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Essayer maintenant
Le début de ce chapitre nous a rappelé que ce monde gît dans le mal ; il s’en va, avec sa convoitise1 Jean 2. 17 ; 5. 19. Pierre nous a remis en mémoire la destruction de toute chair au jour du déluge. Le jugement est à nouveau près d’atteindre l’humanité qui se complaît dans le péché ; le juge se tient déjà à la porte (verset 5). Dieu manifeste une grande patience pendant le temps où sa grâce est offerte ; mais lorsque la destruction viendra, elle sera subite1 Thessaloniciens 5. 2, 3.
Le croyant considère toujours ce monde comme moralement jugéJean 12. 31 ; 16. 8-11. Il s’en tient à l’écart, par amour pour le Seigneur Jésus qui l’en a retiré au prix de son sacrificeGalates 1. 4. Il vit dans la sobriété ; il ne peut pas user à son gré même des choses légitimes, “car la figure de ce monde passe”, dit l’apôtre Paul1 Corinthiens 7. 31. La tempérance, la modération en toutes choses, une vie de piété, voilà ce qui plaît à Dieu.
Pierre exhorte le croyant à la vigilance, jointe à la dépendance par la prière. Il avait lui-même négligé de veiller et prier afin de ne pas entrer en tentationMatthieu 26. 40, 41 ; il en a tiré la leçon. La prière est la respiration de l’âme ; elle rapproche de Dieu, maintient en éveil et protège des artifices du diable (5. 8).
Nous donnons la preuve de notre piété en aimant nos frères en toutes circonstances. L’âme du croyant fidèle est pure, dépouillée du mal (1. 22) ; elle peut aimer, et l’amour fervent pour les frères est une manifestation de la vie divine qui ne trompe pas. L’amour est la qualité dominante du chrétien : “avant toutes choses”. S’il manque, aucune autre vertu n’a de valeur, aucune action ne peut être approuvée de Dieu1 Corinthiens 13. 1-3.
“L’amour couvre une multitude de péchés” (verset 8). L’amour prévient d’abord. L’apôtre Paul, pendant son séjour au milieu des Éphésiens, n’avait pas ménagé sa peine durant trois ans pour prévenir et avertir chacun d’euxActes 20. 31. Combien de chrétiens seraient gardés de pécher, si nous accomplissions fidèlement ce service ! Sommes-nous de ceux qui blessent aisément leurs frères par des paroles légères ou des actions irréfléchies, ou de ceux qui les préviennent dans l’amour ?
Et si notre frère a péché, quelle attitude nous dicte l’amour en cette triste occasion ? Couvrir le péché, c’est d’abord ne pas le révéler autour de nous dans une médisance coupable (2. 1). En parler à Dieu est la disposition spontanée d’un cœur qui aime ; puis trouver notre frère si nous sommes mis en cause, telle est la démarche dictée par le Seigneur lui-même. Après la confession de la faute, nous pardonnerons aussi souvent qu’il le faudra à celui qui se repentLuc 17. 3, 4. Si nous agissions toujours ainsi, beaucoup de péchés seraient couverts ; ils ne seraient pas divulgués.
Mais l’amour va plus loin ; l’apôtre JacquesJacques 5. 19, 20 évoque la diligence pleine de grâce d’un croyant qui prend un pécheur par la main pour le ramener de son égarement. N’oublions jamais ce qu’il en a coûté à notre Sauveur, afin que nos propres iniquités soient pardonnées et nos péchés couvertsRomains 4. 7, 8.
“Étant hospitaliers les uns envers les autres, sans murmures” (verset 9). Nous sommes bien disposés à recevoir avec joie dans nos maisons ceux de notre famille comme aussi les amis auxquels nous sommes liés par affection : tout cela est heureux. Mais l’hospitalité du croyant est plus large ; elle s’exerce spontanément, sans contrainte ni murmures, à l’égard de ceux, connus ou inconnus, que Dieu lui envoie. Combien de portes se seront ouvertes pour la bénédiction de la maisonHébreux 13. 1 ! En s’appliquant à l’hospitalitéRomains 12. 13, le croyant fait connaître à ceux qu’il reçoit quelque chose de l’amour de Dieu. Ce service dévoué est requis de ceux qui veillent sur l’Assemblée1 Timothée 3. 2 ; Tite 1. 7. À l’inverse, celui qui ne reçoit personne ne saurait être reconnu pour ce service.
Après nous avoir montré le chemin de l’amour, plus excellent que tous les dons1 Corinthiens 12. 31, l’apôtre rappelle ce que Dieu a donné à “chacun” dans l’Assemblée. Un “don de grâce” 1 est en réalité, selon le terme propre, une “grâce accordée”, une parcelle de sa grâce que Dieu nous accorde pour l’offrir à d’autres. C’est seulement exercé dans cet esprit qu’un don peut être fructueux. L’Esprit Saint distribue à “chacun”, comme il lui plaît selon la sagesse divine, une diversité de dons de grâce1 Corinthiens 12. 4, 7, 11 ; Romains 12. 6-8. Pour être utiles, sachons rester dans les limites du don que Dieu nous a départi, tout en prenant garde de bien l’exercer.
Dans le cadre de l’assemblée (verset 11), le croyant s’attend à Dieu pour accomplir son service. S’il prend la parole, il doit avoir la conviction de délivrer un message qui donne la pensée de Dieu pour le moment présent. Il ne parle pas parce qu’il pense avoir quelque chose à dire, mais il présente ce qui doit être dit. L’Esprit Saint le lui communique en “cinq paroles” peut-être, ou en beaucoup plus ; l’important est de ne pas aller au-delà de ce que Dieu donne. En outre, les vérités les plus opportunes risquent d’être inopérantes si elles ne sont pas présentées au moment convenable, selon les besoins des auditeurs : évangélisation, instruction, encouragement, avertissement ne peuvent se substituer l’un à l’autre.
De même, le service ne sera utile à l’ensemble que s’il est accompli dans la dépendance de Dieu par la prière ; Dieu fournit alors la force et accorde la bénédiction. C’est à travers sa faiblesse seulement que le croyant reçoit du Seigneur la puissance2 Corinthiens 12. 9, 10. C’est lorsqu’il s’efface lui-même et ne dépasse pas la mesure de sa foi que le fidèle donne gloire à DieuRomains 12. 3 ; 1 Corinthiens 10. 31. La puissance vient de Jésus Christ et la gloire lui revient, pour l’éternité (verset 11).