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Première épître de Pierre
Sondez les Écritures - 5e année

1 Pierre 3. 17-22

Une conduite sainte dans le privé et en public

7. La foi fondée sur un Christ mort et ressuscité : versets 17-22

L’enchaînement des pensées n’est pas évident à la première lecture de ce paragraphe ; il est donc nécessaire de le résumer. L’apôtre Pierre vient d’exhorter les croyants à faire le bien, à avoir une bonne conduite, sachant que s’ils doivent en souffrir au milieu de ce monde, Dieu le leur rendra en bénédiction.

La pensée du verset 17 se poursuit au début du chapitre 4. Le chrétien fidèle en a fini avec le mal et les choses mauvaises qui se pratiquent dans le monde ; il n’a donc plus à en souffrir les conséquences. En cela il imite Jésus Christ qui en a fini avec le péché et les souffrances indicibles qu’il a dû endurer à cet égard.

L’Esprit de Dieu a rendu la vie à Christ qui a souffert la mort dans son corps. Le même Esprit avait donné la vie à ces croyants juifs, comme à nous aussi aujourd’hui, en vertu de l’œuvre de Christ mort et ressuscité. Ainsi avait-il agi au temps de Noé, mais huit personnes seulement avaient répondu et avaient été sauvées à travers les eaux du déluge. Ces eaux, ainsi que celles du baptême, sont une figure des eaux de la mort que Christ a traversées pour nous, croyants, et que nous avons traversées avec lui jusqu’au rivage de la résurrection et de la vie.

8. La souffrance du croyant et celle de Christ : versets 17, 18

L’apôtre avait déjà mis en contraste les souffrances résultant du bien accompli et du mal commis (2. 20). Le mal attire d’une façon certaine la discipline de Dieu sur ses enfants. Le bien appelle toujours son approbation ; il peut en résulter de l’opprobre et de la souffrance de la part du monde. Dieu peut le permettre (1. 6), mais il donne aussi la force pour supporter l’épreuve.

L’apôtre rappelle les souffrances que Christ a endurées pour nous, afin que nous nous retirions du mal. Nous ne nous arrêterons jamais assez devant la croix pour contempler celui qui est là cloué pour nous (2. 24). Il était, lui, le seul juste sur la terre, “Jésus Christ le juste” 1 Jean 2. 1 endurant pour nous, injustes, les insondables souffrances expiatoires que nous méritions à cause de nos péchés. Il a souffert une fois ; son sacrifice parfait n’a pas à être renouvelé. Lorsqu’il reviendra, ce ne sera plus pour le péché mais pour le salutHébreux 9. 25, 28.

Lorsque Jésus est venu sur la terre, il est venu en chair1 Jean 4. 3, il était “Dieu manifesté en chair” 1 Timothée 3. 16. Il a participé en grâce à cette condition humaine pour pouvoir souffrir la mort à la place des hommesPhilippiens 2. 7, 8 ; Hébreux 2. 9, 14. Il a été “mis à mort en chair” pour être leur Sauveur. Ce n’est pas seulement pour nous sauver de la mort et nous délivrer de la colère de Dieu en jugement qu’il a souffert. L’apôtre nous en donne un autre motif : “afin qu’il nous amenât à Dieu”. Dieu lui-même voulait “amener” plusieurs fils à la gloire ; pour cela il devait “consommer le chef de leur salut par des souffrances” Hébreux 2. 10 : insondable mystère, digne d’adoration !

Mais si les hommes ont mis à mort Jésus Christ venu en chair, l’Esprit de Dieu l’a ramené à la vie : telle est la réponse divine à la méchanceté de l’homme. Cette puissance vivifiante attribuée ici à l’Esprit Saint, agent divin, est dans d’autres passages celle de Dieu le PèreActes 2. 24, 32, et celle de Christ lui-même qui ne pouvait être retenu par la mortJean 2. 19 ; 10. 18. Au jour de la résurrection, cette puissance agira de la même manière en faveur des croyants unis à Christ : leurs corps seront aussi vivifiésRomains 8. 11.

9. La prédication de Noé par l’Esprit : versets 19, 20

L’Esprit Saint agit inlassablement à l’égard de l’homme depuis la chute, pour l’amener à Dieu par la voie du salut. Il présente dans tous les temps la vivante Parole de Dieu (1. 23) pour vivifier les âmes. Il l’a fait par Jésus Christ lui-mêmeLuc 4. 18 et par la voix des prophètes, puis des apôtres (1. 11, 12). L’apôtre rappelle que l’Esprit de Christ agissait déjà du temps de Noé, et prêchait par ce “prédicateur de justice” 2 Pierre 2. 5, comme aussi par la construction de l’arche. Celle-ci parlait de la justice de Dieu en jugement et en condamnation pour le mondeHébreux 11. 7. Dieu a été patient pendant cent vingt années, il “attendait”, prêt à accueillir le pécheur repentant dans l’arche du salut ; ces hommes n’ont rien voulu entendre. Leur esprit est maintenant “enfermé sous bonne garde”, en attendant la résurrection de leur corps pour le jugement éternel et la souffrance sans finJean 5. 29 ; Hébreux 9. 27 ; Apocalypse 20. 12-15. Ce passage est solennel ; Dieu dit à chacun : c’est aujourd’hui le temps favorable, le jour du salut2 Corinthiens 6. 2. Contrairement à une idée répandue, il n’est jamais prêché d’évangile aux morts.

