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Comment Dieu travaille - pour nous, en nous, par nous ?
J. Kœchlin

Romains 1 à 3. 20

Tant que l’homme a confiance en lui-même, il n’est pas prêt à faire confiance à Dieu et à le laisser travailler, il est donc nécessaire de lui ôter ses illusions.

Nous observons le même plan dans le livre d’Ésaïe où Dieu doit déclarer dès le début : « Finissez-en avec l’homme dont le souffle est dans ses narines » (Ésaïe 2. 22). Puis, progressivement, est introduit Celui que Dieu envoie, à son peuple Israël d’abord, mais aussi pour être une lumière des nations et son salut jusqu’au bout de la terre (Ésaïe 49. 6). De même, dans l’Exode, Israël nous est d’abord présenté sous l’esclavage en Égypte, sans aucune possibilité d’y échapper, pour que l’on puisse constater ensuite ce que Dieu fait pour lui. Il le délivre, mais il fait plus : il en fait son peuple, un peuple d’adorateurs au milieu duquel il dressera son tabernacle (Exode 40. 34).

La structure est la même dans l’épître aux Romains :

Nous trouvons en premier lieu un triste portrait moral de l’homme en trois volets dans les chapitres 1 à 3 :

D’abord un portrait du païen. On demande parfois ce que Dieu fera de ceux qui n’ont pas entendu l’évangile. Le verset 20 du premier chapitre répond que tout homme est doué d’une intelligence qui lui permet de discerner Dieu dans la création. Mais, faute de L’avoir glorifié et de Lui avoir rendu grâces, l’humanité a sombré dans l’idolâtrie et dans la pire dégradation morale. Affreux tableau que celui de la fin du premier chapitre ! L’homme fait valoir ses progrès intellectuels, techniques, scientifiques ; mais ce qui intéresse Dieu, ce qui compte à ses yeux, ce ne sont pas les capacités dont il a lui-même doué sa créature, c’est le côté moral, le cœur de l’homme. Et là, l’Écriture constate que « toute la tête (les pensées) est malade et tout le cœur (les affections) fait défaut. Depuis la plante du pied (la marche) jusqu’à la tête, il n’y a rien en lui qui soit sain » (Ésaïe 1. 5-6).

Certes, tous n’ont pas été jusqu’à commettre les abominations mentionnées dans ce premier chapitre, mais il est fait mention à la fin de cette description, de ceux qui « trouvent leur plaisir en ceux qui les commettent ». Le fait de vivre dans un monde plein d’immoralité et de violence expose non seulement à minimiser le mal, à ne plus en avoir horreur (12. 9) mais à s’y intéresser.

Au début du chapitre 2, nous trouvons un second portrait. Voilà l’homme qui a progressé dans la civilisation et la culture : les philosophes, les humanistes et autres moralistes, ceux qui savent expliquer aux autres ce qu’ils doivent faire et ne pas faire. Ils montrent que l’être humain possède une conscience. En découvrant les fautes d’autrui, il s’accuse lui-même, montrant qu’il sait distinguer le bien du mal, alors qu’il tombe dans les mêmes égarements. Ainsi la conscience accuse l’homme bien plutôt qu’elle ne le disculpe (2. 15).

Enfin un troisième tableau nous dépeint le Juif, l’homme privilégié qui possède les commandements de Dieu et qui jouit d’une relation officielle avec Lui. Il connaît l’expression de sa volonté, ses exigences et il s’en prévaut… tout en les transgressant. D’une manière constante, le Juif se considérait au-dessus « des pécheurs d’entre les nations » (Galates 2. 15). Mais son privilège le condamnait. La loi lui montrait ce que Dieu voulait et il était incapable de la respecter. Nous pouvons étendre aujourd’hui ce troisième tableau à tous ceux qui possèdent la Bible tout en faisant simple profession de christianisme.

On retrouve, dans le psaume 19, quoique dans un ordre différent, ces trois côtés du témoignage rendu à l’homme :

  • par la création (v. 1 à 7),
  • par la parole (v. 8 à 12),
  • par la conscience (v. 13 à 15).

Ainsi Dieu a un langage pour toutes ses créatures, même pour celles qui n’ont jamais eu l’occasion d’entendre l’évangile. Et sa conclusion, nous la trouvons au chapitre 3 : « tous sont sous l’emprise du péché », « pas de juste » (v. 10), « personne qui ait de l’intelligence » (v. 11), « tous corrompus » (v. 12). Quel bilan ! Le trouvons-nous trop sévère ? Dieu se doit à lui-même – et nous doit à nous, tel un médecin consciencieux – de nous dire la vérité. Alors au verset 22-23 tombe le verdict définitif : « Il n’y a pas de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ».

Dieu fait donc table rase des prétentions de l’homme avant de lui offrir sa grâce. Lorsqu’on veut construire une maison sur un terrain occupé par de vieilles bâtisses en ruine, il faut d’abord démolir celles-ci. La ruine de l’homme est une vérité solidement établie par l’Écriture et nous avons à la reconnaître avant de faire un pas de plus.