chaque jour de grâce est un jour de salut pour beaucoup d’âmes, c’est ainsi que nous devons l’estimer. L’épître aux Hébreux parle à ces croyants juifs d’un “si grand salut” Hébreux 2. 3, et les exhorte à la patience. Dans toutes ses lettres, l’apôtre Paul proclame l’évangile du salut, qui est avant tout celui de la grâce de DieuÉphésiens 1. 13 ; Actes 20. 24.
Remarquons la manière affectueuse dont Pierre parle de Paul ; il ne lui tient pas rigueur de la juste répréhension d’AntiocheGalates 2. 11, mais l’appelle “notre bien-aimé frère”. Il reconnaît dans ses écrits la sagesse de Dieu qui lui a été donnée et l’inspiration de ses épîtres qu’il met au rang des “autres écritures”. Dieu a jugé bon de nous certifier, par la plume d’un autre apôtre, que les écrits de Paul inclus dans le canon des Écritures font partie intégrante de la vivante et permanente parole de Dieu.
Certes, il y a des choses difficiles à comprendre dans ces écrits, dit Pierre. Mais l’Esprit de Dieu éclaire l’esprit de l’homme qui se place dans sa lumière1 Corinthiens 2. 9-16 ; dans cette disposition d’esprit, l’homme pieux croit cette parole et la met en pratique. Ceux qui la lisent sans l’intention de s’y soumettre restent “ignorants” ; ils tordent l’Écriture en prétendant l’interpréter, ils seront détruits par elle (verset 16) Jean 12. 48 ; Apocalypse 19. 13.
Dans cette deuxième épître, l’apôtre Pierre donne “à l’avance” un tableau prophétique de l’incrédulité et de la corruption des derniers jours du christianisme. Le fidèle y “échappe” par une vie de foi, de piété, de patience, d’amour. Mais il doit constamment veiller et tenir ferme pour ne pas se laisser “entraîner par l’erreur des pervers”, c’est-à-dire par la tromperie d’hommes sans foi ni loi. Il ne se laisse pas non plus intimider par les moqueries de matérialistes adeptes d’une religion de formes. À l’impiété de ces gens-là (verset 7) fait face la piété du fidèle, qui se nourrit de Jésus Christ connu dans sa grâce (verset 18). Cette connaissance l’affermit, le développe dans sa stature spirituelle1 Pierre 2. 3 ; elle le protège des erreurs et des souillures (1. 2, 3, 8 ; 2. 20). La grâce du Seigneur est le dernier mot de l’apôtre ; elle suffit au croyant dans les circonstances actuelles les plus éprouvantes2 Corinthiens 12. 9, 10 ; elle brillera en gloire pour l’éternité (verset 18).