Les croyants juifs auxquels l’apôtre écrivait ne devaient pas être troublés. Comme au temps de Noé, ils étaient bien peu nombreux à avoir cru par rapport à la multitude de ceux qui avaient été évangélisés (1. 12). Le Seigneur l’avait prédit : beaucoup d’appelés, peu d’élus. Ces croyants avaient été comme sauvés du déluge qui allait fondre sur le peuple rebelle ; ils en recevaient le signe par le baptêmeActes 2. 37-41. Une dernière fois, le peuple d’Israël entendra la prédication de l’évangile du royaume avant la venue en gloire du Fils de l’homme. Le Seigneur lui-même compare ce temps-là à celui de Noé. Ces hommes indifférents aux appels de Dieu seront comme emportés par le délugeMatthieu 24. 39 ; seul un résidu fidèle sera épargnéLuc 13. 23 ; Ésaïe 1. 9 ; 6. 11-13.

Le petit nombre, nous le connaissons aussi aujourd’hui. Comme au temps de Noé, le monde est peuplé “d’impies”, de “désobéissants”, d’indifférents à la Parole de Dieu, de “moqueurs” 2 Pierre 2. 5 ; 3. 3-6. Cependant la grâce de Dieu leur est encore offerte ; l’arche est là, la porte est ouverte. Demain, à la venue du Seigneur, le sort des incrédules sera irrémédiablement fixé pour l’éternité. Pensons-nous à “ceux qui périssent” 2 Corinthiens 4. 3, ceux de nos maisons en particulier ? Noé a construit l’arche pour la conservation de sa maisonHébreux 11. 7.

10. La bonne conscience du croyant : versets 21, 22

“Huit personnes furent sauvées à travers l’eau”. Le baptême chrétien est “un même antitype”, une même représentation des eaux du déluge traversées par Noé et les siens dans l’arche. L’un et l’autre nous présentent en figure les eaux de la mort que Christ a traversées pour nous ; lui seul en a connu la réalité profonde et infiniment douloureuse, mais il en est sorti victorieux en résurrection.

Le baptême donne aussi l’image du croyant traversant la mort avec Christ, mais comme à l’abri dans l’arche. Le baptême “vous” sauve aussi maintenant, dit l’apôtre à ces Juifs croyants, comme l’arche avait sauvé la famille de Noé. Ces chrétiens montraient, en demandant et recevant le baptême, qu’ils avaient bien accepté le salut offert en Christ ; ils étaient “sauvés” Actes 2. 40, 41, 47.

Le croyant aujourd’hui est “enseveli avec Christ dans le baptême”, et ressuscité par la foi en la puissance efficace de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les mortsColossiens 2. 12. Bien entendu, ce qui sauve l’homme, ce n’est pas la réception du signe du baptême, mais ce qu’il représente. C’est la conscience du croyant qui est purifiée, non pas son corps. Les lavages cérémoniels ne sanctifiaient que pour la pureté de la chair, “le dépouillement de sa saleté” Nombres 19. 9 ; Hébreux 9. 13. Ces rites parlaient en figure, comme aussi le baptême, de la nécessité de la purification de la conscienceHébreux 9. 14 ; 10. 22, du lavage des péchésActes 22. 16.

Le croyant “s’engage” envers Dieu avec une bonne conscience lorsqu’il croit en Jésus mort pour ses fautes, ressuscité pour sa justificationRomains 4. 25. Il sait que ses péchés sont pardonnés et restent ensevelis dans les eaux de la mortHébreux 8. 12. Il fixe désormais les yeux en toute confiance sur celui qui est assis à la place d’honneur, à la droite de DieuHébreux 12. 2. Jésus Christ domine déjà ; il est au-dessus de toutes les créatures célestes, terrestres et infernalesMatthieu 28. 18 ; Philippiens 2. 9-11 ; Éphésiens 1. 19-23. Est-ce bien ainsi que nous le considérons par la foi ?

1 Pierre 3

17Car il vaut mieux, si la volonté de Dieu le voulait, souffrir en faisant le bien, qu’en faisant le mal ; 18car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés, [le] juste pour les injustes, afin qu’il nous amène à Dieu, ayant été mis à mort en chair, mais vivifié par l’Esprit, 19par lequel aussi étant allé, il a prêché aux esprits [qui sont] en prison, 20qui ont été autrefois désobéissantsa, quand la patienceb de Dieu attendait dans les jours de Noé, tandis que l’arche se construisait, dans laquelle un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers l’eau ; 21or cet antitypec vous sauve aussi maintenant, [c’est-à-dire] le baptême, non le dépouillement de la saleté de la chair, mais la demanded à Dieu d’une bonne conscience, par la résurrection de Jésus Christ, 22qui est à la droite de Dieu (étant allé au ciel), anges, et autorités, et puissances lui étant soumis.

Notes

aou : incrédules.
bou : longanimité.
clitt. : lequel antitype.
dou : engagement, ou témoignage.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)