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Épître à Tite
Sondez les Écritures - 4e année

Tite 2. 12-15

Le ministère de Tite concernant la vie de la famille de la foi

5. Contenu du sain enseignement (passé, présent, futur)

L’enseignement de la grâce divine

Nous avons vu hier que la grâce de Dieu nous enseigne. Cet enseignement est parfait parce que complet1 : sept points décrivent sept états.

  • 1. “reniant l’impiété et les convoitises mondaines”.

Nous sachant objets de la grâce divine, “demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? – Qu’ainsi n’advienne ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ?” Romains 6. 1, 2

Une définition de l’impiété nous est donnée par Jude : la grâce de Dieu est changée en dissolutionJude 4 (ou en « débauche », « dérèglement ») et le Seigneur est renié ; il est méprisé. D’ailleurs, “impiété” peut aussi être traduit par « profanation », « outrage ».

Les convoitises mondaines (ou les passions) ne sont-elles pas, quant à elles, le moteur de la « course aux plaisirs » de toutes natures à laquelle nous assistons ? L’impiété est aussi associée à la convoitiseJude 16.

Mais après le côté négatif de cet enseignement, voici son aspect positif (d’ailleurs, l’un conditionne l’autre…) :

  • 2. que “nous vivions dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement”.

Nous vivons “dans” ce monde, mais nous avons à en être moralement “retirés” Galates 1. 4 selon l’enseignement de Paul aux Galates ! Vivons “dans” ce monde, non pas “pour” ce monde :

  • “Sobrement” quant à nous, en mettant un frein à nos propres désirs et à notre volonté ; en menant une vie pleine d’équilibre et de maîtrise de soi.
  • “Justement” quant aux autres, en reconnaissant avec équité les droits d’autrui et en recherchant l’approbation de Dieu ;
  • “Pieusement” quant à Dieu, en vivant pour “lui plaire à tous égards” Colossiens 1. 10, en lui étant consacré.

Nous avons vu dans notre chapitre que nous sommes tous exhortés à montrer de la sobriété. C’est elle qui nous aidera à veiller1 Pierre 4. 7 ; 1 Thessaloniciens 5. 6, comme nous le montre le verset suivant :

  • 3. “attendant la bienheureuse espérance2 et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ” 3. Nous ne sommes pas comme ceux “qui n’ont pas d’espérance” 1 Thessaloniciens 4. 13 b ; et quelle bienheureuse espérance que la nôtre ! Attendons-nous vraiment jour après jour le Seigneur… avant tout, pour qu’il enlève son Église, mais aussi pour le voir apparaître en gloire ? C’est une belle chose que de connaître la doctrine du retour du Seigneur ; mais c’en est tout à fait une autre que de vivre dans cette attente tous les jours… Car c’est elle qui fournit une motivation et une stimulation complémentaire et puissante pour notre conduite chrétienne.

Quelle certitude, quelle “ancre de l’âme sûre et ferme” Hébreux 6. 19 que cette espérance ! Oui, nous pouvons nous “réjouir dans l’espérance” Romains 12. 12 ; elle peut faire notre bonheur lorsque nous pensons que notre bien-aimé Sauveur, aujourd’hui haï et rejeté, apparaîtra demain dans toute sa gloire, comme “notre grand Dieu et Sauveur”. Ici, c’est l’apparition de notre salut en gloire, qui, adjoint à notre salut en grâce (verset 11), forme notre salut complet.

  • 4. “qui s’est donné lui-même pour nous” 1 Timothée 2. 6 ; Matthieu 20. 2 ; Marc 10. 45. Quel contraste saisissant entre le titre, plein de grandeur, et celui qui se “donne”. Mais s’il s’est donné “lui-même pour nous”, il a aussi “purifié pour lui-même” ce “peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres”. Ainsi, les trois derniers points de la manifestation de cette grâce (introduits par le petit mot “afin”), forment aussi les trois buts de son sacrifice :
  • 5. “afin qu’il nous rachetât de toute iniquité” Galates 4. 5 ou “afin de nous délivrer de toute injustice”.
  • 6. “qu’il purifiât pour lui-même un peuple…” Nous sommes “pour” Christ, dans ce monde. Gardons-nous, alors, de faire le mal ; mais, comme nous le montre la suite, soyons, au contraire, actifs pour faire le bien. Le Seigneur s’est donné pour nous, afin que nous accomplissions ces deux aspects de la vie chrétienne.
  • 7. “acquis, zélé pour les bonnes (ou « belles ») œuvres”. Soyons, pour lui, un peuple “acquis” 1 Pierre 2. 9, c’est-à-dire qui lui appartienne tout entier… à lui qui s’est entièrement donné pour nous ! Par reconnaissance, donnons-lui la première place dans nos vies ! Regardons à la place que le Père lui a donnée : c’est la plus élevée, la première place. Et nous, quelle place lui donnons-nous ?

Stimulons-nous aux bonnes œuvresHébreux 10. 24, afin de devenir “zélés”, pleins d’ardeur, pour ces bonnes œuvres préparées à l’avance pour nous.

Comment Tite devait-il parler de ces choses ?

Tite devait “annoncer” toutes ces choses, en “exhortant” (« encourageant ») ou en “reprenant” selon le cas. Pour tout cela, lui le délégué de l’apôtre, avait “toute autorité de commander”. Ainsi, personne n’avait à le “mépriser” 4, car il se devait d’enseigner fidèlement la vérité. Le ministère de Tite n’est pas seulement fondé sur l’autorité qu’il a reçue de Paul, mais sur l’autorité même de la vérité. Paul, ici, n’élève pas un serviteur de Dieu au-dessus de la vérité, mais bien la vérité au-dessus du serviteur…

L’enseignement chrétien n’est pas une simple répétition de mots. Celui qui enseigne s’implique, s’engage envers ceux qu’il enseigne. Il leur prodigue des instructions, des encouragements, des avertissements, des conseils, des appels pressants, des exhortations, des directions, des exposés, des convictions intimes, et, ce qui est certainement le plus important, leur montre une vie exemplaire, comme Paul le demande à Tite dans ce chapitre.

Notes

1Une application pratique : l’annonce de l’évangile de la grâce ne s’arrête pas au salut du pécheur, mais se prolonge par l’enseignement du nouveau converti.
2Espérance : comp. 1. 2 et 3. 7. Cette espérance est liée, paraît-il, à 53 reprises dans la Parole (comme ici), avec la seconde venue de Christ.
3Le grec emploie un seul article au singulier pour les deux termes “Dieu” et “Sauveur”. Il n’est question ici que d’une personne : Jésus Christ est notre grand Dieu et Sauveur. Cette compréhension s’accorde bien avec le contexte, puisque c’est Christ qui s’est donné lui-même pour nous. De plus, le terme « épiphanie » (l’apparition en gloire de Christ) n’est jamais employé pour parler du Père.
4 “Mépriser” : Timothée, non plus, ne devait pas l’être (1 Corinthiens 16. 11 ; 1 Timothée 4. 12), malgré sa jeunesse, toute relative, sans doute.

Tite 2

12nous enseignant que, reniant l’impiété et les convoitises mondaines, nous vivions dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement, 13attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ, 14qui s’est donné lui-même pour nous, afin qu’il nous rachète de toute iniquitéa et qu’il purifie pour lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres. 15Annonce ces choses, exhorte et reprends, avec toute autorité de commanderb. Que personne ne te méprise.

Notes

aétat ou marche sans loi.
blitt. : autorité de commandement.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)