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Comment Dieu travaille - pour nous, en nous, par nous ?
J. Kœchlin

Romains 12 à 15

Ce qui fait le lien entre les chapitres 11 et 12, c’est le « donc » du chapitre 12. 1. Si Dieu a fait pour nous de si grandes choses, il doit s’ensuivre de notre part une consécration pratique dans la réalisation des droits que l’amour de Christ a sur nous. Remarquons que Jésus n’a jamais demandé à un de ceux qu’il avait guéris de le suivre ou de le servir. En revanche nous voyons un Bartimée, après avoir jeté loin son manteau, suivre spontanément le Seigneur, et un « Légion » guéri demander à pouvoir l’accompagner.

Pour faire un travail avec un outil, il faut commencer par préparer celui-ci : c’est ce que Dieu fait, il forme l’instrument afin de s’en servir. Ce que Dieu fait pour nous et en nous précède donc normalement ce qu’il fait par nous. Nous avons, dans la Parole, l’exemple de beaucoup de serviteurs qui ont passé par un long temps de mise à l’écart avant d’être employés pour le service, afin que celui-ci soit réellement utile et efficace.

Au chapitre 12, nous trouvons alors une liste non limitative de services préparés pour les instruments qui viennent d’être formés afin de les accomplir. Cette portion commence par « les compassions de Dieu », rappel de l’amour du Seigneur et des droits de cet amour sur nous. Nous n’avons pas là comme dans la loi une énumération d’œuvres à faire – ou à ne pas faire – mais quelques activités (le chrétien est appelé à être actif) placées devant ceux qui ont saisi la grandeur de l’amour du Christ. À cet amour le croyant répond, tout en réalisant que ce qui pourra être fait pour le Seigneur ne sera jamais qu’insignifiant, compte tenu de ce que Lui a fait pour nous. Mais Dieu veut nous faire goûter la joie de son service, cette joie d’un cœur décidé et dévoué pour lui, qui a été celle du Seigneur lui-même sur la terre.

Le premier paragraphe de ce chapitre aligne beaucoup de services qui attendent, pour ainsi dire, que des ouvriers soient poussés dans la moisson. Mais, pour cela, il est nécessaire qu’ils soient préalablement transformés (v. 2). Le mot employé dans l’original a donné « métamorphose » ; il implique une transformation radicale de notre pensée qui nous fait attribuer de la valeur à ce qui n’en avait pas auparavant pour nous et, au contraire, mettre de côté ce qui était autrefois important à nos yeux, à commencer par le « moi ». Il s’est produit une inversion de notre échelle de valeurs : nous voyons maintenant toutes choses comme Dieu les voit. Il nous a conduits à cette nouvelle manière de penser, qui est la sienne, à travers les expériences des chapitres qui précèdent, et par le don du Saint Esprit. En effet, seul celui-ci a la faculté de renouveler notre intelligence et notre raisonnement pour nous faire trouver bonne, digne d’être agréée et parfaite la volonté de Dieu, qui auparavant avait pu nous sembler pénible et contraignante. L’homme naturel n’aime pas être soumis à la volonté d’un maître. Mais, si l’on partage avec ce maître les mêmes sentiments et les mêmes désirs, alors cela ne nous coûte plus : c’est le changement que produit l’amour.

Il nous faut aussi discerner cette pensée de Dieu, donc la demander, la rechercher et l’attendre ; ne pas partir sans cette direction. Comment entreprendre un service, quel qu’il soit, sans les instructions du Seigneur ? Il s’agit d’un sacrifice vivant et d’un service intelligent. Le Saint Esprit en nous remplace les longues instructions détaillées de l’Ancien Testament, notamment quant aux fonctions des sacrificateurs et des lévites.

Il est bien remarquable qu’avant tout service il soit fait mention de l’humilité (v. 3) comme pour nous rappeler que c’est toujours la grâce de Dieu qui travaille. En Éphésiens 2. 8-10 l’ordre est le même : les œuvres de l’homme sont laissées de côté pour le salut ; l’œuvre de Dieu, c’est en fait le croyant lui-même : « nous sommes son ouvrage ». Ensuite seulement il est parlé des bonnes œuvres dans lesquelles nous avons à marcher, mais c’est encore Dieu qui les prépare pour nous. Ces œuvres étant celles de Dieu, il s’ensuit que nous n’avons jamais à nous en glorifier.

Après l’énumération des services nous sont présentées les occasions de les accomplir : relations de l’homme avec Dieu, des croyants entre eux, enfin relations avec les autres hommes. Dans les chapitres 13 à 15, nous trouvons des détails de la vie chrétienne qui sont des applications pratiques de ce que nous avons vu dans les chapitres précédents et Paul, l’auteur de l’épître, nous donne son propre exemple de serviteur actif et diligent.