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Le chrétien et l'argent

Tout nous vient de Dieu

Ce qui nous est donné sur la terre, nous le recevons de la part de Dieu, que ce soit peu ou beaucoup. Cela peut être de l’argent, mais aussi des capacités intellectuelles ou physiques, ou encore du temps : le chrétien est simplement un gérant de tout ce qui lui est confié par Dieu. Il est responsable de la façon dont il va en faire usage, et aura à rendre des comptes sur sa ges tion. C’est ce que nous enseigne la parabole du maître qui confie des sommes d’argent à ses serviteurs avant de quitter le pays pour un temps, et lorsqu’il revient demande à chacun ce qu’il en a fait (Matthieu 25. 14-30).

Sachant que nous recevons tout de lui, nous sommes exhortés à rendre grâce, c’est-à-dire à remercier en reconnaissant que ce qui nous est donné – nourriture, santé, travail,­… – est une grâce de Dieu.

La responsabilité de travailler de manière honnête

Tout nous vient de Dieu ; mais cela ne doit jamais nous amener à penser que nous n’avons pas besoin de travailler, et qu’il nous suffit d’attendre une « divine providence » pour subvenir à nos besoins. La Parole de Dieu condamne sévèrement la paresse : « si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (2 Thessaloniciens 3. 6-13).

Dieu se soucie également de la manière dont nous effectuons notre travail. La corruption et les tentatives de détournement d’argent sont des péchés (Luc 3. 12-14). La Bible nous enseigne à gagner notre vie par un travail honnête, et autant que cela est possible à ne dépendre de personne (1 Thessaloniciens 4. 11-12).

Les dettes

Cela veut dire aussi que nous devons être très vigilants sur les engagements financiers que nous contractons : « ne rien devoir à personne » (Romains 13. 8), c’est par exemple tout faire pour rembourser nos dettes si nous en avons, et ne pas emprunter une somme d’argent sans être certain de pouvoir rembourser à tout moment ce qui est convenu.

Avant d’emprunter de l’argent, pour quelque projet que ce soit, nous devons avoir l’attitude de l’homme qui construit une tour : avant de se lancer dans son projet, il s’assied d’abord et calcule la dépense (Luc 14. 28). Posons-nous ces questions : Quelles sont nos motivations ? Sommes-nous satisfaits de ce que Dieu nous donne ? Comptons-nous sur Dieu avec foi pour répondre à nos besoins ? Est-ce que nous ne confondons pas nos besoins avec nos désirs ? Ne préjugeons-nous pas de l’avenir et de notre capacité à rembourser ? Remettons notre projet à Dieu, en lui demandant de nous montrer sa volonté.

Il y a parfois des situations où l’on pense qu’il n’y a pas d’autre solution que d’emprunter : il faut acheter des médicaments de manière urgente, organiser un mariage ou des funérailles, payer les frais de scolarité d’un enfant… Des circonstances très difficiles telles qu’un licenciement, le chômage, une longue maladie, une grande pauvreté peuvent également nous exposer à contracter des dettes. Sans doute de telles épreuves, survenues contre notre volonté, sont permises par Dieu. Pour les traverser, le secours du Seigneur nous est assuré. Il nous apprendra à nous confier en lui comme la veuve d’un des fils des prophètes (2 Rois 4. 1-7) : cette femme pieuse a eu recours à l’homme de Dieu et a été délivrée.

Le cas des serviteurs de Dieu

Tous les croyants sont des serviteurs de Dieu. Mais des instructions particulières sont données pour ceux qui ont renoncé complètement ou partiellement à une profession et à un revenu régulier pour se consacrer davantage au service du Seigneur : « De même aussi le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’évangile de vivre de l’évangile » (1 Corinthiens 9. 14).

Qui est concerné par ce verset ? Les serviteurs appelés par Dieu et non pas ceux qui s’autoproclament ministres du Christ, ou qui ont un diplôme religieux. Ce n’est pas une qualification ni un titre qui donnent droit à un revenu. « L’ouvrier est digne de son salaire » à cause de son travail. Selon Luc 10. 8, il mange et boit ce qui lui est offert, mais il n’est jamais question que le serviteur demande qu’on le serve, réclame un salaire et des avantages, ou encore exige que la dîme lui soit donnée. Paul disait à l’église de Corinthe : « Me voici prêt pour la troisième fois à aller auprès de vous ; et je ne vous serai pas à charge, car je ne cherche pas vos biens, mais vous-mêmes » (2 Corinthiens 12. 14). Aux croyants de Thessalonique, il rappelle qu’il n’a jamais eu « d’arrière-pensée de cupidité » en annonçant l’évangile (1 Thessaloniciens 2. 5).

La prétention à obtenir des avantages matériels en échange d’un service spirituel révèle les motivations profondes et l’état du cœur : Dieu condamne très fermement ceux qui cherchent à tirer profit de la religion pour s’enrichir, comme le faisaient les pasteurs d’Israël qui se nourrissaient sur le dos des brebis au lieu d’en prendre soin1. Paul met en garde contre les hommes « corrompus dans leur intelligence et privés de la vérité, qui estiment que la piété est une source de gain » (1 Timothée 6. 5). Un homme appelé par Dieu ne s’enrichit pas grâce à son service et aux offrandes des fidèles.

Quelle doit donc être l’attitude du serviteur concernant l’argent ? Avant tout, il doit être désintéressé : le service de Dieu est totalement incompatible avec « l’avidité » (Tite 1. 7). Paul est un bel exemple encore une fois de l’état d’esprit d’un croyant qui vit de l’évangile : entièrement dépendant de Dieu pour subvenir à ses besoins, ne réclamant rien à personne, et manifestant de la reconnaissance lorsque des croyants individuellement ou des assemblées le soutiennent financièrement par des dons (Philippiens 4. 10-20).

Si la Bible enseigne qu’un serviteur de Dieu peut s’attendre à un soutien matériel afin d’être entièrement disponible pour son service (1 Corinthiens 9. 6-14), cette situation n’est pas une règle absolue : Paul avait décidé lorsqu’il était à Corinthe de travailler de ses mains pour annoncer gratuitement l’évangile et ne pas être à la charge des croyants (Actes 18. 3 et 1 Corinthiens 9. 18). À Thessalonique, où des croyants ne travaillaient pas sous prétexte d’attendre le Seigneur, ce qui provoquait du désordre, il avait travaillé « nuit et jour », afin d’être un modèle (2 Thessaloniciens 3. 8). Cela montre qu’on peut tout à fait servir le Seigneur et annoncer l’évangile tout en gagnant sa vie.

Notes

1Sur ce sujet, lire aussi Néhémie 5 ; Matthieu 6. 3 ; Marc 12. 38-40 et 11. 15-17 ; Luc 20. 46-47 ; 2 Pierre 2. 15 ; Ézéchiel 34. 2-3.