La Bible distingue deux sortes de richesses, et il est essentiel de bien comprendre ce qui les différencie :
Comment sont-elles attribuées ?
Les bénédictions terrestres sont destinées à tous les hommes
La bonté de Dieu s’exerce en tout temps, envers tous les hommes : tous reçoivent, à des degrés divers, des bénédictions terrestres : « Votre Père qui est dans les cieux… fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes » (Matthieu 5. 45 ; voir aussi Genèse 5. 2 et Ecclésiaste 5. 18-19). Combien en bénéficient (ils ont une famille, une bonne santé, un travail ou des revenus suffisants…) sans s’en rendre compte ni en remercier le donateur !
Dieu est souverain et il suspend parfois ces bénédictions : cela peut avoir lieu pour parler à tous les hommes (famine, guerre…), mais cela peut aussi être la conséquence directe de leurs actes : « La paresse fait tomber dans un profond sommeil, et l’âme négligente aura faim » (Proverbes 19. 15). D’une manière générale, « ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Galates 6. 7).
Les bénédictions terrestres ne sont donc pas réservées au chrétien : elles sont pour tous les êtres humains.
Les bénédictions spirituelles sont destinées aux croyants
Dieu se plaît à bénir d’une manière particulière les croyants de tous les temps. Dans l’Ancien Testament, et spécialement pour le peuple d’Israël, des bénédictions terrestres, récompensaient la fidélité envers Dieu. « Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel, ton Dieu, pour prendre garde à pratiquer tous ses commandements… toutes ces bénédictions viendront sur toi… tu seras béni dans la ville, et tu seras béni dans les champs… » (Deutéronome 28. 1-3). La bénédiction était conditionnée par l’obéissance et les œuvres accomplies1. À cette bénédiction matérielle s’ajoutaient, déjà pour les croyants de cette époque, des bénédictions spirituelles comme en témoignent le livre des Psaumes et la longue liste des hommes de foi cités en Hébreux 11.
Dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus parle également de bénédictions spirituelles : il parle d’être « riche quant à Dieu » (Luc 12. 21), riche de trésors dans le ciel qu’il place bien au-dessus des trésors de la terre. Mais il annonce quelque chose de nouveau et de radical : la richesse matérielle n’est pas à rechercher pour le chrétien, parce que cette recherche l’éloigne des vraies richesses : « Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres ; … vous ne pouvez pas servir Dieu et les richesses » (Luc 16. 13). « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre… mais amassez-vous des trésors dans le ciel… car là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur » (Matthieu 6. 19-21).
Les épîtres réaffirment la même chose : pour le chrétien, les bénédictions sont avant tout spirituelles. Paul s’écrie : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ! » (Éphésiens 1. 3), avant de détailler ces immenses richesses : salut, pardon, rachat par le sang précieux de Christ, héritage céleste, présence du Saint Esprit dans le croyant… sans compter la joie et la paix dans le cœur, lorsqu’on a le bonheur de connaître Jésus.
Mais alors, nous pouvons nous demander quelle contrepartie Dieu attend de nous pour nous les donner. Aucune. Rien que nous puissions faire, rien qui puisse les mériter. Ces richesses sont gratuites et inconditionnelles : nous avons été bénis en Christ. Le salut est gratuit, c’est le « don de Dieu » (Jean 4. 10) pour les riches comme pour les pauvres. Les bonnes œuvres, la charité envers nos semblables, les aumônes sont inutiles pour nous acquérir le salut, et de la même manière elles ne nous donnent aucun droit aux bénédictions, même spirituelles.
Cependant, nous sommes appelés à nous approprier ces bénédictions spirituelles par la foi. Nous n’en profiterons réellement que si nos cœurs sont engagés pour aimer le Seigneur Jésus et si nous obéissons à sa Parole.
Alors, la joie et la reconnaissance liées à ce que la grâce de Dieu a fait en nous et pour nous vont produire des actions concrètes, que la Parole appelle de « bonnes œuvres… préparées à l’avance pour que nous marchions en elles » (Éphésiens 2. 10). Ces œuvres ne sont donc pas la cause mais bien la conséquence d’une bénédiction. Et Dieu, qui n’est jamais notre débiteur, tiendra compte de tout ce qui aura été fait pour lui lorsque les croyants auront leur récompense dans le ciel (Marc 9. 41) 2.
Nous pouvons être reconnaissants si le Seigneur nous accorde une famille, une bonne santé, un travail ou des revenus suffisants. Mais ce ne sont pas à proprement parler des bénédictions chrétiennes, puisque beaucoup d’incroyants en bénéficient également, et que des croyants fidèles en sont privés. Les richesses chrétiennes sont spirituelles, résultat de la pure grâce de Dieu ; elles peuvent remplir notre cœur et le détacher des richesses du monde qui ne durent qu’un temps : « Vous avez montré de la compassion pour les prisonniers et vous avez accepté avec joie d’être dépouillés de vos biens, sachant que vous avez pour vous-mêmes des biens meilleurs et permanents » (Hébreux 10. 34).
L’avenir des chrétiens et leur espérance sont dans le ciel et cela conditionne leur vie sur la terre. Ils n’ont pas à attendre ni à rechercher la richesse matérielle même si Dieu dans sa sagesse peut parfois l’accorder3.
Cette distinction que fait la Bible entre richesses terrestres et richesses spirituelles est essentielle. Elle nous permet de mieux comprendre les multiples indications et exhortations que la Parole de Dieu donne pour chacun, pauvres, riches, serviteurs de Dieu.